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Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/40

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ACO ACR 29


légèrement les verres, & faisant mouvoir la pédale, on leur donne un mouvement sur leur axe commun : on applique les doigts, sur les bords, & on en tire des sons. Il est aisé de voir qu’on peut y exécuter plusieurs parties, comme sur le clavessin.

On a vu a Paris, il y a une huitaine d’années, cet instrument dont touchoit une dame Angloise. Ses sons sont extrêmement doux, & conviendroient fort à l’accompagnement de certains récits, ou airs tendres & pathétiques. On a l’avantage de pouvoir y soutenir les sons autant qu’on le veut, de les filer, de les enfler, &c ; & l’instrument mis une fois d’accord, ne peut plus être désaccordé. Plusieurs, amateurs de musique en ont été fort satisfaits. J’ai ouï dire seulement qu’à la longue le son de cet instrument paroissoit un peu fade, par sa douceur extrême, & c’est peut-être cette raison qui l’a, jusqu’à ce moment, fait reléguer parmi les curiosités musicales.

De quelques idées bizarres relatives à la musique.

1. On n’imagineroit pas, sans doute qu’on pût composer un air sans sçavoir un mot de musique, du moins de la composition. On a donné ce secret, il y a quelques années, dans un petit livre intitulé, le jeu de Dez harmonique, ou Ludus melothedicus, contenant plusieurs calculs par lesquels toutes personnes peuvent composer divers menuets avec l’accompagnement de basse, même sans sçavoir la musique ; in-8°, Paris, 1757. On y enseigne comment, avec deux dez jetés au hasard, & d’après les points qu’ils donnent, on peut, au moyen de certaines tables, composer un menuet & sa basse.

Le même auteur a aussidonné une méthode pour faire la même chose au moyen d’un jeu de cartes.

Nous nous bornons à indiquer les sources ou l’on peut recourir pour cette sorte d’amusement, dont la combinaison a dû coûter beaucoup plus de travail que la chose ne le mérïtoit. Nous remarquerons cependant encore, que cet auteur a donné un autre ouvrage intitulé, Invention d’une manufacture & fabrique de vers au petit métier, &c. in-8°, 1759, dans lequel, par le moyen de deux dez & de certaines tables, on enseigne à répondre en vers latins à des questions proposées.

2. Il y a quelques années qu’un médecin de Lorraine publia un petit traité, dans lequel il appliquoit la musique à la connoissance du pouls. Il repréfentoit le battement d’un pouls bien réglé par un mouvementde menuet ; & ceux des

différentes autres espèces de pouls, par d’autres mesures plus ou moins accélérées. Si cette manière de pratiquer la médecine vient à s’introduire, ce sera une chose fort agréable de voir un disciple d’Hippocrate tatant le pouls d’un malade au son d’un instrument, & essayant des airs analogues par leur mouvement à celui de son pouls, pour en reconnoitre la qualité. Si toutes les maladies ne fuient pas à la présence du médecin, il est à croire que la mélancolie du moins ne tiendra pas contre une pareille pratique.

(Ozanam).

(Voyez Musique vocale dans ce dictionnaire.

ACROBATES {Hist. anc.), espèce de danseurs de corde. Il y en avoit de quatre sortes ; les premiers, se suspendant à une corde par le pied ou par le col, voltigeoient autour, comme une roue sur son essieu ; les autres voloient du haut en bas sur la corde, les bras & les jambes étendus, appuyés simplement sur l’estomach ; la troisième espèce étoient ceux qui couroient sur une corde tendue obliquement ou du hauts en bas ; & les derniers ceux qui non-seulement marchoient sur la corde tendue horisontalemerit, mais encore faisoient quantité de sauts & de tours, comme auroit fait un danseur sur la terre. (Voyez Danseurs de corde).

ADRESSE DES MAINS. (Voyez aux articles Cartes, Dés, Escamotage, Gibecière, Gobelets, Muscades, &c.)

AGATHES & DENDRITES IMITÉES. On admire un des jeux les plus agréables de la nature dans les agathes arborisées. Les formes en sont variées à l’infini ; mais comme il est rare qu’elles soient absolument parfaites, l’art quelquefois vient à l’aide de la nature ; le pinceau en produit même d’artificielles, qui ne le cèdent aux naturelles que parce que leurs arborisations sont susceptibles de s’effacer à la longue. M. Dufay a fait sur cet objet plusieurs expériences insérées dans les mémoires de l’académie.

Les pierres dures, telles que les agathes, le crystal de roche, ne se dissolvent dans aucun acide ; cependant ces mêmes acides, chargés de parties métalliques, en pénètrent plusieurs. Sí donc l’on met sur un morceau d’agathe blanche de la dissolution d’argent dans l’esprit de nitre, & qu’on expose cette pierre au soleil, & qu’aussitôt que la dissolution est séchée, on la mette dans un lieu humide, qu’on l’expose derechef au soleil, l’agathe se teindra promptement d’une couleur brune, tirant sur le rouge. Elle sera plus foncée, & pénétrera plus avant si on y remet de nouvelle dissolution. Que. l’on ajoute a la dísso-