OBSERVATIONS
GÉNÉRALES
SUR CE RECUEIL D’ANTIQUITÉS.
Ce Recueil est destiné à faciliter l’intelligence des auteurs anciens, et à procurer aux artistes les moyens de peindre avec vérité les anciens peuples.
Sous le premier aspect ce Recueil est le complément de mon Dictionnaire d’antiquités, qui fait partie de l’Encyclopédie méthodique. Il en est à la rigueur indépendant, parce que, dans le Dictionnaire, je n’ai indiqué à chaque article que le monument, ou même la partie d’un monument, qui servoit de base ou de preuve à cet article, et parce que je n’y ai fait aucune mention des planches de ce Recueil, dont l’exécution me paroissoit devoir être retardée par les suites de la révolution. Mais les personnes qui liront quelques articles importans du Dictionnaire, tels que ceux des casques ou des boucliers, et qui placeront en même tems sous leurs yeux les planches relatives et leur explication, trouveront dans cette comparaison un secours réel. Souvent même les articles du Dictionnaire tireront un jour nouveau des observations que douze ans d’intervalle, écoulés entre l’impression du Dictionnaire et celle du Recueil, ont fait éclore, ou dont la publication récente d’ouvrages excellens, tels que le Museum Pio-Clementinum de Visconti, etc. m’a mis à portée d’enrichir ce Recueil.
Un supplément de cette nature a manqué aux Dictionnaires d’antiquités, classiques, etc. aux Traités d’antiquités de Dempster, de Rosin, etc. Placé dans de plus heureuses circonstances que ces savans ne l’ont été, et me trouvant collaborateur de l’Encyclopédie méthodique, pour laquelle les éditeurs n’ont épargné ni soins ni dépenses, j’ai saisi cette occasion de publier un Recueil d’antiquités, qui étoit depuis vingt ans l’objet de mes recherches. Je désire que les amateurs de la littérature ancienne applaudissent à mes travaux.
Le second aspect sous lequel je fais envisager ce Recueil, le rend entièrement indépendant de mon Dictionnaire d’antiquités : c’est pourquoi j’y ai joint une explication étendue et raisonnée des objets représentés dans les planches. Aussi l’éditeur se propose-t-il de le vendre comme un article séparé du reste de l’Encyclopédie. Le catalogue des ouvrages dont je l’ai extrait se trouvera à la fin du volume. En le parcourant, on verra que ce Recueil peut dispenser les artistes de rassembler plus de cent volumes d’antiquités, la plupart très-rares, et tous fort chers.
Les artistes y trouveront tous les objets qui peuvent entrer dans les compositions relatives aux peuples anciens connus par des monumens. Je n’ai excepté de cette généralité que l’architecture et ses détails, parce qu’ils sont traités exclusivement dans un Dictionnaire de l’Encyclopédie méthodique. Tout ce qui regarde la guerre, la navigation, la musique, la religion, les costumes civils et militaires des peuples anciens ; tous les attributs de leurs divinités, etc. se trouvent compris dans ce Recueil : c’est là ce qu’il a de commun avec les autres ouvrages de ce genre.
Mais ce qui l’en distingue essentiellement, ce sont cinq points très-remarquables : 1°. l’abondance des objets : tels sont, par exemple, les casques, dont on touvera ici plus de quatre-vingts dessins, tandis que les autres Recueils d’antiquités en présentent à peine huit ou dix ; 2°. les dessins de toutes les têtes mythologiques données, c’est-à-dire, de celles qui présentent toujours les mêmes traits : telles sont les têtes de Jupiter, de Junon, etc. ; 3°. les dessins de toutes les têtes grecques dont on connoît les noms avec quelque certitude ; 4°. enfin, les têtes de ceux des Romains et des Barbares qui occupent des places dans l’Histoire, et qui peuvent en occuper dans les compositions des peintres et des sculpteurs ; 5°. enfin, la désignation des couleurs des draperies que portent les dieux et les héros dans les peintures antiques.
J’insisterai peu sur le premier avantage qui distingue ce Recueil, l’abondance. Qu’un artiste ait à peindre un sujet qui exige la présence de plusieurs