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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T1.djvu/12

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AVERTISSEMENT


par la connoissance des rapports métaphysiques & fixées par les beaux ouvrages de l’art, les principes fondés sur la nature même des sensations, qui sont ceux de la solidité, relatifs à la construction, les principes de proportion & de beauté qui dérivent de la relation de l’art avec notre ame, & de son analogie avec nos perceptions, qui sont ceux de la disposition, les principes de goût dépendans de nos affections, & qui sont ceux de la décoration.

La partie didactique ou élémentaire de l’Architecture, concerne plus particuliérement ceux qui apprennent & ceux qui enseignent cet art. Si ses notions ne sont pas les plus curieuses ni les plus étendues, elle est cependant celle qui renferme le plus grand nombre de mots. Pour lui donner tout le développement nécessaire, nous ne sommes point bornés à la méthode exclusive de quelques-uns des livres classiques que l’on emploie dans les écoles : nous en avons au contraire rassemblé les opinions diverses, en exposant les parallèles qu’on en a faits. Ce rapprochement est indispensable pour faire comprendre que les mesures données & approuvées par les plus grands maîtres, ne sont pas dans tous les cas d’une autorité infaillible ; que le goût de l’architecte en reste toujours le juge suprême, parce qu’il a dû être impossible de prévoir toutes les combinaisons dans lesquelles ces mesures pourroient entrer.

Cette partie comprend donc les règles générales des cinq ordres ; leurs mesures les plus approuvées, les proportions des plus beaux détails, soit de l’antiquité, soit des meilleurs ouvrages modernes ; les profils les plus généralement estimés. On y traite des règles de i’optique & de la perspective, de l’art de lever les plans, &c. Elle comprend ensin la définition de tous les mots techniques de toutes les parties constitutives des édifices.

L’on distingue ordinairement trois sortes d’Architectures, la civile, la militaire & la navale. La premiere est la seule qui nous ait occupés ; les deux autres se trouvant traitées dans les dictionnaires de Marine & d’Art militaire, n’entreront ici que dans un bien petit nombre d’articles & sous les rapports très-peu nombreux qu’ils pourront avoir avec l’Architecture, considérée comme art de goût & de génie.

La partie pratique embrasse dans ce dictionnaire, l’art de la construction considéré en grand & sous les rapports qui l’unissent aux sciences du calcul & aux connoissances même de l’antiquité. Elle n’aura donc rien de commun avec le dictionnaire de Maçonnerie, déjà fait & compris dans celui des Arts & Métiers. On n’en a répété ici qu’un très-petit nombre d’articles, & ceux-là seulement qui devenoient nécessaires à la perfection d’une nomenclature générale. Quant à la répétition qu’on n’a pu se dispenser de faire des mêmes mots, le plan que nous annonçons indique assez un genre de travail absolument différent & d’un bien autre intérêt.

On ose annoncer au public cette partie comme également neuve. Elle comprendra tous les procédés de construction des anciens, toutes les manières de bâtir connues de l’antiquité & des temps modernes, des expériences nouvelles sur les cimens, leur dureté, leur emploi sur les bois, les pierres & les matériaux de tout genre.