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ABA - ABB


règles ordinaires de l’Architecture lui donnent le tiers de tout le chapiteau. Aux temples de Paescum, à ceux de Syracuse, l’Abaque à plus de saillie au — dessus de l’échine, qu’aux autres temples de la Grece, ce qui donne au chapiteau un caractère imposant, & une grandiositéextraordinaire. Voyez Dorique.

Dans l’ordre Corinthien l’Abaque, ainsi qu’au Composite, est ordinairement la septième partie du chapiteau. Mais il y a beaucoup d’attention à apporter dans les dimensions de l’Abaque Corinthien. Voyez Corinthien.

Suivant les auteurs du dictionnaire de Trévoux d’après Harris, les ouvriers donnent le nom d’Abaque à un ornement gothique avec un filet ou chapelet de la moitié de la largeur de l’ornement ; &, ils nomment ce filet le filet ou le chapelet de l’Abaque. Quelques architectes, au contraire, comme Palladio, entendent, par Abaque, le plinthe qui est autour de l’échine ; d’autres, suivant Scamozzi, appellent Abaque une moulure en creux, qui couronne le piedestal de l’ordre Toscan.

L’Abaque s’appelle encore Trapeze ou Tailloir. Voyez Tailloir.

ABATE (Nicolas), appellé aussi dell’Abbate & Messer Nicolo, né à Modène en 1512. Peintre de l’école de Bologne, & architecte, mort à Paris fort agé, fut un des meilleurs élèves de Bégarelli. Le Primatice ayant vu ses ouvrages, à Bologne & à Modène, l’emmena avec lui en France en 1552, où il étudia la manière de ce grand maître, & peignit d’après lui, à Fontainebleau, les travaux d’Ulisse dans la salle du bal. Sa manière & sa couleur, approchoient de celles de Raphaël. Ces ouvrages lui acquirent l’estime de François I. & de ses successeurs, au service desquels il est resté jusqu’à sa mort.

Ses ouvrages en Architecture sont, le château vieux de Meudon, bâti sur ses desseins pour le cardinal de Lorraine, & le tombeau de François I. à saint-Denys.

ABATON, s. m. latin. Nulli pervius, du grec Aζατος, inaccessus : on appelloit ainsi à Rhodes, un édifice dont l’entrée étoit défendue à toutes sortes de personnes, parce qu’il renfermoit un trophée & deux statues de bronze, que la reine Artemise y avoit fait élever en mémoire de son triomphe, après avoir surpris cette ville. Voyez Vitr. liv. 2. pag. 48.

ABATTRE, verb. act. mettre à bas, détruire, démolir une maison, un mur, un plancher.

ABATTUE. Voyez Retombée.

ABAVENTS, s. m. pl. nom qu’on donne à de petits auvents au dehors des tours d’église & des clochers, dans les tableaux des couvertures. Ils sont faits de chassis de charpente, couverts d’ardoise ou de plomb, & servent à empêcher que le son des cloches ne se dissipe en l’air, de sorte que le son


est renvoyé en bas par réflexion. Les Abavents garantissent aussi le beffroy de charpente, de la pluie qui entreroit par les ouvertures ; il semble même que ce seroit leur principal usage, à en juger par la signification du terme composé des deux mots, abatetre & vent, qui abat le vent, qui rabat la pluie.

ABBAYE, s. f. c’est un bâtiment joint à un couvent, & habité par un abbé ou une abbesse, lequel consiste en plusieurs appartemens également commodes & propres, & qui dans une Abbaye de fondation royale, s’appelle Palais Abbatial, comme l’Abbaye de S. Germain-des-Prés à Paris.

Ce mot vient de l’hébreu Ab père, d’où les Chaldéens & les Syriens ont formé Abba, les Grecs Abbas que les Latins ont retenu, & les François Abbé.

ABBÉE, s. m. (terme d’Architecture Hydraulique) : nom qu’on donne à l’ouverture par laquelle on fait couler l’eau d’un ruisseau ou d’une rivière, pour faire moudre un moulin, & qu’on ferme pour la détourner, quand il n’est plus nécessaire que la roue tourne.

ABOUTIR, verb. act. c’est, selon les Plombiers, revêtir de tables minces de plomb blanchi, une corniche, un ornement ou toute autre saillie de Sculpture ou d’Architecture de bois : ce qui se fait avec des coins & autres outils ; en sorte que le profil se conserve nonobstant l’épaisseur du métal. Quelques uns disent Amboutir.

ABOUTIR, v. act. (terme d’Architecture Hydraulique) raccorder un gros tuyau sur un petit, lors qu’il est de fer, de grès ou de bois, cela se fait par le moyen d’un collet de plomb, qui vient en diminuant du gros au petit. L’opération est plus aisée, si le tuyau est de plomb. On suppose ici que la différence de la grosseur des tuyaux n’est pas considerable ; car autrement, au lieu d’un collet, il faut un tambour de plomb fait en cône, pour aboutir deux tuyaux.

ABREUVER, v. act. (terme de Jardinage) c’est arroser un terrein, par le moyen de l’eau qu’on fait venir d’une rivière, d’une source ou d’un ruisseau, dans une grande rigole, ou canal situé à la partie supérieure des terres, & divisé ensuite par de petits canaux de ramifications, dans toute l’étendue du terrein. Cette pratique ne peut pas avoir toujours lieu. On est quelque fois o bligé de faire un batardeau dans le ruisseau, pour arrêter l’eau & la faire gonfler à l’endroit de la rigole. Le batardeau se construit avec des perches mises de travers, & d’autres qu’on fiche en terre le long des premières & à l’opposite de l’eau. On jette ensuite des gazons contre ces perches, depuis le fond de l’eau jusques à la superficie, qui entassés l’un sur l’autre, afin que l’eau ne passe pas à travers, forment un soli de