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AXE — AXE


une ligne verticale qui passeroit au centre d’un édifice ou d’une de ses parties. Quelquefois, on fait passer par l’axe des points d’appui d’un édifice, des barres de fer, pour les réunir, & pour y arrêter des chaînes, ou tirans, qui les empêchent de s’écarter à l’extérieur.


Dans les grandes constructions massives & isolées, qui ne peuvent être formées que par une infinité de pierres, il faut tâcher de leur procurer une tendance à l’axe principal, pour qu’elles concourrent à former une seule masse. (Voyez construction.)

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BAC


BAC, s. m. (terme de Jardinage.) C’est le nom d’un petit bassin quarré ou rond, placé d’espace en espace dans les quarrés d’un potager, & garni d’un robinet pour arroser. Il y en a ainsi dans chacun des petits jardins de Versailles & de Sceaux.

BACCIO D’AGNOLO, architecte Florentin, né en 1460, & mort en 1543. Sa première profession fut la sculpture en bois. Il la quitta pour l’architecture dans laquelle il se rendit célèbre, sans avoir eu aucun maître, & sans en avoir étudié les premiers principes, ailleurs que dans l’analogie qui lie ensemble tous les arts du dessin. C’est au sujet de cet architecte, que Vasari observe la facilité avec laquelle l’architecture avoir éré professée dans les premiers-tems par une foule de gens qui en ignoroient jusqu’aux termes, & ne connoissoient pas même les élémens de la perspective. Il est vrai, ajoute-t-il, qu’on ne sauroit exceller dans l’architecture, sans un très-bon jugement, & sans avoir une connoissance très-pratique de la peinture ou de la sculpture, soit en marbre soit en bois. La raison de cette facilité qu’ont les peintres & les sculpteurs à apprendre l’architecture, continue Vasari, est que les uns & les autres, soit dans les rapports des statues avec les édifices, & de l’ornement avec l’architecture, soit par la nécessité de faire & de peindre les fonds d’architecture dans les tableaux, sont forcés de connoître cet art, & de faire l’étude des mesures qui y sont relatives. (Voyez Architecte.)

Ce fut donc par cette route que Baccio parvint à l’intelligence de l’architecture. Après avoir sculpté les belles stalles du chœur de santa Maria Novella, fait les ornemens de l’orgue de cette église, & beaucoup d’autres ouvrages de ce genre à Florence, il quitta sa patrie pour aller à Rome, où il consacra son tems à l’étude de l’architecture. De retour à Florence, il eut occasion d’y développer son nouveau talent, lors de l’entrée que fit dans cette ville Léon X, en élevant à l’honneur de ce pontife plusieurs arcs de triomphe en bois. Bientôt la réputation qu’il s’étoit acquise lui procura la conduite des édifices les plus considérables. Il eut part à la construction de la salle du grand palais. Il bâtit le palais Bertolini sur la place de la Trinité, & le couronna par un bel entablement copiè sur un frontispice antique. Vasari, malgré toutes les beautés qu’il y admire, lui reproche trop de hauteur. Baccio eut à essuyer bien d’autres critiques dans la décoration de ce palais. On n’avoit point encore imaginé avant lui d’orner de frontons les fenêtres des palais, d’employer les colonnes à l’embellissement des portes, ainsi que les autres membres de l’entablement. Cette innovation de notre architecte lui attira des satyres & des railleries de toute espèce. On lui reprochoit d’avoir fait une église en voulant faire un palais. Baccio ne répondit à tous les sarcasmes que par cette Inscription qu’il fit graver en grandes lettres sur la porte du palais : carpere promptius quàm imitari.

Un grand nombre de palais dont l’énumération seroit trop longue, & qui ornent la ville de Florence, out assure à Baccio une place illustre parmi les grands architectes. Il eut part à toutes les entreprises considérables de son tems. Brunnéleschi avoit laissé à terminer la galerie qui devoit environner la grande coupole de santa Maria del Fiore. Les dessins qu’en avoit fait ce grand homme, s’étoient perdus. Baccio fut charge de cet ouvrage : il en fit le dessin & les modèles. Déjà il avoit mis la main à l’œuvre, & déjà l’on en avoit exécuté la huitiéme pirtie : Michel-Ange, à son retour de Rome, vit qu’on tailloit les pierres d’artente que Brunnéleschi avoit laissées à dessein : il trouva petits & mesquins les projets de Baccio : il comparoit sa galerie à une cage à poulets. Enfin il fit un autre projet qui n’excita que des débats entre les artistes ; lei opinions se partagèrent, & l’ouvrage est reste imparfait.

Baccio, quoiqu’employé aux plus grands travaux de l’architecture, n’avoit pas renoncé enrièrement à ceux de la sculpture d’ornemens. Vasari nous apprend qu’il n’avoit pas quitté la boutique qui lui servoit d’attelier ; c’étoit au contraire le rendez-vous d’un grand nombre d’amateurs & sur-tout des premiers artistes du tems. Raphaël d’Urbin, jeune alors, Sansovino, Philippino, Mayano, le Cronaca, les San-Galle & Michel-Ange même quelquefois, quoique rarement, s’y rassembloient, particulièrement l’hiver, pour y discourir des arts.

Baccio mourut à 83 ans, laissant trois nls, Giuliano, Philippo & Dominico. Le premier lui succéda dans les ouvrages qu’il avoit commencés.

BADE. Ville antique de Suisse : elle se nommoit autresois Aquae Helvetiae, ou Castellum Aquarum. Elle dut sa première origine à ses bains qui étoient