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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T1.djvu/27

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AFF - AGA


le bois n’est pas assez sec avant d’être employé, sont sujets à s’affaisser dans le milieu.

AFFAISSEMENT, s. m. l’action par laquelle un édifice descend, ou vient à pancher.

AFFERMIR, v. act. rendre stable, inébranlable ; fortifier un terrein pour des fondemens, soit par des pilotis, soit par des arcs renversés entre les piliers.

AFFILER, v. act. (terme de Jardinage.) c’est planter à la ligne. Voyez ALIGNER.

AFFLEURER, v. act. c’est réduire deux corps saillans l’un sur l’autre à une même saillie ou surface, comme une porte en feuillure, le parement d’un mur, &c. Désafleurer est le contraire ; une porte, une croisée désafleurent le nud d’un mur, lorsque l’une des deux relève de quelques lignes.

AFFOIBLIR, v. act. ôter de la force d’un mur en diminuant son épaisseur, ou en supprimant des contreforts, avec lesquels il étoit lié de distance en distance.

AGAMEDES & TROPHONIUS. (Achitectes Grecs) Ils vivoient 1400 ans avant J. C. Ce sont les premiers Architectes dont l’Histoire fasse mention. Ils étoient, à ce qu’on dit, fils d’Arginus roi de Thébes en Béotie ; ou du moins, s’ils n’étoient pas unis par les liens du sang, ils vécurent dans la plus étroite amitié. L’édifice le plus considérable qu’ils sirent bâtir fut le fameux temple d’Apollon à Delphes ; mais, à peine l’eurent-ils achevé, dit Cicéron, qu’ayant prié le Dieu de leur accorder pour récompense les choses qui pouvoient être les plus utiles à l’homme, ils furent trouvés morts trois jours après. Selon Pausanias, au contraire, ils bâtirent encore d’autres édifices, & sur-tout un à Lébadia aujourd’hui Lévadie, ville de la Béotie, lequel étoit destiné à renfermer les trésors du roi Hiérius. Instruits de cette destination, les deux Architectes employèrent dans le bâtiment certains morceaux de marbre qu’on pouvoit ôter & remettre à son gré. Par cet artifice, il leur étoit aisé de pénétrer dans les salles où se trouvoient les trésors, & d’en enlever ce qu’ils vouloient. Hiérius surpris de les voir diminuer, malgré les bonnes précautions qu’il avoit prises, tendit des piéges pout découvrir les voleurs. Agamédes y fût pris ; & Trophonius ayant vainement tâché de le débarrasser, lui coupa la tête pour lui éviter un supplice honteux, & pour n’être pas découvert lui-même ; mais la terre s’étant aussitôt ouverte sous ses pieds, il fut englouti tout vivant. Il se forma, dans cet endroit, une Caverne où l’on crut que Trophonius rendoit les oracles qui attiroient beaucoup de monde. On compte une pareille fable de Rampsinitus, roi d’Egypte.

AGAPENOR (Architecte Grec). Il avoit bâti le célèbre temple de Vénus à Paphos. On en voit le frontispice sur plusieurs médailles qui indiquent une forme particulière. On y remarque devant le frontispice une petite place en demi-cercle, qui repré-


sente probablement l’Area dont parle Pline, dans laquelle il ne pleuvoit jamais.

AGAPITUS. Cet Architecte Grec fit élever chez les Eléens, un portique qui portoit son nom, comme cela se pratiquoit souvent chez les anciens. C’est tout ce qu’on sçait de lui.

AGATE. s. f. C’est le nom d’une pierre précieuse, transparente & dure, dont on distingue quatre sortes principales l’Onix ou Agate Orientale, la Cornaline, la Noire & l’Agate d’Allemagne. La première est tanée avec quelques veines blanches ; la deuxième est rougeâtre ; la troisième est une espèce de jais ; & la dernière qui est la plus tendre & la moins estimée, est blanche & bleuâtre. Pline veut que cette pierre ait été trouvée en Sicile, le long du fleuve Achates, aujourd’hui Canthéra, d’où elle tira son nom.

Cette pierre ne s’emploie, en Architecture, que pour orner les Tabernacles & Cabinets de pièces de rapport & de marquéterie. En Italie, & particulièrement à Florence, elle entre dans la composition des revêtissemens de Mosaïque qui se font en pierres dures. La coupole de Saint-Laurent, autrement dit le tombeau des Médicis, qu’on admire dans cette dernière ville, offre une étonnante profusion de pierres précieuses ; & l’on distingue beaucoup de belles Agates dans ce riche revêtissement qui n’est pas encore terminé.

Il paroit que, dans les pavés de Mosaïque, les anciens employoient les pierres dures & l’Agate entr’autres, comme nous l’indique Lucain en décrivant le luxe de Cléopatre : totâque effusus in aulá calcabatur Onix.

AGESISTRATE. (Ingénieur & Méchanicien de l’antiquité) Il a écrit sur la construction des machines.

AGRAFFE, s. f. nom qu’on donne à tour ornement de Sculpture qui semble unir plusieurs membres d’Architecture les uns avec les autres. C’est la définition particulière du mot Agraffe : car en général on entend, par ce terme, la décoration dont on embellit le parement extérieur de la clef d’une croisée ou d’une arcade. Une attention qu’on ne sçauroit trop avoir, est de bien prononcer les Agraffes, c’est-à-dire de les former de façon qu’elles unissent, lient, Agraffent, en un mot, l’archivolte, le chambranle ou bandeau avec le claveau, sommier, plinthe ou corniche de dessus.

Les modernes, comme l’avoue M. Blondel, ont pris sur cet objet des licences impardonnables, en plaçant des ornemens chimériques en toutes sortes de formes variées, très-opposées à ce que demande la clef d’une arcade dont l’emploi doit être d’annoncer la solidité que cette même clef donne à tous les voussoirs qu’elle tient on équilibre. Les ornemens en pierre, continue le même auteur, doivent être en général d’une composition grave ; la beauté des