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nombre de trois, tantôt en n’y en employant qu’un, comme dans ce qu’on appelle guéridon.

Cette dernière manière trouve une application assez fréquente dans certains bassins de fontaines jaillissantes, qu’on fait en marbre. La coupe du milieu de laquelle sort le jet ou le bouillon d’eau, est portée sur un balustre, ou rond ou à pans, qu’on orne de feuillages sculptés. Il y a ainsi, dans ce qu’on appelle la colonnade des jardins de Versailles, trente-un pieds de marbre qui soutiennent autant de bassins en marbre blanc.

En construction, on appelle :

Pied-de-biche, une barre de fer, dont un bout est attaché par un crampon dans un mur, et dont l’autre, en forme de crochet, s’avance ou recule dans les dents d’une crémillière, sur un guichet de porte enchère, pour empêcher qu’il ne soit forcé.

Pied-de-chèvre. C’est une troisième pièce de bois qu’on ajoute à une chèvre, pour lui servir de jambe, lorsqu’on ne peut l’appuyer contre un mur, pour enlever quelque fardeau de peu de hauteur, comme une poutre sur des tréteaux pour la débiter.

Pied de mur. C’est la partie inférieure d’un mur, laquelle (selon le langage de la construction) est comprise depuis l’empatement de la fondation, jusqu’au-dessus, ou à la hauteur de retraite.

PIÉDESTAL, s. m., est le mot français par lequel nous traduisons le mot grec et latin stylobata, que nous employons aussi dans la langue de l’architecture. Mais stylobate, par sa composition, signifie porte-colonne. Quelle que soit la composition du mot piédestal, piedestallo et piedistylo en italien, et quand on en conclurait qu’il est l’équivalent du mot grec, toujours seroit-il vrai qu’il a une signification plus générale, c’est-à-dire, qu’on applique ce mot à désigner le support de beaucoup de corps et d’objets différens d’une colonne.

Piédestal considéré dans ses rapports avec les statues et autres objets.

Ce qu’on appelle piédestal, défini dans son acception générale, est un corps du matières, de formes et de proportions différentes, et diversement orné, qu’on donne pour support à des statues, à des bustes, à des vases, à des candélabres, à des cadrans solaires, à des tombeaux ou cénotaphes, etc.

Quant à la matiène, on fait des piédestaux en pierre, en marbre, en métal, en maçonnerie, en plâtre, en stuc, en bois, selon l’importance, la richesse ou la rareté des objets qu’on y impose.

Quant à la forme, on fait des piédestaux carrés, circulaires, ovales, et même quelquefois triangulaires.

La proportion des piédestaux, dans la diversité des emplois qu’on vient d’indiquer, ne sauroit avoir de règles déterminées, comme on l’a fait à l’égard de ceux qu’on emploie sous chaque ordre de colonnes. Il semble qu’en général il ne convient guère de donner au piédestal, en hauteur, plus du double de son épaisseur. Mais ces rapports varient beaucoup, selon la dimension de l’objet qu’il est destiné à supporter, selon le point de distance d’où on doit le considérer, selon l’effet qu’on veut faire produire à tout l’ensemble.

Le point de goût le plus important en cette matière, est celui qui regarde les piédestaux qu’on destine aux statues, en raison de leur nature, de leur objet, de leur dimension et de leur position.

Mais sous combien de rapports une statue ne peut-elle pas être considérée ? Si c’est un ouvrage d’art, objet d’étude pour les artistes, il conviendra que la figure soit le plus qu’il est possible rapprochée de l’œil, pour qu’on puisse en parcourir avec facilité les moindres détails.

Une statue assise, par exemple, ou couchée, comportera un piédestal plus élevé qu’une figure en pied.

Si la statue doit être placée dans une niche à cru, c’est-à-dire, qui prend naissance du sol, il conviendra de donner au piédestal une mesure combinée de la hauteur de la statue et de celle de la niche.

Quand une statue est destinée à figurer en plein air, dans un local spacieux, et comme point de décoration pour la vue, le piédestal, alors partie importante du monument, exige une proportion un peu plus indépendante de la statue.

On avoït peut-être un peu trop abusé de cette liberté dans les piédestaux des statues équestres des rois en France. Il y en eut dont la hauteur portoit la figure du héros à une telle distance de a vue, que l’œil en discernait avec peine les traits, Tel fut le piédestal de la statue équestre de Louis XV, par Bouchardon. Il semble que dans de pareils monumens, la mesure de la hauteur du piédestal ne devroit guère excéder la moitié de celle de la statue.

L’on a fait de toutes sortes de formes les piédestaux des statues équestres. On en a fait selon les goûts régnans dans chaque siècle, de quadrangulaires, de circulaires ou ovales ; on en a fait avec des ressauts, avec des angles arrondis ou chantournés. Mais après toutes sortes de variations, le bon goût qui, en architecture, n’est guère autre chose, que le bon sens appliqué à la manière d’être de toutes les compositions, a fait revenir à la forme naturelle, qui est la quadrangulaire. Un piédestal du genre de ceux dont on parle, doit d’abord offrir une idée de solidité

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