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On applique ce nom à un très-petit piédestal qu’on donne pour support à de petits objets, à de petites figures, et, le plus ordinairement, à des têtes ou à des bustes. Sa forme la plus ordinaire, chez les Modernes, est celle d’un grand cavet avec des moulures en haut et en bas.

On fait le plus souvent les piédouches circulaires, mais il y en a aussi de carrés, avec le même adoucissement et les mêmes moulures. Du reste, la proportion de ces sortes de bases n’est déterminée que par la mesure du buste et par la masse qu’elles doivent supporter.

Il y a des personnes qui condamnent la forme habituelle du piédouche, comme étant molle, sans caractère, et semblant être, ainsi que le balustre, l’ouvrage du tourneur plutôt que celui de l’architecte. Nous ne trouvons point effectivement cette forme employée par les Anciens, qui nous ont transmis et de petites figures, et aussi des bustes sur des piédouches ; mais ils sont le plus souvent carrés : ils portent un petit cartel pour recevoir une inscription. Nous avouerons que cette forme carrée, sous un buste, a peu d’agrément, qu’elle est lourde et fait peu valoir ce qu’on y impose. On a trouvé dans l’antique, surtout pour de petites figures en bronze, des piédouches d’une forme plus agréable (on peut les voir dans le Recueil des bronzes du Muséum d’Herculanum). Ces piédouches circulaires ont une forme alongée et pyramidale ; au lieu de la gorge trop rentrée ou du cavet très-creusé du piédouches moderne, leur fût ne décrit qu’une courbe très-légère, et est susceptible de recevoir des ornemens.

PIÉDROIT, s. m. C’est le nom qu’on donne à cette partie de la construction d’une arcade, d’une porte ou d’une fenêtre, qu’on appelle aussi jambage ou trumeau, et qui comprend le bandeau ou chambranle, le tableau, la feuillure et l’écoinçon.

Dans l’architecture des grands édifices où l’on emploie les ordres des colonnes avec des arcades le piédroit reçoit ou des pilastres, ou des colonnes tantôt engagées, tantôt simplement adossées. Il participe alors au genre et à la nature d’ornemens propres à chaque ordre.

Si l’ordre y est appliqué sans piédestal, le piédroit ne reçoit aussi alors qu’un socle avec une simple moulure ; si l’on donne un piédestal à l’ordre, comme dans les arcs de triomphe, quelquefois la corniche de ce piédestal ou une partie de ses moulures se profile sur le piédroit. L’ornement principal de ce dernier consiste dans le bandeau qui le couronne, et sur lequel viennent reposer les bondes de l’archivolte.

Comme chaque archivolte reçoit, selon le caractère plus ou moins simple, plus ou moins riche de l’ordonnance générale, plus ou moins de profils dans ses bandes, et aussi plus ou moins d’ornemens, de même l’espèce de chapiteau ou ce qui sert de couronnement au piédroit, aura ou peu de profils et des profils tout lisses s’il s’agit d’un ordre sévère, ou des profils multipliés et taillés d’ornemens, dans l’ordre qui exprime la variété et la richesse.

Du reste, le piédroit fait une partie si essentielle de la plupart des constructions, que sa manière d’être taillé, façonné ou appareillé, contribue beaucoup au caractère général de l’édifice. On fait des piédroits rustiques, on en fait de taillés en bossages et en refends. En un mot, le piédroit entre dans le système d’appareil que l’architecte a cru devoir affecter à son monument.

PIERRE, s. f. Matière plus ou moins dure, plus ou moins solide, qu’on emploie le plus généralement à bâtir, et qu’on trouve soit en terre, à une plus ou moins grande profondeur, et par couches ou lits, soit en plein air, sur les sommets des montagnes, soit dans ces masses qu’on appelle des rochers.

Les diversités de pierres sont telles et si nombreuses, selon les pays et les contrées où il s’en rencontre, que l’enumération et de leurs variétés, et des noms qu’elles reçoivent, seroit la matière d’un ouvrage qu’il ne sera très-probablement jamais possible de rendre complet.

Comme il ne sauroit être ici question de considérer les pierres d’après les connoissances géologiques de l’histoire naturelle, el d’après l’analyse e leur substance ou de leur formation, nous ne nous assujettirons, dans leurs nomenclatures, qu’aux variétés des qualités qui les distinguent dans l’art de bâtir, aux différences des noms qui leur sont imposés par les emplois qu’on en fait, par les pays qui les produisent.

A l’égard de cette dernière nomenclature, nous n’avons pas besoin de prévenir le lecteur, qu’il eût été impossible de lui donner l’étendue qu’elle comporte. Déjà dans quelques articles particuliers, on a fait mention de certaines espèces de pierres et de marbres, qui, employées par les Anciens, ont acquis une certaine célébrité. On se contentera ici de relater la plus grande partie des qualités de pierres qu’on emploie à Paris dans les constructions.

DES DIFFÉRENS NOMS DES PIERRES, SUIVANT LEURS ESPÉCES.

Pierre d’Arcueil près Paris. Cette pierre porte de hauteur du banc, nette et taillée, depuis 14 pouces jusqu’à 24. Il y en a une espèce qu on appelle de bas appareil, qui ne porte que 9 à 10 pouces.

Pierre de belle hache. On la tire vers Arcueil, d’un endroit appelé la Carrière royale. Elle porte de hauteur 18 à 19 pouces. C’est une des pierres les plus dures, mais il s’y rencontre des cailloux.

Pierre de bon banc. Cette pierre, qui se tire

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