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PIL PIN

Pilier buttant. C’est un corps de maçonnerie ou de construction, qu’on élève en dehors d’une église, par exemple, ou contre un mur de terrasse, pour contenir la poussée des voûtes ou des terrains. Il y a des piliers buttans que l’on raccorde par leurs profils, avec l’ordonnance extérieure de l’édifice. Quelquefois on les termine en adoucissemens ou en enroulemens (ce qui est d’assez mauvais goût), quelquefois on les pratique en arcades.

Pilier buttant en console. C’est une espèce de pilastre attique, dont la pârtie insérieure se termine en enroulement, dans la forme d’une console renversée. On s’est servi de ce genre de pilier buttant à l’extérieur du dôme des Invalides et dans son attique, comme d’un moyen de butter contre la poussée de la voûte de la coupole, et aussi pour raccorder par la retraite que fait l’enroulement en console, le plan circulaire du diamètre supérieur avec le plan plus large du diamètre inférieur de la coupole.

Pilier de dôme. On appelle ainsi, dans une église dont la croisée est couronnée par un dôme, chacun des quatre corps do maçonnerie ou de construction isolés, qui ont un pan coupé à une de leurs encoignures, et servent de supports à la coupole.

Pilier de moulin a vent. C’est en massif de maçonnerie qui se termine en cône, et qui porte la cage d’un moulin à vent, laquelle tourne verticalement sur un pivot, pour qu’on ait la facilité d’en exposer a l’action variable du vent les ailes on volets.

Pilier carré. C’est le nom du massis dont on a parlé plus haut, qu’on peut appeler aussi jambage, et qui sert à porter les arcades, les platesbandes et les retombées des voûtes.

Pilier de carrière. Ce nom convient parfaitement à ces masses de pierres, qu’on laisse d’espace en espace, pour soutenir le ciel d’une carrière. Quelquefois, et selon les dangers d’éboulement qu’on peut y craindre, selon la nature de la pierre, on construit exprès des piliers pour retenir les gerçures qui se forment dans le lit du ciel de la carrière.

PILOTAGE, s. m. (Terme d’architecture hydraulique.) C'est dans l’eau, ou dans un terrain de mauvaise consistance, un espace peuplé de pilots, sur lequel on fonde. Voyez Pilot.

PILOTER, v. act. (Terme d’architecture hydraulique.) C'est enfoncer des pieux ou des pilots, pour supporter et pour affermir les fondemens d’un édifice qu’on bâtit dans l’eau, ou sur un terrain de mauvaise consistance. On ferre ordinairement le bout des pilotes, ou on le brûle, pour empêcher qu’il ne pourrisse, et on l’enfonce avec la sonnette ou l’engin, jusqu’au refus du mouton ou de la hie.

PILOTS ou PILOTIS, s. m. (Terme d’architecture hydraulique.) Pièce de bois de chêne, ronde, employée de sa grosseur, affilée par un bout, quelquefois armée d’un fer pointu, et à quatre branches, et dont l’autre extrémité est frettée d’une couronne de fer, pour recevoir les coups du mouton, qui doit l’enfoncer en terre.

On se sert, pour enfoncer les pilots, d’une machine appelée sonnette. (Voyez ce mot.) Voici comme on estime le temps et la dépense de l’enfoncement.

On commence à sonder le fond où l’on veut travailler. Cette opération fait connoître la densité du terrain dans lequel le pilot doit étre enfoncé. Si cette densité est uniforme, l’enfoncement croit à proportion du nombre des coups égaux que le pilot reçoit. Est-elle variable ? c’est par le nombre différent des coups, qu’on juge de la différent de densité. Si, par exemple, la densité d’une seconde couche est plus grande, il faudra un plus grand nombre de coups pour produire un enfoncement égal à celui de la première couche. Ce sera le contraire si la densité de cette couche est momdre que celle de l’autre.

Cela posé, on estime une minute vingt secondes pour chaque volée de trente percussions, et autant pour reprendre haleine. Ainsi, en ajoutant vingt secondes pour le temps qu’on perd, on aura trois minutes pour chaque volée.

On appelle

Pilots de bordage, ceux qui environnent le pilotage, et qui portent les patins et les racinaux.

Pilots de remplage, ceux qui garnissent l’espace pilote. Il en entre dix-huit à vingt dans une toise superficielle.

Pilots de retenue, ceux qui sont en dehors d’une fondation, et qui soutiennent le terrain de mauvaise consistance sur lequel une pile de pont est fondée.

Pilots de support, ceux sur la tête desquels la pile est supportée, comme ceux, par exemple, qu’on plante dans les chambres d’un grillage. Voyez Grillage.

PINTELLI (Baccio). Nous trouvons chez Vasari une courte notice sur les travaux de cet architecte, qui vécut dans la dernière moitié du quinzième siècle, et fut employé par le pape Sixte IV aux plus grands ouvrages de son règne.