la disposition et la construction du grand temple de Jupiter Olympien à Agrigente. Plusieurs temples encore existans dans les ruines de cette ville, ont leurs plates-bandes d’entre-colonnement faites d’un seul morceau. Cependant la pierre dont étoient bâtis tous ces temples, ne donnant ni des blocs d’une dimension indéfinie, ni une consistance suffisante pour une grande étendue de plates-bandes, l’architecte qui eut à élever dans une dimension double des autres monumens de cette ville, le temple colossal de Jupiter, prit la parti de supprimer les colonnades isolées du genre des périptères, et eut recours au pseudopériptère, c’est-à-dire, à une ordonnance de colonnes engagées dans le mur, parce qua la pierre du pays n’auroit pu supporter l’étendue des plates-bandes que le périptère auroit exigée. Par la même raison, il ne fit point de péristyle ou de pronaos saillant en avant, et porté sur des colonnes isolées. Dès-lors les plates-bandes de l’architrave se trouvant également engagées dans le mur, il put les composer dans chaque entre-colonnement d’un nombre de pièces plus ou moins grand.
Les Anciens n’ont point connu, du moins en grand, la méthode des plates-bandes d’entre-colonnemens à claveaux, c’est-à-dire, taillées de façon à former une voûte plate. (Voyez Claveau. ) Là où l’on veut introduire les colonnes isolées dansles péristyles, et où la nature ne fournit pas de pierres assez étendues et assez, consistantes pour faire l’architrave ou la plate-bande de l’entre-colonnement d’un seul bloc, on use de plates-bandes à claveaux. Ainsi sont construites, à Paris, les colonnades du frontispice du Louvre, celles de la place Louis XV. Ainsi sont formées les architraves du grand péristyle de l’église de Sainte-Geneviève. Le plus grand inconvénient de ce genre de construction, est l’emploi du fer qu’on est obligé de mettre en œuvre pour retenir les claveaux de la plate-bande dans son niveau, et empêcher la poussée de cette voûte plate.
Plate-bande. C’est le nom d’une moulure carrée, plus haute que saillante.
Dans l’ordre dorique, on appelle ainsi la face qui passe immédiatement sous le triglyphe. Elle est à cet ordre ce que la cymaise est aux autres ordres.
On dit :
Plate-bande arrasée. C’est une plate-bande dont les claveaux sont d’une hauteur égale et ne font pas liaison avec les assises supérieures.
Plate-bande bouchée. Un appelle ainsi la fermeture ou le linteau d’une porte ou d’une croisée, qui est bombée dans l’embrasure ou dans le tableau, et qui est droite par son profil.
Plate-bande circulaire, est celle qui forme l’architrave d’un édifice circulaire, comme sont les temples dits de Vesta et de la Sibylle, ou comme sont les porches de quelques monumens. Tel est celui de l’église de Saint-André, bâtie par Bernin, sur le mont Quirinal, dont la plate-bande, quoiqu’avec beaucoup de portée, a été rendue solide par l’artifice de son appareil.
Plate-bande de baie. C’est la pierre qui sert de linteau à une porte et à une fenêtre, ou bien l’assemblage de claveaux qui tiennent lieu d’un bloc unique. Dans ce dernier cas, leur nombre doit être impair, afin qu’il y en ait un qui serve de clef. Ces claveaux sont ordinairement traversés par des barres de fer, quand la plate-bande a une grande portée ; mais il vaut mieux les soulager par des arcs de charge, bâtis en dessus.
Plate-bande de compartiment, se dit de toute face plate, qui occupe l’intervalle entre deux moulures, dans les compartimens des lambris et des plafonds.
Plate-bande de fer. Barre de fer encastrée sous les claveaux d’une plate-bande de pierres, dont elle soulage la portée.
— se dit aussi de toute Barre de fer plat, ornée de moulures aux deux bords, dont on garnit les barres d’appui des balcons et des rampes d’escalier.
Plate-bande de parquet. C’est un assemblage long et étroit, avec compartiment en losange, qui sert de bordure au parquet d’une pièce d’appartement.
Plate-bande de pavé. Nom général qu’on donne à toute dalle de pierre, ou tranche de marbre, qui, dans les compartimens d’un pavé, sert d’encadrement à un dessin de figures ou d’ornemens quelconques. On nomme de même, dans les pavemens intérieurs d’un édifice, ces larges bandes qui répondent par terre à la surface des arcs doubleaux des voûtes.
Plate-bande. (Terme de jardinage.) Espèce de planche garnie d’arbrisseaux, de fleurs, et bordée de buis nain ou d’autres plantes, qui forme un des principaux ornemens des parterres dans les jardins du genre régulier.
Ceux qui ont écrit sur la théorie et sur la pratique de ce genre de jardinage, distinguent quatre sortes de plates-bandes.
Les premières renferment une espèce de broderie dans un parterre. On les laboure en dos-d’àne, et on les garnit de fleurs, d’arbrisseaux et d’ifs.
La seconde espèce de plate-bande est coupée en compartimens, d’espace en espace, par de petits passages, et elle est en dôme ; on l’orne de fleurs et d’arbrisseaux.
Les plates-bandes de la troisième espèce sont unies et plates, sans fleurs, avec un simple massif de gazon au milieu, bordé de deux petits sentiers ratissés et sablés. On les orne quelquefois d’ifs et d’arbrisseaux, ou bien de vases, de pots de fleurs, posés sur des dés de pierre, et placés par symétrie au milieu du massif du gazon.