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158 POM POM

Le plus notable exemple de l’emploi de la pomme de pin, comme ornement et couronnement des édifices, est celui du mausolée de l’empereur Adrien. On peut voir la restitution entière de ce monument dans l’ouvrage des Sepolcri antichi, par Pietro Sante Bartoli. D’après les meilleurs témoignages, et de sa masse qui est encore entière, et des restes nombreux de ses colonnes transportées dans ta basilique de Saint-Paul, ce mausolée devoit se terminer par une coupole applatie que surmontoit la pomme de pin colossale en bronze, qui est placée au bout d’une cour du Vatican, sur le haut de la double rampe, qui est au bas de la grande niche du belvédère.

POMPE, s. f. Machine composée de tuyaux cylindriques de bois ou de métal, d’un piston et d’une soupape. On s’en sert pour puiser l’eau et l’élever.

La construction de ces machines n’est point du ressort de ce Dictionnaire. Quel que soit leur moteur, cet article ne peut faire partie que du Dictionnaire de Mécanique. Il n’en est question ici, que parce que les pompes, considérées et employées en grand, pour fournir de l’eau avec abondance, dans les grandes villes où il y a une rivière, exigent des bâtimens, où s’établit le mécanisme qui amène l’eau, et le bassin qui doit la recevoir.

Paris avoit ainsi, sur deux de ses ponts, un édifice construit pour recevoir le jeu d’une pompe, dont le moteur se trouvoit naturellement dans l’action du courant de la rivière, sur une roue à aubes, qui faisoit agir le piston de la pompe. De ces deux pompes, celle qui étoit à la seconde arcade du Pont-Neuf, dans le grand bras de la rivière, a disparu. Il ne reste plus que la pompe du pont Notre-Dame.

On a, depuis quelques années, remplacé ce genre de pompes, qui embarrassoit la rivière, par les pompes à feu, et dont le moteur est la vapeur d’eau. Plusieurs pompes semblables sont établies sur les bords de la rivière, dont l’eau, par un canal, est introduite dans un grand bassin, où elle s’épure, et d’où le jeu de la pompe l’élève dans un autre bassin. De là elle est répartie en divers tuyaux qu’on dirige selon les besoins des différens quartiers.

Ces nouvelles machines hydrauliques ont donné lieu à quelques édifices de peu d’étendue, mais d’une construction simple et de bon goût. Tel est celui qu’on apelle la pompe à feu de Chaillot, situé sur le quai de ce nom. Le style de ces bâtimens, qui n’exige ni fenêtres, ni ouvertures, doit tenir de celui qu’on affecte aux réservoirs, ou à ce qu’on appelle des châteaux d’eau.

POMPEIA. Ville antique de la Campanie, voisine d’Herculanum, et qui fut ensevelie sons les cendres du Vésuve.


A l’article HERCULANUM, nous avons déjà dit que l’éruption de l’an 79 ne fut pas la seule cause de la destruction de Pompeia. Un tremblement de terre avoit précédemment renversé ses édifices, et il paroît qu’entre cet événement et celui de la grande éruption, il s’étoit écoulé un espace de temps pendant lequel les habitans, rentrés dans leur ville, avoient pu en restaurer plusieurs édifices. Il est également prouvé que Pompeia ne fut pas entièrement couverte, en 79, par les cendres du volcan, et que dans la suite de nouvelles éruptions la dérobèrent entièrement. Mais beaucoup de ses édifices, restés plus ou moins enterrés, eurent à subir, dans tous ces intervalles, plus d’un genre de destruction, indépendant des causes naturelles.

On a besoin de quelques-unes de ces considérations pour s’expliquer les différens états de conservation ou de ruine dans lesquels se retrouvent aujourd’hui les restes de cette ville antique, restes toutefois des plus curieux et des plus instructifs. Nulle autre ville de l’antiquité ne nous a été conservée dans un tel état d’intégrité, et tel surtout quant aux plans, que l’architecte n’a souvent autre chose à foire que de relever on de rachever ses élévations, sur les témoignages incontestables des parties inférieures qui en subsistent.

Les monumens de Pompeia appartiennent à l’architecture grecque ; cependant on est forcé de convenir qu’elle ne s’y montre point dans toute sa pureté primitive, quoique d’ailleurs les édifices de cette ville ne manquent ni de simplicité, ni de noblesse, ni de grâce. Les peuples divers qui l’ont habitée tour à tour, ont dû y laisser des traces de leur passage. Mais on y sent particulièrement l’influence que dut y exercer la longue domination des Romains, chez lesquels le goût de l’architecture grecque avoit reçu plus d’une altération. Ajoutons encore que Pompeia ne dut être qu’une ville du troisième ordre. Or, on comprend que jadis, comme cela a lieu de nos jours, les plus célèbres artistes ne dévoient travailler que pour les grandes villes. Pompeia n’auroit eu ni les moyens, ni les occasions d’élever de ces grands monumens où l’art peut déployer ses ressources. On y trouve bien à peu près tous les établissemens dont se composoient les grandes cités ; mais on les y voit, si l’on peut dire, en diminutif, et réduits, soit pour l’étendue, soit pour la composition, soit même pour le genre ou la mesure des matériaux.

En examinant les ruines de Pompeia sous le point de vue de la construction, on y trouve cependant l’emploi des différens modes de bâtir, dont parle Vitruve ; mais le plus ordinaire est l’opus incertum et la maçonnerie en briques.

Les pierres sont celles qu’un appelle la pierre de lave dure, les scories volcaniques, le tuf plus ou moins blanc, la pierre ponce blanche, le pi-