sistent dans quelques variétés de mesures et de détails qu’il faut lire dans cet auteur, et qui sont aujourd’hui de peu d’importance, parce que ces portes il les considère dans leurs rapports avec les colonnes des péristyles des temples. Mais ce qui tient à une théorie plus générale et plus usuelle, c’est qu’il prescrit de se conformer dans les profils, les encadremens et les couronnemens des portes, au caractère plus ou moins simple, plus ou moins élégant de chacun des ordres.
Ainsi la porte dorique a ses montans et son linteau formés d’un bandeau fort simple. La porte ionique a ces deux parties plus nombreuses en moulures, et elle a un couronnement. La porte attique ou atticurge participe presqu’en tout de la précédente ; seulement les jambages sont un peu inclinés et tendent à la figure pyramidale. Il y en a plus d’un exemple dans les restes de l’antiquité.
Ces règles de Vitruve, comme on l’a déjà dit, étoient spéciales pour les temples, mais le principe de ces règles étoit fondé sur l’harmonie que chaque mode ou type d’architecture, rendu sensible dans chaque ordre, doit prescrire aux parties qui entrent dans l’ensemble, dont l’ordre est le régulateur.
Aussi les architectes modernes ont-ils presque tous, dans leurs Traités d’architecture, cherché à fixer d’après les proportions et le goût de chacun des ordres, ce que doivent être et la forme, et les dimensions des portes, dans les monumens qu’on élève selon les principes de l’architecture.
Admettant, comme on l’a fait, dans les premiers temps du renouvellement de cet art, cinq ordres, que la saine critique a réduits à trois, presque tous les architectes sout convenus d’un moyen terme de mesure pour les portes.
D’après le résultat de leurs observations, on est convenu :
Que dans l’ordre qu’on appelle toscan, les portes en plein cintre devoient avoir de hauteur deux fois leur largeur ;
Que les portes en plein cintre, dans l’ordre dorique, doivent avoir en hauteur deux fois et un sixième de leur largeur ;
Que les portes de la même forme, dans l’ordre ionique, auront en hauteur deux fois et un quart leur largeur ;
Que, dans le corinthien, elles auront deux fois et demie, et dans ce qu’on appelle le composite, deux fois et un tiers la mesure de leur largeur en hauteur.
A l’égard des portes à plate-bande, leur proportion a été déterminée, en divisant leur largeur en douze parties, dont on a donné vingt-trois à la hauteur de la porte appelée toscane, vingt-quatre à la porte dorique, vingt-cinq à la porte ionique, vingt-six à la porte corinthienne, et vingt-cinq et demie à la porte appelée composite.
On voit donc que toute cette théorie relative aux dimensions des portes, n’a d’autre point de vue, que de faire participer les ouvertures des édifices à la graduation des mesures affectées au caractère propre de chaque ordre. D’où il résulte que de pareilles mesures n’ont rien de géométriquement fixe. Aussi est-ce an goût à en faire les applications convenables aux différens rapports des portes avec le local où elles se trouvent.
Ce que nous connoissons de plus remarquable en fait de portes dans l’architecture antique, appartient aux entrées des temples. Plus d un édifice sacré nous est parvenu avec sa porte principale.
Nous pouvons citer comme une des plus belles et des mieux conservées, celle du temple de Nîmes, appelé vulgairement la maison carrée. Cette porte est à plate-bande ; elle a en hauteur plus de deux fois sa largeur ; son chambranle et les consoles qui supportent la corniche de la plate-bande sont d’une exécution fort pure. (Voyez l’ouvrage des Antiquités de la France, par Clérisseau.) Le dessus de la porteest occupé par une inscription.
La porte du Panthéon, à Rome, s’est conservée intègre dans tous ses détails et jusque dans ses venteux de bronze, dont on fera mention plus bas. Cette porte, surmontée d’un grillage en bronze, destiné peut-être à diminuer sa hauteur, au lieu des jambages ordinaires du chambranle, est accompagnée de deux pilastres cannelés dont on ne sauroit définir l’ordonnance, d’après l’espèce de chapiteau qui les surmonte, lequel se raccorde à la cymaise dont est couronée la plate-bande intermédiaire entre la porte et le grillage dont on a parlé.
On voit ici un exemple de ces portes, qui depuis furent si souvent accompagnées d’ordres en pilastres ou en colonnes. Presque tous les monumens civils et les palais des Anciens ayant disparu, il seroit difficile de dire jusqu’à quel point ils appliquèrent aux portes de ces édifices les richesses accessoires des colonnes.
Dans les temples anciens, la porte paroît avoir été généralement quadrangulaire, c’est-à-dire, terminée dans le haut par ce qu’on appelle linteau ou plate-bande. On conclut cette forme de la description même de quelques temples célèbres, tels que ceux de Minerve à Athènes, et de Jupiter à Olympie. Mais outre les portes encore existantes du Panthéon à Rome, et du temple de Nîmes, on peut citer celles des temples de Pola ; des monumens de Spalatro, de Palmyre, de Baalbeck, et beaucoup d’autres. Il est sensible que cette terminaison de la porte en ligne horizontale, devoit être commandée par le local, et par l’espèce d’accord que suggéroit naturellement la ligne horizontale des péristyles en colonnes, sous lesquels ces portes étoient abritées.
Chez les Modernes, la différence de construction dans les églises, et la hauteur considérable de leurs nefs, n’ayant guère permis de placer à leurs frontispices des péristyles en colon-