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cupoit Puget à la même époque. On veut parler de la Halle au poisson, qu’on appelle aujourd’hui de son nom. Cet édifice se compose de vingt colonnes isolées d’ordre ionique, disposées sur un carré long, au nombre de cinq sur deux côtés, et de sept sur chacun des deux autres. Les colonnes sont élevées, sur des piédestaux, entre lesquels règnent trois rangs de marches. Elles supportent des arcades, au-dessus desquelles la saillie du toit tient lieu de corniche.

Sur des terrains à celle époque hors de Marseille, et formant aujourd’hui une rue de la ville, Puget se bâtit une maison de campagne, ou plutôt un casin, dont un pavillon subsiste encore, et qu’on montre comme une sorte de débris d’antiquité, au milieu de constructions modernes. C’est dans cette habitation qu’il passa les dernières années d’une vie très-agitée, et c’est là, qu’oubliant toutes les traverses qui accompagnent trop souvent la réputation et le talent, il se livroit à des travaux qui n’étoient pour lui que des délassemens.

C’est de 1689 à 1694 qu’il construisit l’église de l’hospice de la Charité. Une nef ovale, environnée de douze colonnes d’ordre corinthien qui soutiennent un tambour et une coupole également ovale, un vestibule et trois chapelles disposées autour de cette nef et se faisant pendant, telles sont les parties principales dont se compose l’intérieur de cet édifice. Le dehors, isolé de toutes parts, est décoré dans tout son pourtour de pilastres corinthiens. Le tambour et la coupole qui s’élèvent au-dessus, offrent une masse parfaitement en rapport avec le style de cette architecture. Puget ne vit point terminer ce monument. Son fils, après lui, en dirigea l’exécution, et ne parvint point cependant à le compléter. Le portique extérieur, qui devoit être orné de quatre colonnes, n’a point été achevé.

PUISARD, s. m. En général, on entend par ce mot toute issue ou tout réceptacle, soit par où les eaux s’écoulent, soit où elles vont se perdre.

Ainsi, sous la première acception, le puisard sera un conduit pratiqué ou dans le corps d’un mur, ou dans le noyau d’un escalier à vis, ou partout ailleurs, et aboutissant dans un chéneau, a un orifice ordinairement grillé, auquel viennent se rendre des différentes pentes des combles, les eaux pluviales. Ces tuyaux ou conduits sont ou de plomb ou de fonte. Il vaut mieux toutefois les pratiquer en dehors des constructions, pour la facilité des réparations qu’ils peuvent exiger.

Le puisard, dans la seconde acception du mot, est au milieu d’une cour, d’un espace quelconque, une sorte de puits bâti à pierres sèches, qu’on recouvre d’une pierre trouée, où se rendent les eaux pluviales qui, n’ayant point d’autre direction, finissent par se perdre dans les terres, ou peut-être répondront à quelque aqueduc souterrain.

Puisards d’aqueduc (terme d’architecture hydraulique). Ce sont des trous qu’on pratique dans certains endroits des aqueducs, et qu’on ouvre pour pouvoir vider l’eau du canal, lorsqu’il y a des réparations à y faire.

Puisards de sources. Ce sont certains puits qu’on creuse d’espace en espace, pour la recherche des sources, et qui se communiquent par des pierrées, qui portent toutes leurs eaux dans un regard ou réceptacle, d’où elles entreront dans un aqueduc.

PUITS, s. m. On donne ce nom à toute excavation profondément fouillée en terre, le plus souvent pour se procurer de l’eau, quelquefois pour pénétrer jusqu’à une couche de pierres, de charbon de terre, etc.; d’autres fois pour conduire aux travaux souterrains, nécessaires à l’extraction des métaux.

Mais, comme on l’a dit, l’usage le plus habituel des puits a lieu dans tous les endroits habités des villes et des campagnes, et l’objet qui les fait creuser, est le besoin d’eau, là surtout où elle ne sauroit arriver par des aqueducs.

Le puits creusé à cet effet, est un trou plus où moins profond, qu’on fouille au-dessous de la surface de l’eau ; on le pratique le plus souvent en forme circulaire, et on le revêt de maçonnerie.

Voici comme se fait cette construction. Lorsqu’en creusant on est parvenu à l’eau, et qu’on en a cinq ou six pieds de profondeur, on place dans le fond un rouet de bois de chêne (voyez Rouet) d’un diamètre proportionné à la grandeur du puits, et formé de fortes plates-bandes. Sur ce rouet on pose un plus ou moins grand nombre d’assises en pierres de taille, maçonnées avec mortier de ciment, et liées entr’elles par des crampons de fer coulés en plomb. Sur cette sorte de soubassement on élève le reste de la hauteur du puits en maçonnerie de briques ou de moellons, jusqu’à quelques pouces au-dessous du rez-de-chaussée. Au-dessus on place la mardelle, qui peut n’être que d’une seule pierre, creusée a la mesure du diamètre donné au puits ; mais le plus souvent on la construit d’un assemblage de pierres dures, cramponnées comme celles du fond. On équipe ensuite le puits de tout ce qui est nécessaire pour en tirer l’eau.

On doit observer, dans la manière de placer les puits, pour les maisons de ville et de campagne, qu’ils soient éloignés des fumiers, des étables, des fosses d’aisance, et d’autres lieux qui peuvent communiquer à l’eau un goût désagréable. La meilleure situation est ordinairement dans les cours. On doit, autant qu’il est possible, les

laisser