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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/261

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fondre l’idée ou la forme de pyramide, avec la forme et l’idée d’obélisque, qui est étrangère au caractère sépulcral. Tantôt ils ont appliqué au fond de leurs compositions une figure obéliscale, tantôt ils ont mêlé les deux formes, de manière à n’en faire qu’un monument bâtard qui n’est ni pyramide, ni obélisque.

C’est ainsi qu’on a, pendant un temps, nommé pyramides d’amortissement certains objets de forme pyramidale, si l’on veut, mais encore plus ressemblans à de petits obélisques. On les voit à quelques portails d’église, surmonter des parties de leur architecture. Mais ce ne sont là que de ces lieux communs, et qui furent trop communs à une certaine époque de l’art, où l’on plaçoit en guise de statues sur des piédroits, des vases, des cassolettes, des lions, etc., sans aucune autre intention que celle de finir par quelque chose quelle qu’elle fût.

Quelques-uns appellent encore pyramides, ces parties d’amortissement qui s’élèvent du haut de la lanterne d’une coupole, et se terminent par la croix. Il est sensible que, dans ce cas, le mot pyramide ne signifie autre chose que forme pyramidale, ce que nous avons vu être fort différent. Voyez Pyramidal.

De tout ceci, il résulte que la pyramide proprement dite est un édifice entièrement étranger aux usages des peuples modernes, et aux pratiques religieuses des sépultures ; que, hors cette destination, il n’y a aucun emploi à faire d’une masse qui ne présente d’intérêt que par une grandeur sans motif, et par une dépense qui seroit sans fruit.


PYRAMIDER, v. act. On dit, dans le langage des arts du dessin, qu’une composition, qu’un groupe, qu’un édifice, pyramident. On dit faire pyramider ces différens objets, c’est-à-dire, donner à l’ensemble des lignes dans lesquelles leur masse peut être renfermée, une forme qui aille se terminant en pointe, du haut en bas. Nous avons, au mot Pyramidal, donné quelques raisons du plaisir que généralement nos yeux trouvent dans cette forme. On abuseroit cependant de cette règle de goût dans la peinture, si l’on prétendoit y soumettre indistinctement toutes les compositions. De fort beaux ouvrages prouvent que beaucoup de sujets ne sauroient s’y prêter, et ne laissent pas encore de charmer les yeux, et l’esprit surtout, qui demande à l’art d’agir souvent, par plus d’une considération indépendante du plaisir des sens.

En architecture, il est certain que les édifices qui pyramident plaisent d’autant plus aux yeux, que ce plaisir, d’accord avec la raison, repose sur l’instinct qui nous fait aimer, dans toute construction, la solidité dont la forme de pyramide est l’expression sensible. Mais on peut encore ajouter à cette considération, que la figure pyramidale a la propriété d’élever et de faire paroître grandes les masses variées des monumens, qu’on dispose de manière à prendre cette forme. Or, il est certain que l’impression de la grandeur est une de celles que notre ame recherche dans l’architecture, et il n’y a personne qui, en considérant, de loin ou d’en haut, les aspects d’une ville, ne reçoive une sensation flatteuse, de toutes ces sommités d’édifices, qui semblent porter jusqu’aux nues l’orgueil des travaux de l’homme et la gloire de ses arts.


PYRAMIDIUM. On appelle ainsi, dans les obélisques égyptiens, cette petite partie qui en forme l’amortissement et qui se termine en pointe. Effectivement, si l’on tronquoit un obélisque en cet endroit, et qu’on enlevât la partie dont on parle, cette partie formeroit une petite pyramide.


PYTHIUS. Nous réunissons sous ce nom les noms de Pitheus et même de Phyleus, qu’on trouve ainsi écrits dans Vitruve, Mais qu’on croit avoir appartenu à un seul et même architecte, qui, d’après les diverses mentions que l’histoire en a conservées, auroit élevé sur la masse quadrangulaire du tombeau de Mausole, La pyramide formée de vingt-quatre degrés, au haut de Laquelle on avoit placé un quadrige en bronze, et aurait été aussi l’auteur du célèbre temple de Minerve à Prienne.