Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
259
RAG RAI


larges qu’épaisses, qui s’attachent sur la tête des pilots, et sur lesquelles on pose la plate-forme.

Ainsi, lorsqu’on a enfoncé les pilots (voyez ce mot), on remplit tout le vide avec des charbons, et par-dessous les pieux, d’espace en espace, on met les racinaux, qu’on cloue sur la tête des pieux. C’est sur ces racinaux qu’on attache de grosses planches de cinq pouces d’épaisseur qui forment la plate-forme. Voy. ce mot.

Racinaux de comble. Espèces de corbeaux de bois, qui portent en encorbellement sur des consoles le pied d’une forme ronde, laquelle porte en saillie le pignon d’une vieille maison.

Racinaux d’écurie. Petits poteaux qui, arrêtés debout dans une écurie, servent à porter la mangeoire des chevaux.

Racinaux de grue. Pièces de bois croisées, qui forment l’empâtement d’une grue, et dans lesquelles sont assemblées l’arbre et les arcs-boutans. Lorsqu’elles sont plates, on les nomme solles.

RADIER, s. m. (Terme d’architecture hyraulique.) C’est l’ouverture et l’espace entre les piles et les culées d’un pont, qu’on nomme aussi baye ou bas-radier.

On appelle aussi radier le plancher d’une écluse. On établit ce plancher sur les premières traversines qui posent sur les pilots, et on le renferme dans l’intervalle des longrines. Les planches qu’on y emploie, ont au moins vingt pieds de long, On les serre bien près les unes des autres, et on les attache aux traversines, avec des clous ébarbés, de sept à huit pouces de long, et de six lignes de face, entortillés, dans le milieu, d’un peu d’étoupes, afin de ne laisser aucun passage à l’eau On calfate, on braye et on goudronne ensuite le tout.

Ce plancher sert à en supporter un autre, qui doit soutenir les jointures des planches. La largeur du celui-ci aboutit au parement des ailes, sans passer dessous, afin qu on puisse le renouveler, quand il est hors de service, sans rien dégrader, et il aboutit sur les ventrières des extrémités du radier, qui l’excède un peu, pour porter les eaux au-delà. On calfate et ou goudronne ce plancher comme le précédent. On nomme ce second plancher le recouvrement du radier, qui est, à proprement parler, le premier plancher.

RAGRÉEMENT, s. m. Se dit, dans le travail des batimens, de l’opération de ragréer, ou du résultat de cette opération. Ainsi, l’on dit faire un ragréement à une maison. On dit qu’un bâtiment a été fort embelli par le ragréement qu’on lui a fait subir. Voyez Ragréer.

RAGRÉER, v. act. Ce mot se prend ordinairement de deux façons, et exprime à peu près la même opération, mais faite dans un édifice à des temps fort différens.

Premièrement, on entend par le mot ragréer, cette dernière façon qu’on donne particulièrement à un bâtiment construit en pierres de taille, en repassant le marteau et le fer aux paremens de ses murs, pour les rendre unis, ôter les balèvres, et cacher les joints des assises. On peut faire plus ou moins dans cette opération, car après que l’outil tranchant a passé sur les pierres, il en reste encore des traces qui produisent, selon que le jour frappe obliquement dessus, des petites ondulations désagréables à la vue. Le fini du ragréement consiste donc à passer sur toutes les surfaces des pierres, un frottement soit de grès pulvérisé, soit de sable fin, qui enlève les dernières traces de l’outil.

Secondement, on se sert du mot ragréer, lors-qu’on veut exprimer l’opération par laquelle on redonne à un bâtiment vieilli, et à ses matériaux noircis par le temps, un air de nouveauté et de propreté. Cela se pratique souvent à l’égard de la pierre, en lui faisant subir une retaille superficielle, semblable à celle qu’on vient de définir, ou en la regrattant. Voyez Regratter.

Souvent aussi, dans le discours, on se sert du mot ragréer, pour exprimer toutes les manières qui tendent à rajeunir les édifices ou du moins leur physionomie, selon les diversités des matériaux dont ils se composent. Or, on peut dire que, dans ce sens, les ravalemens, les enduits, les couleurs, les remaniemens de plâtre, les regrattemens, sont autant de moyens divers dont on use pour ragréer.

RAINALDI (Jérôme), né en 1570, mort en 1655. Le nom de Rainaldi est celui d’une famille nombreuse, qui s’est illustrée par l’art et le talent de l’architecture.

Adrien Rainaldi, peintre et architecte, eut trois fils qui furent architectes et peintres. Un d’entr’eux, nommé Ptolémée, qui, à ce qu’on croit, avoit étudié dans l’école de Michel Ange, fut architecte civil et militaire. Versé tout à la fois dans la science de la philosophies et celle de la jurisprudence, il alla s’établir à Milan, où il remplit les fonctions d’ingénieur eu chef, et d’architecte de la Chambre royale.

Ptolémée Rainaldi eut deux fils, nommés Domisio et Giovanni Leo, qui, ayant suivi la profession de leur père, succédèrent à ses emplois. On les appeloit les Ptolémées. Ils construisirent divers édifices, et des forteresses dans le Milanais et la Valteline.

Jean-Baptiste Rainaldi, un des trois fils d’Adrien, s’appliqua aussi à l’architecture. Il fut employé aux fortifications de Ferrara, aux ouvrages de Pontefelice à Borghetto, et aux travaux de

K k 2