Mathias de Rossi fut universellement regretté, et autant pour ses qualités personnelles que pour son talent. Il avoit d’agréables manières, des mœurs distinguées et de la gaieté dans le caractère. Quant à son art, on doit dire qu’il y avoit de profondes connoissances ; il dessinoit bien, composoit avec facilité, et son style, pour l’âge où il vécut, ne manque pas d’une certaine correction.
ROSSIGNOL, sub. m. Coin de bois qu’on met dans les mortaises qui sont trop longues, lorsqu’on veut serrer quelque pièce de bois, comme jambes de bois ou autres.
Rostrale (colonne). Voyez Colonne.
ROSTRES, s. m. pl. On doit se représenter les rostres à Rome comme une espèce d’estrade, ou formée en manière de tribune par la figure même d’une proue de vaisseau, ou posée sur un soubassement orné de ces becs de navires, que les Romains appeloient rostra.
Nous avons déjà vu à l’article Mausolée (voyez ce mot), la grande composition du bûcher d’Ephaestion s’élever sur un soubassement orné de proues de vaisseaux. Ainsi les Romains avoient orné leur Forum, c’est-à-dire leur grande place, des becs des navires enlevés sur les Carthaginois, dans le premier combat naval qu’ils soutinrent contre eux. Il est permis de croire que cette sorte de trophée temporaire fut converti par la suite en matière plus durable, et que les proues de vaisseau purent devenir un ornement courant dans l’architecture, comme nous les voyons employées dans la colonne rostrale.
Cet ornement, qui n’étoit qu’une partie de la décoration de la place, lui donna à la fin son nom, et encore à une autre place ; car il y avoit deux rostres à Rome, vetera et nova.
Les rostra nova furent aussi appelés Julia, soit parce qu’ils étoient situés auprès du temple d’Auguste, soit comme ayant été l’ouvrage de Jules-César, soit enfin qu’Auguste eu eût ordonné la restauration.
ROTIE, s. f. On donne ce nom, dans le bâtiment, à un exhaussement qu’on pratique sur un mur de clôture mitoyen, et de la demi-épaisseur de ce mur, c’est-à-dire d’environ neuf pouces, avec de petits contre-forts d’espace en espace, qui portent sur le reste du mur. Cet exhaussement a pour objet, soit de se couvrir de la vue d’un voisin, soit d’offrir un supplément d’espace pour palisser les branches d’un espalier.
Suivant la coutume des bâtimens, ce supplément ne doit pas excéder dix pieds sous le chaperon (y compris la hauteur du mur), à moins de payer les charges.
ROTONDE, s. f. Nom général qu’on donne à un édifice circulaire, mais particulièrement à celui qui l’est à l’intérieur comme à l’extérieur, et qui se termine en coupole ou couverture également circulaire ou sphérique.
Nous avons déjà fait observer qu’on ne trouve dans tous les monumens de l’Egypte aucune trace de rotonde ou de bâtiment circulaire. Ce n’est pas qu’il eût été plus difficile aux Egyptiens qu’aux autres peuples de tracer un plan circulaire, et de façonner les matériaux au gré de la légère portion de courbure qu’eût exigée l’élévation pour répondre à la forme du plan. La véritable raison qui nous paroît expliquer cette absence de rotonde chez eux, c’est le manque des moyens de couverture.
Il faut, en effet, toujours poser dans les inventions comme dans les travaux de l’architecture, la préexistence de quelque pratique fondée sur les causes naturelles. Les arcs et les voûtes n’ont rien d’assez difficile à imaginer, pour qu’on puisse supposer qu’une nation ait long-temps construit en pierres, sans avoir eu l’idée de les tailler en claveaux ; mais cette idée exigera, pour se produire, que l’usage ait amené et rendu nécessaires de grandes ouvertures, et le besoin de les couvrir. En Egypte, les premiers erremens de la construction en pierre avoient suffi au besoin d’unir les colonnes et d’en couvrir les galeries par de grandes dales d’un seul morceau. Cela une fois pratiqué, le fut toujours. Les temples, à ce qu’il paroît, n’eurent jamais besoin de ces salles intérieures qui veulent d’immenses couvertures, et la pénurie de bois en Egypte dut concourir, avec les pratiques déjà consacrées, à repousser l’idée d’employer la charpente dans les édifices.
C’est pourtant, beaucoup plus qu’on ne pense, l’emploi du bois et la facilité de couvrir les intérieurs en charpente, qui dûrent faire naître et propager la pratique des arcades et celle des voûles et des coupoles bâties en matériaux solides. La charpente donnant des moyens simples et économiques, de réunir sous une vaste toiture les plus grands espaces, les salles les plus étendues, et cet usage une fois devenu un besoin, le progrès naturel des idées dut porter à remplacer les ouvrages de la charpente, par des constructions plus solides et plus durables. On banda en pierre les cintres des arcades : de proche en proche, on en vint à voûter des intérieurs de portiques et des espaces plus larges, et enfin on éleva en matériaux solides les couvertures des rotondes.
L’usage du bois étant entré comme élément dans tous les essais de l’architecture en Grèce, devoit conduire à ces résultats, et on pourroit l’affirmer, quand l’histoire des monumens ne le prouveroit pas.
D’abord, que les Grecs aient construit ce que nous appelons des rotondes, c’est ce qu’on ne peut révoquer en doute, ensuite qu’ils aient employé la charpente à couvrir en forme cintrée de sem-