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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/375

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5EP SEP 367


connoître, s’étaient conservés jusqu’à Sixte-Quint, qui le fit détruire parte qu’il menaçoit ruine. Il paroît qu’il avoit été construit aux dépens d’autres édifices, car on y voyoit des colonnes de diverses matières et de différentes formes. Selon les notions qui nous en ont été transmises, il se composoit de rangs de colonnes adossées à un mur percé par intervalles de petites fenêtres, qui sans doute éclairoient les escaliers par où l’on montoit an faîte de l’édifice. Il ne restoit au temps de Sixte-Quint que les trois rangs de colonnes inférieurs, et c’est en raison de la hauteur de sa masse dépouillée de colonnes, qu’on l’a restitué, avec les sept ordonnances que présentent les dessins qu’on en a faits.

Quelques-uns ont voulu ne faire qu’un seul monument, du septizone de Sévère et de celui qui, d’après la notion de Suétone, existent près de l’endroit où étoit né Titus, c’est-à-dire long-temps avant Septime-Sévère. On a prétendu que le monument dont ce dernier avoit fait son mausolée, étoit un ouvrage commencé long-temps avant lui, et auquel il auroit donné son nom, pour l’avoir terminé et lui avoir affecté sa vraie destination.

On ne sauroit nier que ces monumens aient été multipliés beaucoup plus qu’on ne pense, car il se trouve dans plus d’une ville antique des restes de constructions qui doivent avoir été des septizones, à ne prendre ce mot que sous le rapport d’étages multipliés et en forme pyramidale. De ce nombre surent indubitablement les grands mausolées, qui, avant d’être des constructions en pierre ou en marbre, avoient commencé pur être des montagnes de terre, à plusieurs rangs de terrasses, comme le tombeau d’Alyattes en Lydie et celui d’Auguste à Rome. (V. TOMBEAU, SÉPULCRE. )On doit (architecturalement parlant) regarder comme ayant été des septizones, les phares, ou les édifices servant de fanal, sur les ports de mer (voyez PHARE), et enfin il paroît probable que beaucoup de constructions ou d’habitations particulières, à Rome, auront été disposées et bâties en forme de septizone.

SÉPULCRAL, adj. m. On donne cette épithète à plus d’un ouvrage d’art, soit en sculpture, soit en architecture, destiné à l’usage des sépultures. Ainsi l’on dit : urne sépulcrale (Voyez URNE), inscriptionsépulcrale (voyez EPITAPHE), colonne sépulcrale (voyez COLONNE), monument sépulcral (voyez MAUSOLÉE, SÉPULCRE, TOMBEAU).

Mais on dit aussi caractère sépulcral, et c’est sous ce dernier rapport que je me propose de traiter brièvement la notion qu’exprime le mot de cet article, quoiqu’on en ait déjà parlé au mot CARACTÈRE.

Les institutions modernes n’ont jusqu’à présent offert à l’architecture que peu d’occasions d’édifices consacres aux sépultures. C’étoit jadis, comme on l’a dit plut d’une fois, à l’art de bâtir que l’on


confioit plus ordinairement le soin de conserver les restes mortels de l’homme. Trop de faits et de monumens déposent de cet usage, pour qu’il soit nécessaire d’en rappeler ici le souvenir. Tout le monde sait aussi que le christianisme ayant introduit de nouvelles croyances, les églises el les lieux qui les environnent, devenus dépositaires des corps morts, les monumens funéraires entrèrent plus particulièrement dam le domaine de la sculpture. (Voyez MAUSOLÉE. ) Cependant l’usage assez ancien des cimetières construits et indépendans des églises, s’est renouvelé de nos jours, et il est probable qu’en se propageant, il fournira de nouveau à l’architecture les occasions de monumens qui invoqueront les moyens, c’est-à-dire l’art de leur imprimer le caractère sépulcral. Nous pouvons mettre encore au nombre des ouvrages auxquels doivent appartenir et l’épithète et le caractère sépulcral, certaines chapelles ou constructions religieuses, destinées aux sépultures.

C’est à ces sortes de monumens qu’il importe d’assigner un caractère qui, à l’extérieur d’abord, en annonce bien la destination. Or, il nous paroît que ce n’est point à inventer du nouveau en ce genre, que l’architecte doit viser, mais bien à user de ces formes consacrées par un long usage, de ces types dont tout le monde comprend le sens, et qui, sans le secours d’aucune inscription, apprennent aux yeux leur signification. On trouvera dans les nombreux ouvrages de l’antiquité, un assez grand nombre de formes soit générales, soit de détail, qui perpétuellement et exclusivement appliquées jadis aux monumens funéraires, se sont depuis naturalisées plus ou moins chez les modernes, et se sont introduites dans la langue de leurs arts.

Telle est, sans aucun doute, la forme pyramidale. On n’entend point qu’il puisse être question, dans les usages de notre architecture et de nos institutions religieuses, de renouveler en grand les entreprises des Egyptiens. Il suffit que la forme dont il s’agit soit devenue l’expression la plus simple et la plus claire de sépulture, et qu’elle emporte encore, avec soi, l’idée de durée et en quelque sorte d’éternité, pour qu’il soit, on peut le dire, impossible de la remplacer par un signe plus caractéristique. Un grand nombre de monumens funéraires grecs et romains nous en montre l’emploi réuni, à celui des masses les plus variées, à des colonnades, etc. , et servant seulement de couronnement aux tombeaux construits sur des plans et avec des dispositions que l’Egypte ne connut pas.

Ce mélange, qui trouve de si nombreuses autorités dans l’architecture grecque et romaine, peut encore s’assortir aux monumens funéraires de l’architecture moderne, et aucune autre forme ne pourra donner à leur extérieur le caractère qui leur est propre.