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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/473

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TER TER 465


raccordement de terrain, ou élévation de parterre.

TERRASSE (en sculpture). On donne ce nom dans les ouvrages de sculpture, à cette partie de la plinthe d’une statue, où pose la figure. Il y a effectivement des cas assez nombreux où l’artiste ménage une certaine épaisseur de matière sur sa plinthe pour former comme une sorte de terrain factice qui devient quelquefois nécessaire, par exemple, pour motiver l’introduction de ces troncs d’arbre qui servent d’accompagnement et de tenon, surtout aux figures en marbre.

TERRASSE (en marbre). Ainsi appelle-t-on, dans le langage de la marbrerie, un tendre, c’est-à-dire un défaut du marbre, qu’on nomme bouzin dans les pierres. On remédie autant qu’on le peut à ce défaut, avec de petits éclats et de la poudre du même marbre, qu’on mêle avec un mastic de la même couleur.

TERRASSIER, s. m. Ce nom Désigne Soit l’ouvrier entrepreneur des travaux D’une terrasse, Soit Les Ouvriers Que l’entrepreneur Emploie aux mouvemens de terre, et Qui travaillent sous Lui, ous à La Tâche, ous à la journée.

TERRE, s. f. La matière à laquelle on donne ce nom, si on la considère, ou si on l’emploie dans son état naturel ou primitif, ne sauroit donner lieu, ni à beaucoup de notions, ni à un grand nombre d’usages applicables à la construction. Ce n’est pas que la terre ne comporte d’innombrables diversités de qualités, dont l’analyse et la connoissance importent beaucoup aux arts du besoin, en tête desquels se place l’agriculture. Mais si l’architecture doit avoir quelques lumières sur ces variétés, ce ne sera guère que sous les rapports que les qualités des terrains, où il élevera ses bâtimens, pourront avoir, soit avec les fondations qu’il leur confiera, soit avec les matériaux qui en recevront l’influence.

Ce que la terre a de plus directement applicable à l’art de bâtir, se rapporte à l’emploi qu’on en fait, comme matière propre à former des murs. Le plus simple et le plus grossier de ces emplois, consiste à faire d’une terre grasse délayée, et mêlée quelquefois d’autres substances qui y forment liaison, tantôt des murs de séparation entre les champs et les jardins, tantôt même des caban ou des chaumières pour les villageois, qui n’ont pas d’autres moyens de se construire des habitations. Ce moyen inspiré par la simple nature, et dont on use encore en plus d’un pays, a pendant reçu, et, à ce qu’il paroît, fort anciennement, un certain perfectionnement, qui en fait un procédé régulier, dont nous avons rendu compte en son lieu, sous le nom de PISÉ qu’on lui donne (voyez ce mot), et qui permet de donner à


cette sorte de bâtisse une solidité, une propreté extérieure, et une régularité qui le rendent applicable à beaucoup de petits corps de bâtimens, dans les grands établissemens ruraux.

Mais la terre ou l’argile a été dès les plus anciens temps mise en œuvre, pour former des briques dont on a composé les plus grands et les plus durables ouvrages. A l’article BRIQUE (voyez ce mot), nous avons donné de nombreux détails sur ce genre de matériaux, et sur ses variétés, particulièrement sur l’emploi que l’Egypte fit des briques crues, c’est-à-dire en terre simplement séchée au soleil. Les voyageurs qui ont poussé les recherches dans ces contrées et à plusieurs centaines de lieues au-delà des cataractes du Nil, ont rencontré partout des restes de constructions antiques en briques crues, et les habitans de ces pays n’usent guère aujourd’hui encore d’antres sortes de matériaux, dans les bâtimens qu’ils construisent. Il est vrai qu’ils ne peuvent convenir que sous des climats où il pleut rarement, et où l’on ignore ces vicissitudes de température, qui dans les hivers du Nord sont succéder aux pluies et aux causes d’humidité, l’action de la gelée et du dégel, action à laquelle ne résisteroient point des matériaux en terre crue.

Il reste à faire connoître quelques-unes des désignations qu’on donne à la terre, sous le petit nombre de rapports qu’a cette matière, soit avec l’art de bâtir, soit avec celui du jardinage, qui est une des attributions de l’architecture. On dit :

Terre argileuse. --Terre dont on se sert pour faire des briques et autres ouvrages.

Terre franche. --Espèce de terre grasse, sans gravier, dont on fait du mortier et de la bauge en quelques endroits.

Terre glaise. --Terre argileuse dont on use pour former les fonds des bassins.

Terre maigre. --C’est une terre sablonneuse qu’on mêle quelquefois avec de la terre trop grasse.

Terre massive. --Nom général qu’on donne à toute terre que, dans le langage du bâtiment, l’on considère, comme étant entièrement solide, sans aucun vide, et toisée cabiquement, ou réduite à la toise cube, pour l’estimation de sa fouille.

Terre naturelle. --On appelle ainsi une terre, qui n’a encore été ni éventée, ni fouillée. On la nomme aussi quelquefois terre neuve.

Terre rapportée. --Terre qui a été transportée d’un lieu à un autre, soit pour combler des fossés ou des bas-fonds, soit pour élever des terrasses.

TERREAU, s. m. (Jardinage.) On appelle ainsi, dans le jardinage, une sorte de terre noire, résidu du fumier pourri et macéré, dont on forme ce qu’on appelle les couches dans les jardins potagers. On le modifie diversement par des mélanges, selon les plantes on les arbustes qu’on veut faire venir et cultiver.