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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/507

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assez étroites, ce qu’on explique par la nature des gouvernemens populaires, par certaines lois somptuaires, et surtout par le peu de richesses des petits Etats dont ce pays se composoit. Aussi découvre-t-on dans les restes de ses villes, fort peu d’édifices funéraires. Le tombeau qu’on appelle d’Atrée, est ce qu’on peut citer de plus grand en ce genre, et c’est encore une fort modique construction. Pausanias, dans sa description de la Grèce, ne nous a effectivement donné la notion d’aucun grand monument sépulcral, exécuté en cette contrée. Lorsqu’il parle du tombeau d’AEpytus, dont Homère avoit fait mention, et qui n’étoit autre chose qu’un tertre de terre peu considérable, entouré d’un soubassement de pierre, il remarque avec raison que si le poëte l’avoit admiré, c’est qu’il n’avoit rien vu de plus beau. Et il ajoute que pour lui, il connoissoit plusieurs tombeaux dignes d’admiration ; mais qu’il se contentera de citer ceux de Mausole à Halicarnasse, et d’Hélene à Jérusalem. Lorsqu’on voit Pausanias aller chercher hors de la Grèce, proprement dite, les exemples de tombeaux magnifiques, et quand on observe que sa description n’en a fait admirer aucun dans ce pays, on peut, en rapprochant cette double particularité, du si petit nombre de tombeaux ruinés, qu’on rencontre en Grèce, conclure que, très-probablement, les grands ouvrages de ce genre dûrent y être autrefois fort rares.

Quoique rien ne nous ait fait connoître, jusqu’à présent, de quelle nature étoient, dans ce pays, les lieux destinés aux sépultures publiques, on ne laisse pas d’y découvrir une assez grande quantité de petits monumens, en forme de cippes funéraires ornés de bas-reliefs, où sont représentés probablement les personnages morts. Mais où étoient-ils autrefois situés ? Etoit-ce sur le lieu même des sépultures, en plein air, ou dans des intérieurs de tombeaux ? C’est ce que nous ignorons. Voyez CIPPE.

L’ouvrage le plus célèbre et le plus renommé de l’antiquité grecque, en fait de tombeau, fut effectivement le monument funéraire, à Halicarnasse, du roi Mausole, dont le nom désigna depuis les plus grands travaux de ce genre. A l’article MAUSOLÉE (voyez ce mot), nous croyons avoir indiqué, avec assez de vraisemblance, l’origine et les modèles des édifices semblables à celui de Mausole, dans ces immenses constructions de bûchers, dont l’histoire nous a conservé plus d’une mention, et que la description du bûcher d’Héphastion, par Diodore de Sicile, nous représente comme des prodiges de dépense et de luxe architectural. Nous verrons bientôt reparoître chez les Romains, et les traditions de ce genre de monumens funéraires, et les imitations qu’on en fit, dans les tombeaux des empereurs.

La partie méridionale de l’Italie, qui porta jadis le nom de grande Grèce, offre depuis un demi-siècle, aux recherches, du genre de celles


qui nous occupent, la matière la plus abondante et la plus curieuse. Près d’un grand nombre de villes, dont il restoit à peine des vestiges, on a retrouvé des lieux de sépulture souterraine, qui répondent, en quelque sorte, à ce que nous entendons aujourd’hui parcimetière. Non qu’on prétende qu’ils fussent ce que nous dirions des cimetières publics. Les tombeaux ou sacrophages qu’on y découvre, rangés quelquefois à plusieurs étages, les uns sur les autres, dans des espaces creusés exprès, au sein ou sur la pente des montagnes, furent encore des objets de dépense fort au-dessus des moyens de la multitude. Nous renverrons le lecteur, pour plus de détails sur cette matière, au mot SEPULCRETUM. Mais nous devons ajouter que c’est dans ces sortes de tombeaux, qu’on découvre journellement de ces vases de terre cuite ornés de peintures, et de compositions dessinées au simple trait, ouvrages de l’art grec souvent le plus élégant et le plus parfait, que de fausses notions firent autrefois attribuer aux Etrusques.

Quelques vases de même nature trouvés en Etrurie, quoique d’un art fort inférieur, et le manque de critique sur le goût et les ouvrages de cette antique contrée, purent occasionner l’équivoque de cette dénomination, donnée au plus grand nombre de ces vases. Toutefois il résulte de là une conformité d’usage entre les Etrusques et les Grecs, si cependant cette pratique de placer des vases dans lestombeaux des morts, pratique dont on rend plus d’une sorte de raison, ne fut pas plus générale qu’on ne peut le dire. L’Etrurie, au reste, du moins si l’on entend parler de ce pays, avant la domination des Romains, paroît avoir porté très-loin le luxe des tombeaux, à en juger par la description que Pline a donnée, d’après Varron, du célèbre tombeau de Porsenna, composé de plusieurs rangs de corps pyramidaux, s’élevant en retraite les uns au-dessus des autres, et sous la masse desquels avoit été creusé un vaste labyrinthe. Toutes ces choses donnent à croire qu’il y eut fort anciennement des imitations de goût, ou simplement des rencontres naturelles d’idées, entre les Egyptiens et d’autres nations contemporaines. Au nombre des tombeaux et autres monumens funéraires que l’on trouve encore aujourd’hui en Etrurie, il faut compter d’assez grands hypogées, tels que ceux de Corneto, qui avoient été ornés de peintures, plus des urnes cinéraires ou des sarcophages, que leur style et leurs inscriptions en caractères étrusques, ne permet pas de confondre avec les ouvrages des Romains, mais auxquels ou ne sauroit assigner une date certaine, la langue et l’écriture étrusques s’etant maintenues, long-temps après la conquête de ce pays par les Romains.

S’il est naturel que le luxe et la magnificence des tombeaux, soient une conséquence de la richesse de ceux qui les commandent, ou pour