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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/620

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Les volets pour l’intérieur des appartemens se sont de deux manières, et on leur donne aussi deux noms divers, les uns s’appellent volets brisés, les autres volets de parement. Les premiers se plient sur l’écoinçon ou se doublent sur l’embrasure. Les seconds, qui sont d’assemblage, ont des moulures devant et derrière.

VOLET D’ORGUE. Est l’assemblagc de plusieurs châssis, partie droits et partie cintrés, garnis de légers panneaux de volice, ou de forte toile imprimée des deux côtes, qui servent à couvrir les tuyaux d’un buffet d’orgue.

VOLET. On donne encore ce nom à un lieu qui n’a qu’un petit jour fermé d’un petit ais ou d’une jalousie, et dont on fait un pigeonnier.

VOLICE, s. f. Est la latte Dont sur soi SERT versez les couvertures en ardoise. Elle a la same length et La Même Épaisseur Que la latte Qu’on Emploie Dans les couvertures en tuiles, Mais Elle Est DEUX FOIS en plus grande. Voyez Volige.

VOLIÈRE, s. f. Grande cage ou local quelconque, clos et grillé, où l’on entretient des oiseaux, le plus souvent pour l’agrément, et quelquefois aussi, comme le firent particulièrement les anciens Romains, pour les besoins ou le luxe de la table.

Nous allons rapporter ce que Varron nous apprend à ce sujet dans le 3c. livre de son ouvrage intitulé de Re rustica.

« Nos ancêtres, dit-il, ne connoissoient d’autre volaille que des poulets et des pigeons, et ils n’avoient point de volières. Les poules et les poulets se promenoient dans la basse-cour, où on les engraissoit. Quant aux pigeons, on les enfermoit dans les greniers ou les étages les plus élevés de la villa. Aujourd’hui on se sert des volières, auxquelles on donne le nom grec ornithon, et qui souvent sont plus grandes et plus spacieuses que des maisons de campagne. C’est là qu’on élève et qu’on nourrit des grives et d’autres oiseaux. »

Dans le chapitre suivant, le même Varron nous apprend qu’il y avoit deux sortes de volières ; l’une contenoit les oiseaux destinés à la table, il l’appelle la volière utile ; l’autre étoit la volière d’agrément : elle ne contenoit que des oiseaux chanteurs. La première sorte de ces volières étoit distribuée de la manière suivante : on lui donnoit la forme d’un carré long, et assez d’étendue pour qu’elle pût renfermer plusieurs milliers de grives, de cailles, de merles, d’ortolans, etc. , qu’on y engraissoit. On donnoit peu d’élévation à la porte, qu on pratiquoit de manière à être facilement ouverte et fermée, en la poussant latéralement. On n’y disposoit qu’un petit nombre de petites


fenêtres, pour ôter aux oiseaux captifs la vue de la plaine ou des oiseaux libres du dehors ; ce qui, en leur inspirant le desir de jouir de leur liberté, auroit pu les empêcher de s’engraisser. On se contentoit de donner à cet endroit assez de clarté pour laisser apercevoir aux oiseaux leur nourriture. Les murs étoient revêtus d’un enduit trèslisse, pour fermer tout accès, dans l’intérieur, aux souris et autres animaux nuisibles. Tout à l’entour des murs on fixoit des pieux ou bâtons eu saillie on dévoient percher les oiseaux. D’autres perches s’appliquoient aux murs en manière d’arcsboutans, qui en recevoient d’autres transversales de distance en distance, ce qui produisoit une sorte d’amphithéâtre. A côté de cette volière, il y en avoit une autre plus petite, dont les fenêtres et la porte étoient plus grandes, et qui communiquoit avec la première, on l’appeloit seclusorium. En face, il s’en trouvoit une autre encore plus petite, dans laquelle le gardien renfermoit les oiseaux morts, afin de pouvoir rendre compte au maître du nombre complet des oiseaux soumis à, sa garde.

Les volières d’agrément étoient de jolis pavillons, au milieu desquels il y avoit ordinairement une enceinte en filets, qui renfermoit les différentes espèces d’oiseaux chanteurs, Laenius Strabo passoit pour avoir été l’inventeur de ces volières, et surtout du pavillon dont on vient de parler, qu’il construisit dans une de ses campagnes prés de Brundusium. Lucullus suivit son exemple, et fit établir dans son tusculanum une pareille volière mais avec plus de grandeur et d’étendue. Enfin, Varron avoit encore enchéri sur l’un et sur l’autre. Près de la ville de Casinum, il avoit fait construire, dans sa campagne, la belle et grande voliére dont il nous a laissé la description.

Plus d’un critique, et plusieurs dessinateurs se sont exercés à reproduire l’ornithon de Varron. M. Stieglitz est un des derniers commentateurs qui te sont occupés de cet objet. On en trouve les détails dans le 3e. volume de son Archéologie de l’architecture des Grecs et des Romains, et il y a joint une gravure. Quant aux restitutions par le dessin, nous croyons que la plus ancienne doit être celle qu’on trouve dans le recueil de Giacomo Lauro, publié en 1612, et augmenté depuis dans une nouvelle édition. Le premier parut sous le titre de antiquœ Urbis splendor, etc. A la planche 126 est gravé l’ornithon de Varron, d’aPrès un dessin de Pirro Ligorio, comme l’annonce explication qu’on lit au bas.

On sait que cet habile architecte s’occupa beaucoup de ce qu’on peut appe er l’archéologie de l’architecture, et on lui doit la justice qu’il s’étoit réellement rendu propre le goût des Anciens dans les masses des édifices et dans les détails de leurs ordonnances. C’est à ce goût qu’il dut cet air de famille, si l’on peut dire, qui règne entre ses compositions et les restes d’antiquités qu’il se plut