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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/635

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VOU VOU 627


par des travaux antécédens et multipliés ; et il est indubitable que le travail du bois, ou ce qu’on appelle la charpente, ayant nécessairement précéde, en grandes constructions, le travail de la pierre et de la maçonnerie, c’est aux rudimens de cette pratique usuelle et sacile de bâtir, que l’art de voûter en pierre de grands intérieurs, a dû ses premières inspirations, ses exemples, ses documens, et ses encouragemens.

Encore voyons-nous, aujourd’hui que la science et l’art des voûtes en pierre sont arrivés à leur plus haut degré, le travail du bois suppléer par ses procédés économiques et faciles, au travail de la pierre dans une multitude de couvertures cintrées. Ainsi sont voûtées un grand nombre de salles et de galeries dans les palais. Ainsi de nos jours, comme par le passé, plus d’une nes d’église s’est trouvée couverte en cintres de bois, et nous offre avec légèreté, goût, et économie, le même effet qu’une voûte, en pierre, ou en maçonnerie, laquelle exige de grands et dispendieux points d’appui. Ajoutons que les réparations des voûtes en bois, sont d’une exécution beaucoup plus commode et plus expéditive. Voyez VOUTER.

SECONDE PARTIE.

Les notions de cette seconde partie sont extraites du Traité de l’Art de bâtir par M. Rondelet.

DE LA CONSTRUCTION DES VOUTES.

Par le mot voûte, on entend, selon ce qui a été dit plus haut, une construction composée de plusieurs pierres de taille, mœllons, briques, ou autres manières saçonnées, disposées ou réunies de maniera à se supporter, et se maintenir en l’air pour couvrir un espace vide.

Ainsi les couvertures formées de grandes pierres, qui portent sur des murs, ou points d’appui opposés, telles que celles des édifices égyptiens, ne sont pas, et ne peuvent pas s’appeler des voûtes, par cela qu’elles consistent en plates-bandes d’une seule pièce. Par conséquent elles n’exigent aucun art pour se soutenir sur le vide qu’elles surmontent. Il suffit à ce genre de construction, d’employer des pierres d’une assez grande dimension, et qui aient assez de consistance, pour n’être pas susceptibles de se rompre dans leur étendue.

On peut couvrir avec des pierres d’une grandeur moindre que l’espace compris entre des murs ou des piédroits, en leur donnant une disposition particulière. Ainsi deux pierres qu’on inclinera en sens contraire, de manière à se toucher dans le sommet de l’angle qu’elles formeront, se soutiendront mutuellement sans appui dans le milieu de l’espace qu’elles couvrent, si la résistance des piédroits ou des murs sur lesquels elles s’appuient


est assez forte pour les empêcher de s’écarter par en bas.

L’expérience prouve dans ce cas, comme dans tous les autres, que moins l’angle est élevé par rapport à sa base, plus l’effort sera grand, à pesanteur égale ; en sorte qu’il seroit le plus grand possible, pour deux pierres horizontales qui ne feroient que se toucher au milieu du vide qu’elles convrent.

Il faut cependant observer que cet effort peut être diminué par la grandeur de la partie de ces pierres qui porteroit sur les murs ou les piédroits, ou par la charge qu’on peut faire peser sur cette partie. Il est en esset évident, que si la partie portée de ces pierres étoit égale à la partie en saillie, chacune se soutiendroit en équilibre sur son piédroit, sans le secours d’aucun autre effort. Le même effet peut arriver quoique la partie portée, soit beaucoup moindre que la partie en saillie, mais pourvu que cette partie portée, soit surchargée d’un poids ajouté, qui la rende égale à l’effort de la partie en saillie.

Si au lieu de deux pierres posées horizontalement sur les piédroits, et rapprochées jusqu’à ce qu’elles se touchent, par une de leurs extrémités, pour couvrir un espace vide plus considérable, on en suppose plusieurs, on pourra le saire, en les plaçant en saillie les unes sur les autres, ou ce qu’on appelle en encorbellement, de manière que la partie portée soit plus étendue, que la partie en saillie. Que ce procédé ait pu conduire à celui de la voûte, on ne sauroit le nier, en supprimant ce qu’on appelle le redans, ou les ressauts de chaque pierre l’une sur l’autre, pour faire des surfaces plates ou courbes. Mais cette suppression réduira chaque assise de pierre à des angles aigus sort contraires à la solidité. Ce genre de construction, qu’on a vu tenir aux premières opérations de l’art, ne pourroit convenir qu’à des intérieurs d’une modique étendue.

En suivant tous les procédés qui, soit en pratique, soit dans une théorie purement spéculative, peuvent être regardés comme les essais de l’art de construire les voûtes, on doit considérer une autre manière de poser des pierres au-dessus d’un vide, non plus horizontalement et à plat, mais en trois morceaux dent deux inclinés, et réunis dans leur extrémité supérieure, par une traverse de la même longueur, de facon à former des angles égaux. On aperçoit en effet, qu’en combinant le poids de cette traverse, au point qu’elle puisse contre-balancer l’action des pierres qui s’y appuient, et qui ont besoin d’être soutenues par un effort contraire, il doit résulter de là, que les trois pierres se soutiendront mutuellement.

Cette forme, qui a été employée dans des constructions antiques, ne présentant ni cette uniformité ni cette régularité, qui contribuent plus qu’on ne le pense, à la solidité, l’esprit de la construction dut aller plus loin. On chercha bien-