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Les prussiates & les hydrosulfures les précipitent également en blanc.

4°. Celle du plomb, par l’acide sulfurique, qui le précipite en poudre blanche, à l’état de sulfate de sa dissolution nitrique.

5°. Celle du fer par l’aiguille aimantée.

6°. Celle de l’arsenic, par l’acide nitrique, qui fera passer ce métal à l’état d’acide arsenique. On saturera avec la potasse, & on versera de l’acétate de plomb dans la liqueur, où il se formera un arséniate de plomb insoluble.

7°. Celle de l’antimoine, par l’acide nitrique, qui oxide également l’étain en poudre blanche ; mais on distingue facilement ces deux oxides en les traitant au chalumeau : celui d’étain y est fixe, & celui d’antimoine, au contraire, se volatilise en répandant une forte odeur d’ail.

On ne peut confondre l’antimoine qu’avec le bismuth ; mais il est aisé de reconnoître ce dernier par la rapidité avec laquelle il se dissout dans l’acide nitrique, tandis que l’antimoine ne fait que s’y oxider, & demande l’eau régale pour se dissoudre.

8°. Enfin, les dissolutions de bismuth & d’antimoine précipitent par l’eau, après avoir rapproché la liqueur & dégagé l’excès d’acide. Il n’y a que ces deux métaux & le tellure, qui aient cette propriété ; mais le bismuth précipite en noir par l’hydrogène sulfuré, l’antimoine en jaune orangé, & le tellure en jaune doré.

Nota. On fera toutes les dissolutions à froid & à chaud dans de petits matras de verre à longs cols, & l’on se servira de capsules de porcelaine ou d’argent pour les évaporations, selon le cas. L’on n’emploira que des réactifs très-purs, & de l’eau distillée ou de pluie qui ne précipite pas par le nitrate d’argent ni par l’oxalate de potasse.

On sépare les précipités des dissolutions qui les contiennent, par la filtration. A cet effet, on se sert de deux filtres de papier non collé ; ils doivent être exactement de même poids, afin que celui extérieur puisse servir de tare, & l’on doit laver à petites eaux le précipité que le filtre intérieur contient, jusu’à ce que la liqueur qui passe soit insipide & incolore.

La dessiccation des précipités doit toujours se faire à une chaleur de 60 à 70 degrés centigrades. Avant de faire la dissolution d’un alliage, on doit le réduire, avec un ciseau ou un laminoir, en morceaux les plus minces possibles.

Procédé d’analyse. On considéra d’abord le cas le plus simple, c’est-à-dire, celui où l’alliage ne contient que du cuivre, de l’étain & du zinc.

A. On traitera 10 à 20 grammes de l’alliage, par l’acide nitrique à 22 degrés environ. Il se formera des nitrates de cuivre & de zinc solubles, & l’étain restera à l’état d’oxide dans le matras.

On filtre ensuite, on lave le précipité contenu dans le filtre, jusqu’à ce que la liqueur qui passe ne soit plus colorée par l’ammoniaque ; on fait


sécher dans une étuve ou dans une capsule, & le poids de l’oxide fait connoître celui de l’étain, sachant que 140 d’oxide représentent 100 de métal.

B. Pour séparer le cuivre du zinc, on fera chauffer la dissolution dans une capsule de porcelaine, & l’on en précipitera le cuivre par une lame de zinc qu’on aura pesée avec soin. On filtre, on lave & l’on sèche, & le poids du cuivre fera connoître celui du zinc.

C. On peut aussi avoir le zinc en le précipitant des eaux de lavage (où il est resté à l’état de nitrate), par le carbonate de soude ou de potasse. On filtre, on lave & on sèche, & le poids du carbonate de zinc (déduction faite de celui qu’on a employé pour précipiter le cuivre) donnera celui du métal, sachant que 130 de ce sel représentent 100 de zinc métallique.

Cas dans lequel l’alliage contiendroit du plomb. — Nota, On reconnoît à la cassure les cuivres jaunes où il entre du plomb ; celle de laiton, qui n’en contient pas, ne perd rien de son éclat métallique, au moins pendant quelques semaines ; tandis que la cassure de celui qui en renferme même un ou deux centièmes, noircit bientôt après avoir été faite, & passe d’un jaune citrin assez beau, à celui d’un jaune sale.

D. Après avoir séparé l’étain, comme il a été dit en A, on versera la liqueur de l’acide sulfurique en excès, pour tout convertir en sulfate ; le sulfate de plomb seul se précipitera, & son poids, après avoir été filtré, lavé & séché, fera connoître celui du métal. (139, 5 de sulfate de plomb bien séché, représentent 100 de plomb métallique.)

E. On séparera ensuite le cuivre du zinc, en se servant d’une lame de fer bien décapée & pesée avec soin, ou bien comme il a été dit B & C ; mais on précipite plus facilement le cuivre, des dissolutions sulfuriques que de celles nitriques, & ce dernier moyen est préférable quand on veut déduire de suite la quantité de zinc de celle du cuivre trouvé.

Cas dans lequel il y aurait, outre le cuivre, le zinc & l’étain, du plomb & du fer. On connoît la manière de séparer les cinq premiers métaux ; on pourroit aussi obtenir le fer de la dissolution nitrique, comme on le verra plus bas ; mais il paroît plus simple d’en déterminer les proportions par la méthode suivante.

F. On fera dissoudre une portion de l’alliage dans l’acide nitro-muriatique. Une grande partie du plomb se sépare, on précipite le reste par l’ammoniaque mis en excès, pour redissoudre le cuivre, le zinc & l’arsenic (s’il y en a) ; on obtient ainsi un précipité qui ne contient plus aucun de ces métaux. On le traite par l’acide nitrique à 22° mis en excès, pour empêcher l’oxidation du fer, & on filtre pour séparer l’étain. On fait bouillir ensuite la dissolution à plusieurs reprises, pour oxider fortement le fer, & le précipiter en poudre rouge. Quand tout le fer est ainsi séparé, on le

Artillerie. B