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APP ARB 13

Tourteaux goudronnés, huit mille six cent quarante.

Fusées de signaux, cent.

Roche à feu, vingt-cinq kil.

Carcasses (six par pierrier), trente-six.

Torches, cent.

Assortiment d’outils, outils à pionniers, six cents, dont cinquante pics à roc, cent cinquante pics à boyaux, & quatre cents pelles, tant rondes que carrées.

Niveaux, cent (un & un quart du nombre des bouches à feu).

Dames, deux cents.

Masses, deux cents.

Outils d'ouvriers d'artillerie, le double de l'assortiment nécessaire à une escouade d'ouvriers.

Outils d armuriers, un assortiment pour huit platineurs & quatre monteurs.

Outils tranchans, un par canonnier, dont un tiers en haches & deux tiers en serpes.

Scies de différentes espèces, un dixième du nombre des canonnière.

Métaux, fer neuf 9 mille kil.

Ecroux, un sixième de fer neuf.

Clous, un sixième de fer neuf.

Acier, un tiers du poids des clous.

Tôle, vingt feuilles.

Fer-blanc 9 deux cent cinquante feuilles, & plus, si l’on tire à boulets ensabottés.

Ustensiles à couler les balles de plomb, chaudières pour fondre le plomb, deux, & le double, s'il est en saumons.

Cuillers de fer, trois par chaudière.

Moules à faire une livre de balles, six par chaudière.

Cisailles pour ébarber, deux, idem.

Cribles pour les balles, dits passe-balles, deux dans tous les cas.

Barils pour rouler les balles, deux, idem.

Approvisionnemens divers, une machine à remettre les grains de lumière.

Une étoile mobile, & un chat pour la vérification des pièces.

Charbon de terre, cent quintaux par forge.

Sacs à terre, cinq cents par pièce.

Papier, une feuille par coup de canon, de mortier, d'obusier, de pierrier ; & pour cartouches à fusil, deux mains par cinquante cartouches.

Réchauds de rempart, deux par pièce.

Tour à tourner les sabots.

Menus achats, un assortiment comme pour un équipage de siége, dans les objets qu'on ne pourra au besoin trouver dans la place.

Saucissons, gabions, &c, Saucissons, dix par canon, s'ils sont sur affûts de place, quatorze, s’ils sont sur affûts de siége, dix par mortier, obusier & pierrier.

Gabions, trente-deux par traverse, dix traverses par quarante-huit canons.


Piquets, non compris ceux des gabions, cinq par saucisson, huit par bouche à feu pour pateformes.

Claies, deux par saucisson, manquant au nombre nécessaire à l'artillerie.

(Voyez à l'article d'Équipages d’artillerie, les approvisionnemens nécessaires pour la guerre de campagne, de siége & de montagne, ainsi que pour les ponts militaires.)

ARBALÈTE, arme de trait. C’est en quelque sorte un arc composé, portant plus loin & plus juste qu'un arc simple. Elle étoit principalement composée d'un arc en acier, monté sur un fût en bois appelé arbrier, d'une corde, d'une noix & d'une détente. Il falloit un grand effort pour la bander : ce qui avoit lieu au moyen d'un levier en fer ou d'un tourniquet, &c.

Il y avoit différentes fortes d'arbalètes, par rapport à leur forme, à leurs proportions & à la manière de les bander. L'arc des arbalètes de main avoit depuis 0 met. 64 (2 pieds) jusqu'à 1 met. 13 (3 pieds 6 pouces) de longueur ; mais celles destinées à la défense des places avoient jusqu'à 4 met. 86 (15 pieds). (Voyez le mot Ribandequin.)

On en faisoit usage à la guerre & à la chasse. Il paroit qu'elles n'étoient pas connues des peuples de l'antiquité, quoiqu'ils en eussent le type dans la baliste, & l'on ne sait pas l'époque où l'on a commencé à en faire usage en France ; mais il est fait mention d'arbalétriers dans la vie de Louis-le-Gros, mort en 1137.

Les traits quon lançoit avec les arbalètes à main, ne différoient guère de ceux qui servoient pour les arcs. On lançoit aussi des cailloux, des balles en plomb & en fer, avec des arbalètes qu'on appeloit à jalet.

L'usage des arbalètes se conserva encore longtemps après l'invention des arquebuses, même lorsqu'elles eurent été perfectionnées & rendues plus maniables qu'elles ne l’étoient dans l'origine. Ce ne fut que vers la fin du seizième siècle que cette arme fut entièrement abandonnée en France. L'ignorance de ces temps, dans les arts mécaniques, fut cause qu'on ne reconnut pas alors la supériorité des armes à feu sur celles dont on faisoit usage. « Montaigne a dit que les armes à feu sont de si peu d’effet, sauf l'étonnement des oreilles, à quoi chacun est désormais apprivoisé, qu'il efpère qu'on en quittera l'usage. »

ARBALÉTRIER. On appeloit ainsi un fantassin ou un cavalier armé d'une arbalète. Il y avoit autrefois, dans chaque ville, des compagnies d'arbalétriers bourgeois patentés, s'exerçant au tir des arbalètes. Elles ont été remplacées par des compagnies d'arquebusiers, quoique dans quelques pays elles aient existé long-temps ensemble ; mais tous ces jeux ont insensiblement disparu, & il