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CON COU 89

CONTRE-POIDS fe dit de la liberté d’affiette du corps que garde le cavalier, pour demeurer touîours dans le milieu de la felle, fans pencher de côté ni d’autre, également fur les deux étrîers, quelque mouvement que faflc le cheval pour lui donner les aides à propos. Un Cavalier doit fi bien garder le contre-poids, qu’il foit toujours préparé contre les Airprifes & les défordres du cheval. CONTRE-TEMPS. Ceft une mefure ou cadence interrompue en maniant, foit par la malice du cheval, foit par le peu de foin du cavalier qui le monte, comme lorlque le cheval condnue des ruades, au lieu qu’il devoit lever le devant. On dit : ce cheva4 a rompu la juftcflc & la mefure de fon manège, a Interrompu fa cadence par deux contretemps, & le cavalier par les aides du talon, a mal fécondé les aides de la bride.

CORNU. Un cheval cornu, eft celui dont les os des hanches s’élèveni auffi haut que le haut de la croupe.

CORPS. Un cheval qui a du corps eft celui qui a beaucoup de boyau, beaucoup de flanc, qui a les côtes bien tournées, amples & longues. Ce cheval n’a point de corps, n’a point de ventre, de flanc, c’eft-à-dire, qu’il a les côtes reflerrées, ou courtes _, ou plates, &le flanc recourbé, ce qui lui rend le corps efflanqué comme à un lévrier. On tnéprife pour le carrofle, les chevaux qui n’ont point de corps ; mais un chafleur n’en eft pas pour cela plus raéprifable, pourvu qu’il foit de grande

  • aleine, de beaucoup de reflburce, léger & grand

mangeur. On appelle aufli cheval cflrac, celui qui a peu de corps.

COTÉ. Porter un cheval de c&té, c’eflle faire marcher fur deux piflcs, dont lune eft marquée par les épaules, l’autre par les hanches^.

COUCHER. Se coucher fur les voltes, c’eft lorfque le cheval a le col plié en dehors, & porte la tête & la croupe hors la volté, comme lorfqu’en maniant à droite, il a le corps plié & courbé, comme s’il alloit à gauche. Se coucher furies voltes, eft autre cbofe (pie volte renverfée.

COULER. Le maître de l’académie dit quelquefois à récolier, qnand il galope autour du manège, couU^y cûulei^ ^^ y » ▼€" « dire ne retenez pas tant votre cheval, & allez un. peu plus vite:un cheval qui coule au galop eft celui qui va un galop uni & qui avance.

COUP DE HACHE. Mauvaise conformation du col d’un cheval ; c’est un creux à la jonction du col & du garot. Le coup de lance est un enfoncement comme une espèce de goutière qui va le long d'une partie du col sur le côté. Quelques chevaux d’Espagne & quelques barbes naissent avec cette marque qui passe pour bonne.

COURBETTE. C’est un saut médiocre du cheval, qui élève les pieds de devant en l’air, & puis ceux de derrière suivent, ce qui est répété & continué en même cadence ; ensorte que les hanches rebattent ensemble, après que les pieds de devant


ont touché la terre par des reprises continuées & réglées. On dit : mettre un cheval à l’air des courbettes ; cheval qui fait des courbettes, qui manie à courbettes, qui, de lui-même, se présente à courbettes. Un cheval bat la poudre à courbettes. Quand il les hâte trop, & qu'elles sont trop basses. Il est dangereux que le jardon ne vienne aux chevaux qu’on fait manier à courbettes avec excès. Les éparvins secs font harper & lever les jambes, & le cheval en rabat les courbettes de plus haut. Faire la croix à courbettes, c’est faire cette sorte d’air ou de saut, tout d’une haleine, en avant, en arrière, au côtés, comme une figure de croix. Une courbette est un saut.

COURBETTER. Faire des courbettes, cheval qui ne fait que courbetter.

COUREUR. Cheval propre pour la courfe, & particulièrement pour la chafte. Coureur de bague 9 cheval propre à courir la bague. On donne auffi ce nom à un cheval qui a la queue coupée, & une partie des crins.

COURIR. C’eft faire galoper un cheval de toute fa force. C’eft faire une courfe de vîtefle, un galop hâté & déterminé, autant que le cheval en eft capable. Dans les manèges, on ne fe fert point du mot courir pour dire galoper; les écuyers difeot: ce cheval a fait une galopade, galope bien.

COURSE. C’eft un défi de plufieurs hommes k cheval, à qui arrivera le premier, en courant de toute la vîtefle du cheval » à un but fixé. Les Anglois font fréquemment de ces courfes. Il y a quelques années qu’on en faifoit à Paris ; mais cette mode eft déjà paflee. Dans ces courfes, le vainqueur gagne un prix ou une fomme d’argent, ({wt les anglois appellent une vaiflellc.

COURSE des têtes fi » dt U Ligue. Les courfes les plus confidérables qu’on pratiquoit autrefois dans les tourools & les caroufels, confiftoient à rompre des lances en lice les uns contre les autres ; à combattre à cheval l’épée à la main ; à courre les têtes & la bague; & à faire la foule. On rompoit auflli des lances contre la quintaine : c*eft une coiirfe très-ancrenne. On fefervoit d’un tronc d’arbre, ou d’un pilier contre lequel on rompoit la lance, pour s’accoutumer à atteindre îon ennemi par des coups mefurés. On appella aufti dans la luite cette courfe, le faquin, parce qu on fe fervoit fouvent d’un faquin ou d un porte-faix armé de toutes pièces, contre lequel on couroit ; mais la manière la plus ordinaire, étoit utie figure de bois en forme d’homme plantée fur un pivot, afin qu*elle fût mobile. Ce qu’il y avoit de fingulier, c’eft que cette figure étoit faite de fiiçon gu’elle demeuroit ferme quand on la frappoit au front, entre les yeux & fur le nez ( c’étoient les meilleures coups) ; & quand on la touchoit ailleurs, elle tournoit fi vite, que fi le cavalier n’étoit pas aflez adroit pour l’éviter, elle le frappoit rudement d’un fabre de bois fur le dos. Dans le combat de l’^ée à la main, les cavat


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