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pour bien faire la levée de la lance en allant à la tète. Il y en a quatre principaux. Le premier temps fe fait en baiflànt le do ;gt indice & un peu le poi* gnet» Se levant auiG un peu le coude , lans que la pointe de la lance varie ni s*icarte ; il faut enfuite batfler infenfiblement le bras à côté du corps , jufqu’auprès de la hanche , ce qui fait le deuxième temps ; & là en ouvrant un peu le poighet en dehors » il faut relever le bras à c6té du corps , isLUs le porter ni en avant , ni en arrière , oc le tenir étendu jufqu*à ce que la main foit arrivée audeflîis & à côté de b tête , ce qui fait le troifiéme temps ; le quatrième temps eft de tourner les onfes du côté de la tête , & de defcendre infenfilement la lance dans la poftureoù elle étoit avant que de commencer la levée, c’efl-à-dîre t le^coude à la hauteur de l’épaule. " ,

L.a courfe de la tète de la lance fe divife en trois parties. Dans la première » on mène le cheval au petit galop depuis le coin jufqu’au tiers de la liene » on échappe enfuîte le cheval en baiflant inlenfiblemen ^ la pointe de la lance jufqu*ii la tête Gu*il faut enlever d*un coup d’eftocade , c’eft-à-Gîré, allongeant un peu les bras pour la déucber de deflbs le<handelier.

Depuis la tète jufqu^au coin , on remet fon cheval au petit galop , en levant le bras pour faire voir la tète au bout de la lance.

On fluitte enfuite la lance , & on prend à l’endroit ou l’équilibre eft marqué , un des deux dards qui doivent être placés fous les culfles , & retenus Ear les genoux du cavalier , le< pointes du côté de i croupe , de façon qu’ils fe croifent. Il faut enfuite poner le dard en avant le bras libre, étendu . & élevé un peu plus haut que la tète , en obfei^ vaut que la pointe du dard foit du côté du coude , & que le bout qui eft à l’oppofite de cette pointe foit un peu plus haut & au-deflus de l’oreille eauche du cheval , le tenant dans l’équilibre & le bras ouvert : dans cette pofture , on tourne par le mi«  lieu du manège pour venir à la tète de Médufe y on tourne ledardpar-defTusla tète, pour préfenter la pointe & le lancer ; & il faut un peu retirer le bras en arriére , afin de le darder avec plus de force.

Après avoir )etté le dard, il faut tourner le cheval pour aller à l’autre muraille , & en prenant la troiiiéme demi-volte dans le coin du côté de la tète de Ténée , faire avec le dard le même mouvement, oc venir le lancer delà même manière cu^on vient de le dire pour la Médufe. Cette tête le court auffi au piftolet.

Il faut enfuite tourner fon cheval , & en arrivant à l’autre muraille , on commence la quatrième demi-volte , en tirant l’épée de bonne grâce pardeflus le bras eauche , « non par defTous le poignet , parce qu on peut s’eftropier en la tirant de cette manière. On doit la tenir haute & droite, le bras libre , étendu & élevé au-deflus de fa tête , & la faire briller en la remuant ; & au tiers de la COU 91

couife , il faut’pantr à toutes jambes jufqu’à la tète , en fe baiffant le corps fur Tépaule droite du cheval , faire entrer l’épée de rierce , la relever de quatre , & la placer haut pour faire voir U tète au bout de la courfe.

Il y a des chofes effentielles àobferver dans la courte des têtes , qui font de ne jamais galoper faux ni défuni, de ne point laifler tomber ion chapeau, & de ne point perdre fon étrier : fi l’un de ces cas arrive , on perd la courfe , quand même on auroit pris les têtes , c*eft pourquoi avant que de commencer la courfe , il faut s’afleoir jufle dans la felle, ferme dans fes étriers & enfoncer fon chapeau. II faut auffi tenir les rênes un peu plus Ion* eues dans les courfes que dans les manèges rentermés, afin que le cheval ait la liberté de s’étendre , fans pourtant trop abandonner l’appui , afin que le cavalier & le cheval foient plus àmirés dans la courfe.

Courfi de la bague.

Cet exercice n’étoit point en ufage chez les anciens ; il fut introduit lorfqu*on fit , par galanterie ’ & par complaifance , les dames juges de ces exercices ; & les prix qui étoient auparavant militaires , furent changés en bagues, qu’il falloir enlever à la pointe de la lance pour remporter le pj^ix , ce qui donna occafion à la courfe de bague. La bague doit être placée aux deux riers de la courfe , comme la tète de la lance ; elle doit être à la hauteur du front du cavalier, audefliis de l’oreille droite du chevaL

La potence eft un bâton rond’ & long d’environ deux pieds , au bout duquel pend le can6n oii eft attachée la bague. Cène potence doit être plus élevée que ta bague de 7 à 8 pouces , de crainte que dans la courfe on ne bride la poteace, cela veut dire en terme de courfe , la toucher avec la tête ou avec la lance , ce qui eftropieroit un cavalier, comme il eft quelquefois arrivé. A regard de la levée de la lance « on la (ait db la ’même manière que nous l’avons expliqué en parlant des têtes : la feule différence eft , que dans la courfe de bague , on ne donne point de coup d’eftocade, comme àlatête.

Il faut encore bien obferver , comme nous l’a* vons déjà dit, de ne commencer à baiffer la pointe de la lance qu’au riers de la courfe , en échappant fon cheval au grand galop, fans reçiuer la tête ni les épaules , tenant le coude haut , afin que le tronçon de la lance ne touche ni au bras ni au corps ; mais que k main feule foutienne la lance ; il ne faut pas non plus que h lance foit trop croifée en dehors du côté de l’oreille gauche du cheval, elle doit être au contraire au-denus de Toreille droite ; parce qu’autrement, le vent delà courfe Tébranleroit, & lui feroît perdre la ligne de dircâion. Le but , ou le point de la courfe , doit être au bord d*en haut de la bague fur la ligne du canon, ce qui