Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
CRO DEM 93

CROCHU. Cheval crochu, c’efl celui qui a les jarrets trop près l’un de l’autre ; D’ordinaire les chevaux crochus font bons. Dans quelques provinces 9 on dît Jarretier pour crochu.

CROIX. Faire la croix à courbettes, à ballotades, c*eft lorfqu’on fiiit ces fauts en avant, en arrière & aux côtés, tout d’une haleine, parce que cela fait la figure d*une croix. Quelques-uns ont ditauffi faire la croix à cabrioles, ce qui ne fe peut pas ; car les chevaux qui feroîent des cabrioles en arrière, fembleroient tenir du ramingue & du rétif, 8c ne travailleroîenr pas félon la jufieffe du manège i outre qu’un cheval, quelque vigoureux qu’il loit » ne peut faire d’une haleine toute la croix à cabrioles.

CROUPADE. C’est un faut plus relevé que la courbette, & qui tient le devant & le derrière du cheval a une hauteur égale, enforte qu’il trouflê les jambes de derrière fous le ventre, fans nouer l’aiguillette, c’eft-à-dire, fans s’éparer, en allongeant les jambes, fans montrer (es fers ; & c’efl ce qui met de la différence entre cet air, la ballotade où le cheval s’épare à demi, 8c la cabriole où le cheval s’épare de toute fa force. Les hautes croupades font des croupades plus relevées oiie les croupades ordinaires. Manier à croupades. Mettre un cheval à l’air des croupades. Cheval qui fe préfente à croupades, qui fait des croupades.

CROUPE. La partie du derrière du cheval qui comprend depuis l’endroit où la ſelle porte, juſqu’à la queue. On a dit qu’il faut qu’un cheval, en faiſant des voltes, ait les épaules oppoſées à la croupe ; & on a voulu dire par-là que, le cheval cheminant de côté & ſur deux piſtes, il faut que ſes épaules tracent un chemin, tandis que, ſans ſe traverſer, fa croupe en trace un antre. Cette façon de parler, n’eſt pourtant pas tout-à-fait juſte ; car alors les épaules ne font pas oppoſées en droite ligne à la croupe ; parce que la moitié des épaules marche vers le dehors & avant la croupe qui s’approche vers le centre, & que le cheval regarde dans la volte en pliant un peu le cou. Gagner la croupe, c’eſt lorſqu’un cavalier eſt en préſence d'un autre, & qu’il fait un demi-tour pour le prendre en croupe. Dans un combat, il faut faire la demi-pirouette au bout de la paſſade, pour gagner la croupe d’un ennemi qui preſſe. Sans que la croupe échappe. On ſe ſert de cette expreſſion pour les voltes & pour le galop, & elle ſignifie, fans que le cheval ſe traverſe, ſans que la croupe forte de la volte ou de la piſte du galop. Lorſque le cheval a les cuiſſes fournies & proportionées à la rondeur de la croupe, il s’appelle bien gigoté ; & mal gigoté, lorſque cette proportion ne s’y trouve pas.

CRUD, à crud ; un homme armé à crud, botté à crud, c’est-à-dire, sans bas, sur la peau. Monter un cheval à crud, c’est le monter à poil, sans selle ni couverture.

D.

DÉBOURRER un cheval, c’est rendre les mou-


vements d’un jeune cheval fouples & liants, par l’exercice du trot. Débourrer les épaules d’un cheval, c’efl ; pour ainfi dire, les dégeler, quand il n’y a pas aiTez de mouvement.

DEDANS. Terme employé de plufieurs façons dans le manège. Avoir un, deux, trois dedans 5 c’eft en courant la bague, l’enlever une, deux, trois fois. Le talon du dedans, la rènetlu dedans, la jambe du dedans, par oppofition à celle de dehors. Cette façon de parler eft relative à plufieurs chofes, félon que le cheval manie à droite ou à gauche fur les voltes, ou félon qu’il travaille le long dune muraille, d’une haie ou de Quelque autre chofe (èmblable ; ainfi, elle fert à distinguer à quelle main, ou de quel côté il faut donner les aides au cheval qui manie. Auprès d]ne muraille, la jambe de dedans eft la jambe du côté oppofé au côté de la muraille. Sur les voltes, fi le cheval manie à droite, le talon droit fera le talon du dedans, la jambe droite fera la jambe du dedans. Quelques académiciens, pour fe faire mieux entendre, fe fervent ordinairement des expreffions à droite, à gauche, & difent : Aidez le cheval du talon droit, de la rêne droite, de la jambe droite, félon la fituation des talons & des rênes au refpeô de la volte. Un cheval a la tête & les hanches dedans, quand on fait paflager, ou que l’on porte un cheval de biais, ou de fôté, fur deux lignes. Mettre un cheval dedans, c’eft le dreffer, le mettre bien dans la main & dans les talons. Cheval oui s’eft bien mis dedans, c*eft-à-dire » cheval qui seft bien drefte.

DÉFENDRE. Se défendre fe dit d’un cheval qui réfifte, en fautant ou en reculant, à ce qu’on veut qu’il fafle : c’eft fouvent figne qu’il n’a pas la force de l’exécuter. Se défendre des lèvres, c’eft la même chofe que s’armer de la lèvre. Foye^ Armer.

DEHORS. Terme de manège, c’eft le côté oppofé à celui fur lequel le cheval tourne ; fi le cheval tourne à droite, toutes les parties gauches du cheval & du cavalier, comme les hanches, la main, l’épaule, &c. font les parties de dehors ; enfin, c’eft l’oppofé de dedans.

DÉLIBÉRER fe dit d’un cheval qu’on accoutume, qu’on réfout, qu’on détermine à certains airs, comme au pas, au trot, au galop, ou à quel* ques manèges relevés. Il ne faut point délibérer un cheval^à cabrioles, qu’on ne Tait bien délibéré au manège de guerre, & au terre à-terre. Il ne faut point faire lever le devant d’an cheval qu’il ne foit délibéré, & n’obéifle à la main 8c aux aides du talon ; qu’il n’échappe de vùefle & forme bien fon arrêt.

DEMEURER fe dit du cheval lorfque l’écolier ne le détermine pas aftez à aller en avant, alors le maître dit, votre cheval demeure.

DEMI-ARRÊT (le) eft nn arrêt qui n’eft pas achevé par une pelade ; deforte que le cheval, après avoir falqué trois ou quatre temps fur les