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Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/12

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ABA AID


ABANDONNER un cheval, c’est le faire courir de toute sa vitesse, sans lui tenir la bride. Abandonner les étriers, c’est ôter ses pieds de dedans. S’abandonner, ou abandonner son cheval après quelqu’un, c’est le poursuivre à course de cheval.

ABATTRE un cheval, c’est le faire tomber sur le côté, par le moyen de certains cordages appelles entraves & lacs. On l’abat ordinairement pour lui faire quelques opérations de chirurgie, ou même pour le ferrer quand il est trop difficile. Abattre l’eau, c’est essuyer le corps d’un cheval qui vient de sortir de l’eau, ou qui est en sueur, ce qui se fait par le moyen de la main ou du couteau de chaleur. S’abattre se dit plus communément des chevaux de tirage, lorsqu’ils tombent en tirant une voiture. On dit aussi d’un cheval qui bronche, ou qui tombe, qu’il est sujet à s’abattre.

ACADÉMIE. Manège ou bâtiment destiné principalement à apprendre aux jeunes gens l’art de monter à cheval. On y reçoit des pensionnaires & des externes. Les pensionnaires y logent, & apprennent à danser, à voltiger, les mathématiques, à faire des armes, &c. & les externes n’y viennent que pour apprendre à monter à cheval. [Suivant le duc de Newkastle, la première Académie fut établie à Naples, par Frédéric Grifon, lequel, ajoute-t-il, a écrit le premier sur ce sujet en vrai cavalier & en grand maître. Henri VIII, continue le même auteur, fit venir en Angleterre deux Italiens, disciples de ce Grifon, qui en formèrent en peu de temps beaucoup d’autres. Le plus grand maître que l’Italie ait produit en ce genre a été Pignatelli de Naples. La Broue apprit sous lui, pendant cinq ans, Pluvinel neuf, & Saint-Antoine un plus longtemps. Ces trois François rendirent les écuyers communs en France. Jusqu’à eux, on n’y en avoit vu que d’Italiens. (V.).].

ACADÉMISTE. (Homm. Exerc.). Pensionnaire ou externe qui suit les exercices d’une académie. On trouve dans l’ordonnance de Louis XIV, du 3 mai 1654, un article relatif aux Académistes.

« Défendons aux gentilshommes des académies de chasser, ou faire chasser, avec fusils, arquebuses, halliers, filets, collets, poches, tonnelles, traîneaux, ni autres engins de chasse ; mener ni faire mener chiens courants, lévriers, épagneuls, barbets & oiseaux ; enjoignant aux écuyers desdites académies d’y tenir la main, à peine d’en répondre en leur propre & privé nom, sur peine de trois cents livres d’amende, confiscation d’armes, chevaux, chiens, oiseaux, & engins à chasser ».

ACCOUROIR la bride dans sa main, c’est une action du cavalier, qui, après avoir tiré vers lui les rênes de la bride, en les prenant par le


bout où est le bouton avec sa main droite, les reprend ensuite avec sa main gauche, qu’il ouvre un peu, pour laisser couler les rênes pendant qu’il les tire à lui.

ACCOUTUMER un cheval, c’est le stiler quelque exercice, ou à quelque bruit, afin qu’il n’en ait pas peur.

ACCULER se dit lorsque le cheval qui manie sur les voltes, ne va pas assez en avant à chacun de ses temps & de ses mouvements ; ce qui fait que ses épaules n’embrassent pas assez de terrein, & que sa croupe s’approche trop près du centre de la volte. Cheval acculé. Votre cheval s’accule & s’entable tout à la fois. Les chevaux ont naturellement de l’inclination à s’acculer en faisant des demi-voltes. Quand les Italiens travaillent les chevaux au repolon, ils affectent de les acculer. Acculer a un autre sens vulgaire, & signifie un cheval qui se jette & s’abandonne sur la croupe en désordre lorsqu’on l’arrête, ou qu’on le tire en arrière.

ACHEMINER un cheval, c’est l’accoutumer à marcher droit devant lui. Un cheval acheminé est celui qui a des dispositions à être dressé, qui connoît la bride & répond aux éperons, qui est dégourdi & rompu.

ACHEVÉ. Un cheval achevé est celui qui est bien dressé, qui ne manque point à faire un certain manège, qui est confirmé dans un air ou un manège particulier. Cheval commencé, acheminé & achevé, voilà les termes dont on se sert pour marquer les différentes dispositions, &, pour ainsi dire, les différentes classes d’un cheval qui a de l’école.

ACTION signifie, à l’égard du cheval, un mouvement vif. On dit donc une belle ou une mauvaise action du cheval. On dit d’un cheval qui a de l’ardeur, & qui remue perpétuellement, qu’il est toujours en action. Cheval toujours en action. Bouche toujours en action, se dit du cheval qui mâche son mords, qui jette beaucoup d’écume, & a la bouche toujours fraîche. C’est un indice de beaucoup de vigueur & de feu. Newkastle dit aussi les actions des jambes.

ADROIT se dit d’un cheval qui choisit bien l’endroit où il met son pied en marchant dans un terrein raboteux ou difficile. Il y a des chevaux très mal-adroits, & qui font souvent des faux pas, dans ces occasions, quoiqu’ils ayent la jambe fort bonne.

AFFERMIR la bouche d’un cheval, ou l’afermir dans la main & sur les hanches, c’est continuer les leçons qu’on lui a données, pour qu’il s’accoutume à l’effet de la bride, & à avoir les hanches basses. Voyez Assurer.

AIDES (les) sont des secours & des soutients


Equitation, Escrime, & Danse.

A