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MAI MAN 128


Avant, le cheval donne trop dans la main, il faut rendre la main à temps, c’est-à-dire à point nommé, & la tenir aussi à temps ; ensorte que le cheval ne trouve plus le moyen d’appuyer continuellement sur Je mors. C’est par cette facilité ou liberté du cavalier à rendre ou à tenir la main à propos & à temps, qu’on dit qu’il a la main bonne. On dit, votre cheval manie bien ; mais vous vous attachez trop à la bride. Au lieu de se tenir à la bride, il faut se servir des cuisses, & avoir la main légère, c’est ce qui fait manier un cheval avec justesse. C’est une des plus grandes marques d’un bon homme de cheval, que d’avoir la main légère, & de voir manier un cheval avec la bride balançante. On dit qu’un cheval bat à la main, quand il secoue la tête, ou quand il la branle, ou quand il lève le nez. L’appui de la main est le sentiment réciproque que le cavalier donne au cheval, ou le cheval au cavalier, provenant du maniment de la bride. Le bon & le vrai appui de la main est un soutien délicat de la bride, ensorte que le cheval retenu par la sensibilité des parties de la bouche, n’ose trop appuyer sur l’embouchure, ni battre à la main pour y résister. Pour donner à un cheval un bon appui & le mettre dans la main, il faut le galoper & le faire reculer souvent. Le galop étendu est aussi très propre à le mettre dans la main. Appui à pleine main, bouche à pleine main, se disent d’un cheval qui a l’appui ferme, sans peser, sans battre à la main. Appui au-delà de la pleine main, bouche plus qu’à pleine main, se disent d’un cheval qu’on arrête avec force, qui obéit avec peine, mais sans qu’il force la main. Peser à la main se dit d’un cheval qui s’abandonne par foiblesse de reins ou de jambes, par lassitude, ou autrement. Peser à la main n’est pas un aussi grand défaut que tirer à la main. Un cheval tire à la main, quand il résiste aux effets de la bride, aux aides de la main. On dit aussi faire couvrir les cavales en main, c’est-à-dire en les tenant par le licou ou par la bride. Faire partir un cheval de la main, ou le laisser échapper de la main, c’est le pousser de vitesse, & un beau partir de main se dit de la course qu’on lui fait faire ou qu’il fait de lui-même sur une ligne droite sans se traverser depuis son partir jusqu’à son arrêt. Pour bien faire partir un cheval de la main, il ne faut pas qu’il se mette sur l’esquisse, mais il faut qu’il baisse les hanches. On dit aussi qu’un cheval tourne à toutes mains, pour dire qu’il manie & tourne au pas, au trot, au galop. On dit qu’il est entier à une main, quand il n’a de la disposition à tourner que d’un côté, à une même main. Changer de main, c’est tourner & porter la tête d’un cheval d’une main à l’autre, de droite à gauche, ou de gauche à droite. Il ne faut jamais changer de main, qu’on ne chasse ie cheval en avant en changeant de main, & après qu’on l’a changé, on le pousse droit pour former un arrêt. Pour laisser échapper un cheval de la main, il faut tourner en bas les ongles du poing


delabrîde. Pour le changer à droite, il faut les tourner en haut portant la main à droite. Pour le changer à gauche, il faut les tourner en bas & à . eauclie ; & pour arrêter le cheval, il faut tourner — les ongles en haut & lever la main. Quand on ap* prend à un cheval à changer de main, que ce foit d’abord au pas, & enfuite au trot & au gnlop. Effets de la main fe dk po « r aides de ia main, pour les mouvements de la main qui fervent à conduire uk cheval. 11 y a quatre effets de la main, hm quatre manières de (e fervir de la bride ; fçavoir, pofUr chaffer un cheval en avant, pour le tirer en ar-* rière, & pour le changer à droite ou à gauchcu Hâter la main fe dit à un écolier qu’on veut obli* ^er à tourner la main plus vke du côté qu’il manie* Sentir un cheval dans la maia^ c’eft remarquer qu’on tient fa volonté d ; ins la main, qu’i ! go&e U bride, qu’ils unJboniî|ppui pour obéir au mors. Hors la main fe difoit autrefois d nn cheval dcfobéiffant à la main, lourd à la bride, qui n’eft pas dans la main. Forcer main » c’eft éireinfenfïble au^ aides de b bride* s’emporter malgré le cavalier. Travailler nn cheval de la main à la main, c’efti-dîre ^le travailler par le feul effet de la bride, fans que les aunes aides y contribuent, excepté le gras des jambes dans le befoin. Mener un clieval en main, c’eft le trotter en main, le promener en main, c’eft-à-dire, fans qu^il foit ntonté. Pour connoitrefi un cheval eft boiteux, il faut le faire rroiter en main fur le pavé. On appelle wn cl>eval de main, celui qu’on mèneen main, c’ed à-dire » fan » monter deffiis, &qui eft réfervé pour monter le maîire, lorfqu’il veut changer de cheval. On appelle un cheval à deux mains, un cheval commun qui peut fervir k la felle & à la charrue, ou au corrofle, aiii porte & qui traîne. On dit enfin d’un cheval de carrofle, qu’il eft fous la mpin t quand il eft du côré dont le cocher rient fa verge.

MANÈGE. Liçu propre & defttné à manier & à faire travailler les chevaux.lt y a un terrein marqué pour les voltes autour d’un pilier, une carrièrepour courre la bague, & à côté, des piliers deux à deux emre leCqvLels on met les chevau » dcftinp* aux airs relevés. Quelquefois les manèges font couverts, comme dans les grandes académies, afin de travailler à couvert des injures du temps ; & quelquefois ils font découverts, pour domier plus de liberté &4è plaifir aux cavaliers & aux che* vaux.

MANÈGE ftgnifie auffi l’exercice dn cheval 6c la façon paniculiére de le faire travailler. I> y a plufieurs fortes de manèges. Chaque cheval â fen roanè^ particulier.. Ce cheval n*eft pas encore dreffe à ce manège. Recherchez ce c&evat d’un tel air, d’un tel nsïanège. IL y a de la ju&cSe, de la méthode au ihané|e de ce barbe » 8c il travaillera du manège qu’on voudra.

MANÈGE par haut. C’eft la façon de faire travailler les fauteurs, qui s’élevant plus haut que’le terre à-terre 9 manient à oourbetces^à croupade^^j^ ’