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La gaule n^eft pasjpropre pour les chevaux de guerre , qui doivent obéir de la main à la main ; & en avant pour les jambes , à caufe de Tépée qui doit être à la place de lagaule dans la main droite , qu*on appelle auffi pour cela la main de l’épée. Dans un manège , on doit tenir la gaule toujours oppofée au côté où l’on fait aller le che* val y parce qu’on ne doit s’en fervir que pour animer les parties de dehors.

U y a dans les jambes du cavalier cinq aides j c*eft-à-dire , cinq mouvements : celui des cuifles , celui des jarrets» celui des gras de jambes, celui du pincer délicat de Téperon , & celui que l’on fait en pcfant fur les étriers.

Vaidc des cuifEes & des jarrets îe (ait en ferrant les deux cuiffes , ou les deux jarrets , pour chafTer un cheval en avant » ou en ferrant feulement la cuifle ou le jarret de dehors , pour le prefler fur le talon de dedans » ou en ferrant celui de dedans » pour le foutenir , s’il fe prefle trop en dedans. Il faut remarquer que les chevaux qui font chatouil-* Iqux , & qui retiennent leurs forces par malice , fe déterminent plus volontiers pour des jarrets vigoureux , que pour les éperons , & ordinairement ils fe retiennent quelque temps à Téperon avant que de partir.

L’aide des gras de jambes , qui fe fait en les apf )rochant délicatement du ventre » eft pour avertir e cheval qui n*a point répondu à Vaide des jarrets çue réperon n’e(t pas loin , s’il n’eft point fenfible a leur mouvement. Cette aide eft encore une des plus gracieufes & des plus utiles dont un cavalier > puifiè fe fervir, pour rafFembler un cheval drefTé , & par conféquent fenfible , lorfqu’il rallentit l’air de fon manège.

Vaide du pincer délicat de Téperon fe fait en l’approchant fubtilemcnt près du poil du ventre , fans appuyer ni pénétrer jufqu’au cuir : c’eft un avis encore plus fort c^ue celui des cuiffes , des jarrets & des gras de jambes. Si le cheval ne répond pas à toutes ces aides , on lui appuie vigoureafement les éperons dans le ventre , pour le châtier de fon indocilité.

Enfin Vaide de pefer fur les étriers eft la plus douce de toutes les aides. Les jambes alors lervent de contre-poids pour redrefler les hanches , & pour tenir le cheval droit dans la balance des talons. Cette aide fuppofe dans un cheval beaucoup d’obéiffance & de fenfibilité ; puifque, par la feule preiBon qu’on fait en appuyant fur un étrier plus que fur Vautre , on détermine un cheval à obéir à ce mouvement > ce qui fe fait en pefant fur Vétrier de dehors, pour prefFer & faire aller de c6té un cheval en dedans ; en pefant fur celui âc dedans , pour foutenir 8c retenir un cheval qui fe prefle trop en dedans ; on bien en pefant également fur les deux étriers, pour l’avertir de mligenter fa cadtoce , lorfqu’il fe retient plus qu’il «e doit.

il W faut pas croire que cette grande fenfib^t^ AID j

de bouche & de côtés puiffe fé conferver longtemps dans les chevaux , lorfqu*ils font abandonnes à l’école : les différentes mains qui les mènent leur font bientôt perdre .cette finefle & cette juftefle qui font tout le mérite d’un cheval bien dreflc ; le fentiment fi délicat du toucher s’èmoufle avec le temps. Mais,, s’ils ont été dreffés fur des principes lolides , lorfqu’un homme de cheval vient à les rechercher , il fait bientôt revivre ce qu’une ; fauffe pratique avoit amorti.

DES AIDES. (DeBohan.).

On appelle aides les avertiflements dont fe fcrt Je cavalier pour faire connoître fes volontés a«  cheval.

■ L’infuffifance de l’art dans fon origine les avoit multipliées à ilnfini« 

Le cheval dreffé, comme je le ferai voir pat la fuite , n’en doit connoître que deux, fçavoir, la main & les jambes de fon cavalier ; ce font le«  feules dont il fera queftion dans cette première partie ; car le cavalier, que je fuppofe inftruine , ne fera de longtemps dans le cas de fe fervir des autres aides auxquelles nous avons recours pour^ dreffer le cheval , & qui trouveront leur place^ dans la féconde partie : il fuffit feulement de lui expliquer ici les moyens qu’il doit employer pour former , fi je pub m’exprimer ainfi , fes demandes à l’animal , & le forcer à y répondre par le châtiment qui doit fuivre le refus aux aides. On a toujours regardé le corps , les cuiflcs & les jarrets comme des aides y je nie qu’ils puiffent en être , puifque , d’après la pofture que j’ai dé-^ crite , ces parties doivent être fans force. J’ai démontré à l’article du corps , la faufleté des aides qui en proviennent , j’en démontrerai par la fuite l’inutiUté.

J'ai fait voir le danger de ferrei>les cuiffes 8c les jarrets , & au contraire , j’ai démontré la néceflité d’avoir ces parties lâchées , afin d’en ofa-» tenir la pefanteur. Je crois ces raifons fuffifantes pour ne recoiinoitre aucune efpèce d’aides pro* venant du corps , des cuifles , ni des jarrets. Les feules aida bonnes & véritables font les ïambes & la bride.

Je dis que les aides des jambes font bonnes ; puifque les jambes étant une partie mobile > elles peuvent travailler fans déranger l’équilibre , pourvu qu’elles n’employent aucune force dans leurs opérations : je regarde auffi la bride comme une aide^ puifqu’eMe fert fouvent à avertir le cheval fens le punir ni le forcer.

C’eft par l’attouchement des jambes au ventr^ du cheval qu’elles deviennent aides , fuivant I4 pofttion que nous avons donnée aux jambes ; étant lâchées elles fe trouvent tomber entre l’épaule & le ventre du cheval , & même les pr^ miers points de la jambe , c’eft-à»dire, immédij^ tement au-deflbus du jarret , touchent Fanimal y cent portion leur eft trèi favprable , en ce qu’eU(| 44