Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/157

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i4<^ M A N arrêt, le cheval (e rafleoira , & fe mettra en force. Dès que vous le fenttrez léger à la main 6c bien fomcnu 9 augmentez la preiuon de vos deux jambes y fans que leur accord cefle d*ètre le même : par-là vous accélérerez Tsâion des hanches. Et comme le cheval eft déjà arrivé plié , il garnira le coin, &le paffera fans s’arrêter, ni fans changer la difpofuiort de Tes membres. A Tindant oii le cheval pafle le coin , il faut porter un peu la main en dedans , afin que les épaules fe remettent fur la nouvelle ligne qu’elles doivent parcourir. il arrive fouvent que le cheval , même bien mis , en paflant le coin lâche fon épaule de dedans , & ta poufle en dedans. Ceft une preuve que les vertèbres ne font pas adez arrondies , & Yéjpzule aifez tenue. Dans ce cas il eft à propos de forcer un peu de la jambe de dedans , & d’augmenter le pli avec les rênes , de manière que toutes les venèbres faffent , les unes après les autres , un mouvement de flexion en dedans » pour pafler fur une portion de cercle qu*on^ décriroit le plus près du fommet de Tangle formé par les deux murs*

Un autre inconvénient qu’on voit arriver, eft celui de lailTer échapper les hanches du cheval lorf- 4u*il a pafTé le coin : on fent alors qu’elles frottent le mur , & que fi elles n*en étoient retenues , elles échapperoient. Ceft une preuve qu’elles ne font pas aflcz chargées , ni aflez fixoes par les jambes de rhomme dan» la ligne à parcourir. On ^remédie à cet accident , en fentant un peu la rêne de dehors pour faire rentrer les hanches , & on les maintient dans leur ligne avec un peu de jambe de dehors , fi celle de dedans les range trop. Si cette dernière jambe peut être modérée , & fi , en diminuant fon effet , on maintient conftammcnt le pli , il futfira de la relâcher un peu ; alors les hanches , moins rangées , feront mieux dans la ligne à parcourir. Telle eft, à mon avis, la manière de pafler le coin. Ceft la plus brillante , parce que le cheval Ti*arrête point , & qu’il eft toujours dans le droic le plus parfait. Mais ces beaux momenfs ne font réfervés qu*aux chevaux fouples , liants , & pleins de bonne volonté. Ceut dont les épaules fon géqées, les reins foîbles & roides, les jarrets délicats ou douloureux , ne fauroient paner le coin régulièrement. Il faut d’ailleurs ne foumetrre le cheval à cette épreuve , que dans un ige & à un degré de fouplefte qui rïous fafTent efpôrer qu’il ne foufFrira pas quand on la lui fera fubir. Il y a des écuyefs qui , en paftant le coin, élargiffent le cheval avec ta rêne de dehors , & y portent l’épaule de ce côté, ’enforte que cette épaule fe rapproche du mur ; pendant ce temps ils dégagent le col & la tête avec la rêne de dedans , & tirent les épaules en portant la main en dedans. Mais cette complication d’a{)es nuit à la fimplicité du travail , & interrompt l’allure du cheval. De pluî, comme pous l’avons dit précédemment, en rapprochant du mur Tépaule de dehors, il y a un titrs des hanches qui’ untr’^cn dedaûs ; aiû£ le che* M A N

val eft néceflâirement de travers ; te pour remettre enfuite le cheval droit , îl faut que les épaules parcourent un grand terrein.

Par les moyens que j’indique , le cheval a toujours les épaules à une égale diftance du mur , Ipuifque le principe de mon paftage d» coin eft le beau pli bien gardé. Le col & les épaules , étant bien difpofés , y entrent facilement , & en’fonenr d’eux-mêmes : ceft à moi à ne pas laiffer tomber , répaule de dedans.

Pour accoutumer le cheval à fe foutenir & k bien garnir le coin , je l’exerce au pas , & je le tiens même dans le coin quelque temps fans en fortir, en le careffant, & en lui faifant comprendre , par la fixité de mes aides , que je lui demande , d’y refter. S*il force la jambe, & s’il veut mettre les hanches dedans , c’efi i moi à avifer aux moyens de lui faire refpeâer mes opérations , & de lui donner de l’attention. L’animal cherche fans ceffe à fe foulager ; & comme il fait tirer avantage de fes propres fautes même , dès qu il s’apperçoît que le , cavalier lui en pardonne quelqu’une, il eft prompt & induftrieux k en commettre de nouvelles. Des doublés^

Les doublés (buttes coins pris dans un endroit quelconque ; & ils fe prennent parles moyens qui font pafler le coin au cheval. Il faut Cçavoir doubler partout y & n avoir parbefoin d’un mur pour exécmer correâement.

Dans le pafTage du coin , comme dans celui da doublé , la jambe de derrière de dehors fatigue beaucoup. C’eft celle qui fert de point d’appui àr toute la mafTe ; auffi eft elle toujours prête à man* quer fon office, fi la rêne de dehors ne la fixe dans la poiition ou fon reflbrt eft bien compofé. La jambe de derrière de dedans fatigue moins. ’ Souvent lé cheval laifTe échapper fes hanches ^ & s’abandonne les épaules en dedans ; alors elles y vont trop, &les hanches ne les portent plus, il faut dans ce cas redreffer le cheval eo enlevant le devant , & en 1 elargiffant par le port des deux rênes un peu en. dehors. Dans ce moment la jambe de dehors fe fait fentir ; & file cheval y réfifte , il eu bon alors de le pincer de l’éperon y afin qu*il fe laifte foutenir par cette jambe.

Ceft une aaion difficile pour h cheval que détourner en s’arrondiffanr 8c en fe plaça m convenablement fur fes jambes. Cependant il faut être mai* tre de toutes fes parties dans cette aâion , fans quoi’ on ne peut être afTuré de pouvoir en tiret du fci* vice , ni de le conduire à fon gré. Di répaule en dtiànà le Ung du wmr ; Lorfque le cheval a été préparé par les moyens que nous avons donnés iufau*ici , on peut aifément le travailler Tépaulc en dedans Et il eft tempi de chercher adonner un affouplifTe ment complet à touis fes membres , en les maniant le» uns après les aunres.