Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/217

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20^ M A N ^ de plus un grand brîdon, dit vulgairement hnd0n dUcurie ; il faut prendre garde que la fous-gorge n’en foit poîntferrée, & que les porte-rhors (oient d*une longueur fuffiiante pour ne point faire froncer les lèvres r la felle doit être placée de manière à ne point gêner les épaules ; les paneaux doivent porter également dans toute leur étendue, il faut « u’elle foit le plus prés poiTible du cheval. Le iiége doit être horifontal, & point relevé du derrière, comme on le voit communément, ce oui rejette Thomme fur la fourchure » charge inégale-, ment le cheval, & occafionne fouvent de grands défoi^res en contrariant infiniment fes allures : la felle, doit être placée de manière, que le centre dç gravité de Thomme fe trouve perpendiculaire fur le centre de gravité du cheval ( Voye^ Position), & elle doit être fixée dans cette pofition par les fangles, la croupière & le poitrail ; tous ces foins étant pris, le cavalier montera & defcendra pluûeurs fois le cheval, fans que perfonne le tienne ; mais il n*eft pas temps encore de le faire marcher. Pour prévenir & remédier aux défordres auxquels il pourroit s’abandonner, il faut préalablement lui donner la connoiiïance de la chambrière ; ce fera en le faifant trotter’pendant quelques jours, un caveçon fur le nez, au bout d’une longe » L*ufage du caveçon, connu depuis longtemps, eft regardé avec raifoa comme fort utile, parce qu’obligeant le cheval à fe plier fur les cercles, il met touts les mufcles en aâion & les aflbuplit promptemcnt. Il faut qu’il foit ferré fur le nez du cheval, de manière a ne pas vaciller. Le tout étanx difpofé pour le faire marcher, un homme fe placera au centre du cercle qu’on fe )ropofe de faire parcourir au cheval, & tiendra a longe ; un autre homme, prenant le cheval par le bridon, le mènera fur la circonférence du cercle, fe tenant à fon épaule de dedans, &, en le tenant toujours, le promènera au pas fur cette circonférence, dont le rayon doir^voir au moins 20 pieds ; après avoir fait deux ou trois tours, plus ou moins fclon le befoin, Thomme qui le tient par le bridon, fe retirera peu-ii-peu ; au cas que le cheval veuille s’arrêter, Técuyer, qui doit être un peu en arrière du cheval, & près de l’homme qui efl au centre, montrera doucement la chambrière entre l’épaule & le ventre ; en attaquant même légèrement,’s’il en étoit befoin, le cheval partira au trot & même au galop ; Técuyer doit avoir la main gauche fur la longe, afin de pouvoTir agir fur le caveçon, & le fecouer légèrement fur le nez du cheval, en donnant les faccades du haut en bas, îufau’à ce qu’il foit remis au trot ; s’il rue ou faute, c eâ encore au caveçon à le corriger avec plus ou snoins de force, félon que befoin fera : fî le cheval en ruant ou en fautant diminue fon train, fe remet » u pas, ou s’atréte, la chambrière doit le porter en avant & l’attaquer ; favoir, s’il fe cabre, a la croupe, s’il fait des fauts, entre l’épaule & le centre ^ K s’il rui :, à l’épa^ilç ; » s

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Le caveçbn & la chambrière ne doivent jamais opérer à-la-fois, ces deux aflions fe conrrarieroient & jetteroient le cheTal dans de grands défordres » le premier de ces inf)ruments fert dans le cas oit le cheval, faifant des fottifes, augmente trop fon action ou s’emporte, & le fécond, c’eâ-à-dire la chambrière, dans le cas où il diminue fon train. Dans les moments oii le cheval trotte bien & uniment, il faut prendre garde que la ehambrière ne fa^Te aucun effet, la tenant cependant dans une pofuion oii le cheval puifle en appercevoir les moindres mouvements.

Si le cheval fe jettoit fur le centre du cercle, celui qui tient la chambrière > la montreroit à l’épaule du cheval ; quand elle commencera à le con*. tenir au bout du rayon du cercle, & qu’elle le fera cheminer franchement, on prendra fon temps pour l’arrêter en fifBant, le flattant de la voix, & fecouant Icgèremcût la longe : ( Avec un cheval neuf, on peut avoir recours à touts ces moyens, qui feroient ridicules avec un cheval uni) : fouvent ces petites faccades au lieu d’arrêter le cheval raniment ; il ne faut pas s’opiniàtrer, ni vouloir les augmenter. Quoi qu’il foit ei^ientiel de ne jamais céder au cheval, il ne faut cependant pas rifquer de le faire fe défendre. Dans la crainte de charger les jarrets, & de le rendre colère, il faut, avec ces fortes de chevaux, mettre beaucoup de temps à les arrêter, en rétrécilTant peu à-peu le cercle qu’ils parcourent ; il en efi de même lorfque, au partir lur ces cercles, ils s’abandonnent & s’em* portent ; il faut fe garder de les faccader, ils s’en vont ordinairement plus fort ; il faut au contraire élargir le cercle crainte d’accident, les laiiTér faire & n’avoir recours qu’à la voix & au fiiRet pour les appaifer.

Il efl eflentiel, dans ces premières leçons, d’em «  ployer la plus grande dfecevr, & prévenir tout ce qui pourroit ettaroucher le cheval, ou lui donner de l’ardeur.

Qu’on fe garde bien de fe fervir d’un pilier sh lieu d un homme, pour y attacher la longe ; ce précepte efl dangereux : je confeille au contraire, lorfqu’oR eft obligé de fe fervir d’un homme qui n’eft pas inflrutt, de le diriger continuellement fur ce qu’il doit faire. Mais, dans les régiments, » la claiTe des chevaux neufs doit-toujours être con «  duite par ce qu’il y a de plus indruit ; c’efl le moyen de hâter les progrès & d’abréger l’inflruâion. Le cheval étant arrêté & en repos, il faut le laiffer fouffler un moment, le carreiifer & le mettre fur le cercle à l’autre main, en y obfervant les mêmes règles, qu’à la précédente : cette leçon doit être très-coune, mais les reprifes répétées deux & trois fois ; elle doit aufll être continuée plufieurs jours de fuite ; beaucoup de chevaux apportent à récole des difpoiîtions de fouplefTe, qui permettent de ne fe tenir que peu de jours à cette leçon ; ilefi même des chevaux ardens., auxquels elleieroic plus nuifible que falutaire ; il en e^ d’autres au » :