Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

140 P O 5 bien obfervé ; 8e que les mouTements du cavalier ibient fi fubtils » au’ils fervent plus à embellir fon aiSette qu’à paroitre aider (on cheval. Cette belle partie ayant été négligée, & la nonchalance jointe à un certain air de moUefle, ayant Aiccédé à l’at* tention qu^on avoit autrefois pour acquérir & pour conferver cette belle affiette, qui charme les yeux des fpeâateurs, & relève infiniment le mérite d*un beau cheval » il n*efi point étonnant que la cavalerie ait tant perdu de ion ancien luftre* Avant que de monter un cheval » il faut vifiter d^un coup-dœil tout fon équipage : cette attention ^ qui efi l’affaire d*un moment » eft abfolument néceffaire pour éviter les inconvénients qui peuvent arriver k ceux qui négligent ce petit loin. Il faut d*abord voir fi la fougorge n’efi point trop ferrée » ce oui empêcheroit b refpimtîon du cheval ; fi la muterole n*eft point trop lâche ; car il faut, au contraire, qu*elle ibit un peu ferrée, tant pour la propreté que pour empêcher certains chevaux d’ouvrir la bouche, & pour prévenir dans d’autres le défaut au*ils ont de mordre à la botte. Il faut enfuire voir n le mors n*eft point trop haut, ce qui feroit froncer les lèvres, ou trop bas, ce oui le feroit porter fur les crochets ; fi la felle n*eft point trop avant ; car outre le danger d’eftropier un cheval fur le garot, on lui empêcheroit le mouvement des épaules ; fi les fangles ne font point trop lâches, ce qui feroit tourner la felle ; ou fi elles ne font point tendues » d*oii il arrive fouvent de fâcheux accidents. Il y a, par exemple » certains chevaux qui s’enflent tellement le ventre par malice > en retenant leur haleine lorfqu*on veut les fangler » qu’à grande peine les fangles peuvent approcher des contre-fanglots ; il y en a d’autres qui, fi on. les monte dès qu’ils font fangles • ont la dangereufe habitude d*eflayer, en fautant, de caffer leurs fangles % & quelquefois même de fe reaverfer » Peur corriger ces défauts » on les tient fangles dans Técurie quelque temps avant de les monter, & on les &ic trotter en main quelques pas. Il faut « auffi voir fi le poitrail eft au*deflus de la)etature des épaules ; car s’il étoit trop bas, il en empêcheroit le mouvement ; & enfin fi la < ; rou|)ière efl d’une fufte mefure ; ni trop lâche, ce qui feroit tomber la felle en avant ; ni trop courte, ce qui écorcheroit le cheval fous la queue, & lui feroit faire des fauts & des ruades très-incommodes.

Après avoir fait ce petit examen, il faut’s’appro* cher^près de l’épaule gauche du cheval « non-feulement pour être à portée de monter facilement défais, mais pour éviter de recevoir un coup de Sied, foit avec la jambe de devant, fi on étoit visvis de i’encolure, foit avec celle de derrière, fi •n étoit placé vis-à-vis du ventre. Il faut enfuite « rendre le bout des rênes avec la main droite, pour voir fi elles ne font point à Tenven ni dé-Surnées ; & en ce eas, il faudroit les remettre fur leur plat, en tournant le touret du bas de la branche. U faut tenir la gauleb pointe ea^bas dan » POS

lamaingauche^Scdela même fllaln pfendre lel rênes un peu longues de peur d’accident, avec une poignée de crin prèsdu garot, & bien ferrer ces trois chofes. 11 faut enfuite avec la main droite prendre le bas de l’étrivière près de l’étricr, tourner rétrivièrc du côté du plat du cuir, enfuite on met le pied gauche à l’étrier, on porte la main droite fur l’arçon de derrière, on s’élève au-deffus de la felle, en paffant la jambe dtoite étendue jufqu’a la pointe du pied ; & enfin on entre dans la ielle en fe tenant le corps droit. Toute cette fuite d’aâion, qui eft plus longue à décrire qu’à exécuter, doit fe faire avec beaucoup de grâce, de prompritude & de légèreté, afin de ne pas tomber dans le cas de certains cavaliers, qui affeflent un air de fufiifance dans la pratique de cbofes qui, quand on les fait faire une fois, font très-faciles & très-fimples, mais néceffaîres.

Lorfqu’on eft en felle, il faut paffer la gaule dans la main droite/, la pointe en haut ; avec la même main, prendre le bout des rênes pour les tenir égales, enfuite les ajufter dans la main gauche, en les féparant avec le petit doigt de la même main, renfermer le bout des doigts dans le creux de la main, & étendre le pouce par-deffus les rênes, afin de les affurer & de les empêcher de couler de la main.

La main de la bride gouverne rayant-main. Elle doit être placée au-deffus du col du cheval, ni en dedans ni en dehors, à la hauteur du coude, deux doigts au-deffus, & plus avant que le pommeau de la (elle, afin qu’il n’empêche pas Teffet des rênes ; elle doit être par conlequent détachée du corps & éloignée de l’eftomac, avec les ongles un peu tournés en deffus, vis-à-vis du ventre, & le poignet un peu arrondi. Nous parlerons dans Farticle fuivant des effets de la main de la bride, laquelle mérite une explication particulière. La main droite doit être placée à la hauteur & près de la main gauche, quand on mène un cheval les rênes égales ; mais lorfau’on fe fert de la rêne droite pour le plier avec la main droite, il faut qu’elle foit plus baffe que la main gauche, & plus près de la bâte de la felle.

Immédiatement après avoir placé la main de la bride, il faut s’affeoir jufte dans le milieu de la felle, la ceinture & les feffès avancées, afin de n’être point aifis près de l’arçon de derrière ; il faut tenir fes reins plies & fermes, pour réfiftcr au mouvement du chevaL

M. le duc de Nevcaftle dit qu’un cavalier doit avoir deux parties mobiles & une immobile. Les premières font le corps jufqu’au défaut de la ceinture, & les jambes, depuis les genoux jnfqu’aux pieds ; l’autre eft depuis la ceinture jufqu’aux genoux. Suivant ce principe, les parties mobiles d’en-baut font la tête, les épaules oc les bras. La tête doit être placée droite & libre au-deffus des épaules, en regardant entre les oreilles du cheval ; les épaules doivent être aufli fort libres & un peu renverfées