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du manège à un cheval à qui on Tavoit la’ifTi ou «  blier ou par négligence, ou pour avoir été mené par des cavaliers ignorans.

RENDRE la main, c’eft faire enfortc que les rênes pour le cavalier 8c les guides pour le cocher deviennent moins tendues, afin de foulager la bouche des chevaux. Il y a deux façons de rendre la main pour le cavalier, & il n*y en a qu une pour le cocher. La première, qui çû la même pour le cocher, eft d’avancer fa main qui tient les rênes ou les guides. La féconde, qui ne peut regarder que le cavalier, eft de prendre le bout des rênes de la main droite, puis la main gauche les quitte pour un moment. Rendre tonte la bride, c*eft prendre le bout des rênes, comme je viens de dire, & après les avoir quittées de la main gauche, avancer la main droite jufques fur le cou du chevaL Tout cela fait à propos, donne une grande aifance à la bouche du cheval ; & par conféquent le cavalier $*en trouve auffi p ! us à fon aife.

RÊNES. Deux longes de cuir qui font attachées d’un côté à la branche de la bride, & qui font de Tautre dans la main du cavalier, font agir Tembouchure, & tiennent la tête du cheval affujettie. Ajufterles rênes, pre : idre, tenir les rênes en main. Un cavalier doit tenir les rênes égales, enforte que le pouce (oi : appuyé fur toures les deux, & que le petit doigt les tienne fêparées. Ncwcaftle donne le nom de rênes aux deux longes du cave^on qu il faifoit attacher aux fangles ou au pommeau de la Telle, & que le cavalier tiroit avec la main pour plier & aiTouplir le cou du cheval— Fau^e rêne eft une longe de cuir qu’on palTe quelquefois dans Tare du banquet, pour faire donner un cheval dans la main, ou pour lui faire plier Tcncolure. Newcaftle en condamne Tufage, & prétend, qu une fauffe rêne n’eft plus que comme un bridon qui n’a point de gourmette.

D£ LA MAIN DE LA BrIDE, ET DE SES EFFETS. ( La GuiRiNiERE).

Les mouvements de la main de la bride, fervent’ à avertir le cheval de la volonté du cavalier ; & Taôion que produit la bride dans la bouche du cheval, eft l’effet des différents mouvements de la main. Comme nous avons-donné dans la première partie de cet ouvrage, l’explication des parties qui compofent la bride, & la manière de lordonner, fuivant la différence des bouches, nous n’en parlerons point ici.

M. de la Broue, 8e après lui M, de Newcaftle, dîfentque pour avoir la main bonne, il faut qu’elle foît légère, douce & ferme. Cette perfeâion ne vient pas feulement de rdâion de la main, mais encore de Tafliette du cavalier ; lorfque le corps eft ébranlé, ou en dèfordre, la main fort de la fittiatioii où elle doit être, & le cavalier n*eft plus pccupé qu’à fe tenir ; il faut encore que les jambes s’accordent avec la main, autrement Peflet de la main ne fer oit jamais jufte « î pela s’appelle, ea tQf-R EN

mes de Tart, accorder la main & les talons, et qui eft la perfeâion de toutes les aides. La main doit toujours commencer le)>remter effet, & les jambes doivent accompagner ce mouvement ; car c’eft un principe gétiéral, que dans toutes les allures, tant naturelles qu’artificielles, la tête & les épaules du cheval doivent marcher les premières ; & comme le cheval a quatre principales -^allures, qui font, aller en avant, aller en arriére ^ aller à droite & aller à gauche ; la main de la bride doit auflî produire quatre effets, qui font, rendre la main, foutenir la main, tourner la main à droite ; &’tourner la main à gauche.

Le premier effet, qui eft de rendre la main, pour aller en avant, eft un mouvement qui fe fait en baiflant la main, & en la tournant un peu les ongles en defTous : la féconde aâion, qHÎ eft de foutenir la main, fe fait en approchant la main de Teftomac, & en la levant les ongles un peu enhaur** Cette dernière aide eft pour arrêter un cheval, ou marquer un demi-arrêt, ou bien pour le reculer ; il ne faut pas dans cette aâion, pefertrop fur les étriers, & il faut en marquant le temps de la main, mettre les épaules un peu en arrière, afin qu^ le cheval arrête ou recule fur ks hanches. Le t roifjême effet de la main, efl de tourner à droite, en portant la main de ce côté, ayant les ongles un peu en haut, afin que la rêne de dehors, qui eft la rêne gauche, laquelle doit faire a£lion, puiffe agir plus promptement. Le quatrième effet, eft de tourner à gauche, en y portant la main, tournant un peu les ongles en deflbus, afin de faire agir la rêne de dehors, qui eft la rêne droite à cette main.

Suivant ce que nous venons de dire, îî eft aifé de remarquer qu*un cheval obéiflànt à la main » eft celui qui la fuit dans touts fes mouvements, & que fur l’effet de la main, eft fondé celui des rênes, qui font agir l’embouchure. Il y a trois manières de tenir les rêiïes ; fêparées dans les deux mains ; égales dans la main gauche ; oîi lune plus courte que l’autre, fuivant la main où on travaille un cheval*

On appelle rênes fêparées, iorfqu’on tient la rêne droite dans la main droite, & la rêne gauche dans la main gauche. *

On fe (en des rênes fêparées pour les chevaux, qui ne font poim encore accoutumés à obéir à la main de la bride ; on s’en fert aufli pour les che-* vaux qui fe défeiident, & qui refufent dei tourner à une main.

Pour bien fe fervir des rênes fêparées, il faut baiffer la main gauche, lorfqu’on tire la f^ne droite, pour tourner à droite ; & de même en tirant la rêne gauche 9 pour faire tournef on cheval à gauche, il faut baiiter la rêne droite : autrement le cheval ne faurôtt à quelle rêne obéir : fi on ne baiftbit pas celle qui eft opposée à la main où oa le veut tourner.