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Mais f diront quelques leâeurs, faStes « iioi]s donc connoûre ces pafTades tant prèconifées.

Les paflades de manège font des allées & venues d’un mur à lautre, qu’on fait réitérer an cheyal, en le menant & le ramenant toujours fur une même loneueur, & fans le changer de combinaifon ; confequemment, fans lui permettre, ni le pa^laee d^aucun coin, ni la traverfée d’aucune diagonale. Cette explication dévoile Tintention de nos premiers maîtres, dont le but 9 en créant les paflàdes, étoit plutôt de donner une fuite à la croupe au mur, que de former un, nouvel air de manège : témoin l’exemple bien récent que nous en fournît la dernière leçon du travail terre-à terré, où le cheval refloit à la même jnain, fans le fecours d*uoe paflade prolongée. En effet, les paffades étant privées de toute efpéce de combinaisons particulières, ne font, à vrai dire, que des répétitions mBcz mefqiiines des ^irs dont elles offtem Timage » tantôt à la première, tantôt ^ la féconde main. Mais voyons à nous en fervir pendant que le che-Tal galope la croupe au mur, pour efquiver ^ & la priiedes coins, & les changements demain. On conçoit que les paffitdes dérangeroiem in£dlliblement le plan des leçons auxquelles on les adapte, fi elles n’avoiem pas é’galeitient Heu fur « ne & fur deux plftes, &, encore » fi elles ne fupportoient pas indifféremment tous les degrés d*action que les airs de manège peuvent parcourir. AuiB, exécute^t-on des paffades au pas d école : les 4emande-t-on au paffage : les incorpore-t-on a la galopade » ( ce fi)nt ces dernières (|ue les anciens loueurs appellent des paffades furieufes à la françoife ) ; le point effentiel eft de retourner affez promptement le pli de Tencolure » avant que de ramener le cheval fur lui-même, pour qu*il revienne dans une répartition intérieure, & avec une combinaifon extérieure tout— à— fait femblable à celle ÎuHl avoit en allant. Au furplus,)e trouve qu’un lève fait autant preuve de goût, quand il s’abftient de paffader au pas d*école & au paffage, qu’il montre de favoir, lorfqu*il redoute les p^ades à la galopade > oii la plus légère omiffion du cavalier diftrait » comme la moindre réticence du cheval inquiet occafionne des chûtes promptes & prefque inévitables.

Des grands airs^

ou airs relevés »

Tous les exercices gymnaftiques fe terminent ordinairement par certains tours de force » plus brillants qu’utiles 9 qu’oii regarde néanmoins comme le fceau du grand talent. L’équitation n’eft pas exempte de {lareilies cffervefcences, & ce font les bonds réglés d’un fauteur en liberté qui compofent la troifièrae & dernière claffe des airj de manège ; cnforte qu*on franchit, avec les grands airs, cette même carrière ou l’on a paifibUment débuté par les éléments. Telles défordonnées que paroiilem AIR 19

les aâions împétueufes du cheval qu*on excite à fauter en liberté, l’art fait lui faire refpeâer les lois naturelles > & les grands airs, au lieu de préfenter les réfultats diffns é’unt imagination égarée t confervent entre eux une hyérarchie méthodique, dont voici la nomenclature, l’en chainement oc U defcription.

Le cheval a la faculté d’exécuter fept feuts différemment combinés ; fçavoir, la pefade, la courbette, le mezaîr, k croupade, la oallotade, la cabriolé, le pas Se* le faut, autrement appelle le ga «  lop gaUlard.

La Ptfadc,

On recoonolt la pefade, premièrement k ce que le^ cheval, cramponné fur larrière-main, enlevé très-haut l’avant main ; fecondemeût » en ce qu’il entretient la pofition perpendiculaire de fa tète ; troifièmement, à ce qu’il retrouffe avec, foin les deux jambes de devant, en ployant également les deux genoux ; quatrièmement, à ce qu’il rabat le bipède de devant, fans que le bipède de derrière change de place.

La Courhtte.

Le cheval qui fait une courbette enlève l’avant^ main avec les mêmes précautions, maïs un peu moins haut qu’à la pefade. Lerfqu’il ramène à terre les deux jambes de devant, on voit celles de derrière couler enfemble deffous le centre, afin de fournir une nouvelle affiette è Fanant-main que le cheval élève pour une féconde courbette. &ainfi de fuite.

Li hU^air.

Si le nom de ce croifième des grands ahs annonce qu’il eft mixte, fon rang indique qu’il tient du premier & du fécond. En effet, au mézair, ou moitié air^ l’avant^main s’élève comme à la pefade, & auffitôt que le bipède de devant revient à terre, le bipède de derrière, qui s’élève à Çon tour, & parvient pre<qu’au même niveau, n’en gliffe pas moins deffous le centre comme à la courbette, & avec le même but En conféqiiènce le mézair portb le cheval en avontpar une efpéce de galop à deux temps alternativement égaux.

La Croufode-.

La croupade eft iln faut où le cheViil bondir affdz haut pour eiileV^leS quatre jambes à-ia^fois, & les terfir un inftklit cachée fous fon ventre, en ployant autant les gefloUx<{ue les jarrets » LaBallotade.

Le balloteur fait un bond femblable à celui de la croupade. La différence eft, qu’après avoir retrouffe les quatre jambes, le cheval fe contente de laiffcr deffous lui celles de devant, & qu’il préfente les deux pied^ de derrière, comme s’il etoU