Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cou ie ce qu^ila entendu le conCole de ne fus entendre. Je découvre des étincelles de génie à traders laimable gaieté qui me féduit dans le fécond. CeA unj)hilofophe quineft férieux qu’avec fes livres. Il rit’, joue , & badine dans le monde avec les hommes. . . Un flot nous entraîne. Je vous fuis.... quelle attention I quel filence 1

Vous admirez le pinceau mâle qui met fous vos yeux la difpute de^aint Auguftin C0n^re les Donatifies. L*expre(Ilon qu il répand dans touts les traits de Saint Charles Borromée paffe jufqu au fond de Yotre cœur. Tournez là tète : parcourez ces quatre tableaux , où une allégorie fine & délicate vous re- ^ trace les arts libéraux. Que pourrroit produire de plus aimable la main même des Grâces ? Voilà les reflburces fans nombre que les images fourniflent au véritable talent. Plus la danfe , comme la peinture, embrafTera d’objets, & plus elle aura de. mo/eas fréquens de déployer les belles proponions , de les mettre dans des jours heureux , de leur imprimer le feul mouvement qui peut leur donner une forte de vie.

On ne fçauroît faire qu*un feul tableau de toutes les danfes fimples qu’a exécutées » pendant vingt ans , le meilleur danfeur moderne. Voyez que de jolis Ttnîers naiflîent chaque jour fous la main légère de Dehefle.

Rejfaurce unique des danfeurs modtmes. Un maître écrivain eft un expert qui enfeigne à faire des lettres. Un maître â danfer e(l un anifte qui montre à faire des pas. Le premier n*eA pas plus éloigné de ce que nous appelions dans la littérale un écrivain , que le fécond Teft de ce qui peut mériter au théâtre le nom de danfeur. Outre les éléments de fon art , il faut au danfeur « comme à ^écrivain , un /^yle dont Us font la matière première ; & ce ftyle eft plus ou moins l^ftiroable , félon qull rend , qu*il exprime , qu’il peint avec élégaace une plus grande quantité de ehefes eflimables , agréables , utiles. Si {étois dope chargé de la conduite d’un jeune é^Xkfempn quij’auroîs apperçude Tintelligence , quelqiue amour pour la gloire , & un véritable ta«  lent , je lut dirois : commence^ par aroir unfflyU ; mais premi garde que cefiylefoit à vous» Sçye^ ori* pnal^fi vêus a/pire^ à être un jour quelque chofe. Sans cette première condition yfoyei^fûr de 7^ être ja* jft^ais rien.

Je pafleroîs de cette première vérité à une féconde. Uart de la danfe fimple , lui dirois- je , a été poujfé de nosjoufs aujji loin quil fçit po£ihie de le porter. Nul homme ne s’efl mieux dejpné encore que Dupréi nul ne fera les pas avec plus d^élesrance ; mtl najufierafes attitudes avec plus de nebleje, N^efpéreipas de furpaj^er les grâces de Mademoifelle Salle, fous vous flatte^ % fi vous creye^ arriver jamais à une gaieté plus fianche , i une préàfion plus naturelle , que celles qui hrilloient dans Ij danfe de Mademoi-Jclle Camargo. Il femble que ces trois fujci^ aieut^ fijHUûtion , Ef crime é Danfe.

G O U 4<5r

ipuifé ces fortes de recoure t s de Vart ; mais^ parbon^ heur , U danfe en aBion vous refle. Ce(l un champ va/Uf encore en friche : ofe^le cultiver^ Fous trouvé^’ re^ dt abord quelques épines ; ne vous rebute^ pas : opinidtrei-vous, La moijfon la plus abondante ne tar* dérapas à vous dédommager de vos peines, Connoijfe^ votre fiècle : // aime les arts. Tout ce quils tentent pour lai plaire ejl fur d’être accueilli ,• tout ce qui a davantage d*y réujfir efi fur de la gloire j 6» il eft rare qu’un artifte qu*il couronne ait long-temps à fe plaindre de la fortune^ .

Des aâions convenables a la danfe théâtrale» Le théâtre lyrique eft. en poffeffion de plufieurs aâions tragiques , de quelques fujets comiques , de la padorale, de la magie , delà féerie , du merveil^ leux de la &b1e, & depuis quelque tem^ de la farce de de-là les monts.

Chacune de ces aâions a des beautés ou des agréments qui lui font particuliers , ^ le charme qui en réfuite dépend de la manière feule de les traiter.

Or le gefle peut peindre avec grâce tout ce que / la voix peut exprimer. Toutes les aâions dont le théâtre lyrique eft en pofleftion peuvent donc étr» convenables à la danfe.

Pylade & Batyle ont rendu autrefois fpr leurs théâtres la tragédie & la comédie ; touts les genres tronvés depuis ne font que dçs branches de ces deux tiges principales.

Rome , polir s’aflbcier en quelque forte à la gloire de ces deux hommes célèbres , honora leur danfe d’une dénomination nationale. Lorfqu*il s’élèvera parmi nous quelque grand talent zttet inftruit des poffibilités de Tart^ popr fe les rendre propres , fa place » n*en doutons point , lui fera marquée dans rhiftoire des artiftes fameyx , i côté des Pelades Sc des Batvles ; & fa danfe » digne feule de ce nom | fera déformais appellée la danfe françoife. Des aâions principales en danfpp

Notre tragédie & notre comédie ont une étendue & une durée qui font fourenues par les charmes du difcours» p^r la fineffe des détails, par la va* riété des faillies de Tefprit. L’aâion fe divife en aâes : chaque aâe eft partagé en fcènes ; les fcènes amènent uicceffivement les (ttuations ( ^es fituar lions» à leur tour, entretiennent la chaleur , forment le nœud , conduifent au dénouement » & la préparent.

Telles doivent être, mais avec plus de précificui encore^ les tragédies & les comédTfes en danfe ; je dis avec plus & précifion , parce que le gefieeft pkis préas que le difcours. Il faut plufieurs mots pour exprimer une penfée ; un feul mouvement peut peindre plufieurs penfées , & quelquefois la plus forte fKuation. U faut donc que l’adioii théàr traie marche toujours avec la plus grande rapidité , qu’il n’y ait point d’entrée , de figure , de pas inutiles. U«e bonne pièce de théâtre en danfe doit