Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/424

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cou tenir ni vaSocre ; & l’on ne fauroit trop Ce précaii* tîonner contre lès hufks pofitions , puifque les fuites en font fi funefles. ’

Les chûtes occafionnées par les inégalités du théâ* tre, & autres chofes feinbla blés 9 ne fauroient être attribuées à notre mal-adrefle. Quant à celles qni proviennent de notre foiblefTe U de notre abattement après un excès de travail , & enfuîte d*un genre de vie qui nous conduit à rèpuifement , elles ne peuvent être prévenues* que par un changement de conduite 9 & par une exécution proponionnée aux forces qui nous reftenr. L ambition de cabrioler eft une ambition folle qui ne mène à rien. Un bouffon arrive d’Italie : fur-le-champ le peuple danfant veut imiter ce fauteur en liberté ; les plus foibles font toujours ceux qui font les plus grands efforts Jour l’égaler & même pour le furpaifer. On diroit, voir pgoner nos danfeurs, qu’ils font atteints d*une maladie , oui demande , pour être guérie , de grands fauts 9 d’énormes gambades. Je crois voir la Î Grenouille de la fable : elle crève en faifant des eforts pour s’enfler 9 & les danfeurs fe rompent & s’eflropient, en voulant imiter l’Italien fort & nerveux.

Il eft un auteur , dont j’ignore le nom » & qui s*efl trompé groffièrement « en faifanr inférer dans un livre » qui fera toujours autant d*hoBoeur à notre nation qu’à notre fiéde 9 que la flexion des genoux & leur extenfion étoit ce qui élevoit le corps. Ce principe eft totalement (aux, & vous ferez con* Taincu de rimpoflibilité phyfique de TefFet annoncé par ce fyflâme aoti-naturel 9 fi vous pliez les genoux & fi vous les étendez enfuite. Que l’on fafle ces divers mouvements , foit avec célérité , foit avec lenteur 9 foit avec douceur , foit avec force ; les pieds ne quitteront point terre ; cette flexion & cette extenfion ne peuveni élever le corps 9 fi les parties eflentielles a la reaSion ne jouent pas de concert. Il auroit été plus fage de dire 9 que 1 aâion de fauter dépend des reflbrts du cou- de-pied, des snufcles de cette partie & du jeu du ttndon itAchil^ Uj s*ils opèrent une /iercii^o/2 ; car on parviendroit’^ tnpercutant , à une légère élévation fans le fecours de la flexion 9 & par conféquent de la détenu des genoux.

Ce feroit encore une autre erreur, que de fe perfuader qu’un homme fort & vigoureux doit s’élever davantage , qu’un homme fbible & délié : l’expé" TÎence nous prouve touts les jours le contraire. Nous voyons d’une part des danfeurs qui coupent leurs temps avec force , oui les battent avec autant de vigueur que de fermeté 9 & qui ne parviennent cependant qu à une élévation perpendiculaire fort médiocre ; car Télévation oblique ou de côté doit être diflinguée. Elle eft , fi j’oie le dire , feinte & ne dépend entièrement que de iadrefl*e. D un autre côté, nous avons des hommes foibles,. dont l’exé COU 413

formation , à la longueur du tendon 9 à fon éUflicité , que Ton doit primitivement l’élévation du corps ; les genoux , les reins & les bras coopèrent unanimement & de concert à cette adion. Plus XzpreJJion. eft forte 9 plus la réaRion eft grande , & par confé* quent plus le faut a d’élévation. La flexion àa^ genoux & leur extenfion participent aux mouvements du cou - de - pied & du tendon ii Achille , que l’on doit regarder cpmme les reflbrts les plus effentiels. Les mufcles du tronc fe prêtent à cette opération & maintiennent le corps dans une ligne perpendiculaire, tandis aue les bras qui ont concouru imper* ceptiblement à Teffort mutuel de-toutes les parties «  fervent , pour ainfi dire , d’ailes & de contre-poids à la machine. Confidérons les oifeaux quif ont le tendon mince & allongé , les cerfs , les chevreuils » les moutons , les chats , les finges , &c. ; vous Ver* rez que ces animaux ont une vîtefle & une facilité, à s’élever , que les animaux diflféremment conftruits ne peuvent avoir.

^ on peut aflez communément croire quç les jambes battent les temps de l’entrechat , lorfque le corps retombe. Je conviens que l’œil qui n’a pas le temps d’examiner , nous trompe fouvent ; mais la rai fon & la réflexion nous dévoilent enfuîte ce que la vî-» teffe ne lui permet point d’analyfer. Cette erreur naît de la précipitation avec laquelle le corps defcend. Quoi qu’il en foit , l’entrechat eft fait lorfque le corps eft parvenue fon degré d’élévarion ; les jambes, dans l’inftant imperceptible qu’il emploie à retomber, ne font attentives qu’à recevoir le choc . & l’ébraolement , que la pefanteur de la mafle leur prépare ; leur immobilité eft abfolument néceflàire ; s il n’y avoir pas un intervalle entre les battements &la chute , comment le danfeur retomberoit-il , & dans qu^elle pofition fes pieds fe troiiveroient - ils ? En admettant la poflibilité de battre en defcendant on retranche l’intervalle néceflàire à la préparation de la retombée : or il eft certain que fi les pieds rencontroient la terre dans le moment que les jambes battent encore , ils ne feroient pas dans une direction propre à recevoir le corps , ils fuccomberoient feus le poids qui les écrafcroit , & ne pourroient fe fouftraire à l’entorfe ou au déboîtement. Il eft néanmoins beaucoup de danfeurs qui s’ima«  gînent faire l’entrechat en defcendant, Scconfé- 3[uemment bien des danfeurs errent & fe trompent, e ne dis pas, qu’il foit moralement impoflible de faire faire un mouvement aux jambes par un effort violent de la hanche ; mais un mouvement de cette efpèce ne peut être regardé comme un temps de lentrechat ou de la danfe. Je m’en fuis convaincu par moi - même , & ce n’eft que d’après des expé«  •riences réitérées, que je hafarde de combattre une idée à laquelle je ne feroîs point attaché , fi la plus grande partie des danfeurs ne s’appliquoit unique-* ment qu’à étudier les yeux.

Je hiis monté en effet & phifieurs fois fur une planche dont les extrémités étoicnt élevées de terre. * Lorfque je m’appercevois du coup que l’on aUoit