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L’art de Nager 441

Mais touts let hommes ne sont pas également légers par rapport à leur volume. Il est des noyés dont le corps n*éprouve pas la révolution dont je viens de parier , & qui reftent (ur l’eau îufqu*à une décompofîtion totale. Il eft même des gens qui fe noient fans que leur corps foit entièrement couvert d^ao ; ceux* ci font chargés deeraiiïe ; & de même que la ckair pèfe moins que 1 eau y la graiâe péfe SBoins que la chair. Comment font-ils donc pour fe noyer , direz • vous ? Hélas I ils fe trcmouffent beaucoup » parce qu’ils ont peur ; s*il leur étoit pof- £bic de raifonner , ils fe tourneroient fur le dos , 6c, conferveroientainfi la liberté de refpirer. De plus, il eft des perfonnes qtit , fans paroitre grafles, font beaucoup plus légères que d*aucres qui font de leur taille ;" & chez touts les hommes , les jambes feront plus ou moins légères dans Teau , nelativement à leur forme, à leur longueur , à la capacitédu tronc , à la grofleur de la téie. Ceft pourquoi les uns ont befoin de nager dans une lltuatloopeu inclinée à Ihorifon pour diminuer le poids de leurs japibes & de leurs cuifies , d*aiitres de 8*tncliner davantaze pour Taugmenter , d’autres enfin de fe tenir entièrement debouN Le véritable nageur eft celui qui nage dans toutes les fuuations , qui ne fe repofe d’une manière que par une autre , qui, ayant beaucoup de chemin à faire , & craignant d’être faifi d une crampe , variera fes attitudes pour donner de Taâion aux mufcles qu’il fent prés de fe roidir.

• Si mon écolier a le corps tendu , les cuiftes & les ïambes ferrées , les talons joints , les pieds en dehors ^ les bras tendus, les doigts de chaque main ferfésies uns contre les autres & bien tendus , les mains au niveau des épaules , & la paume des mains tournée contre le fond , il aura la légèreté Héceflâire fjour furnager ; fon corps arrivera à fleur ieau ; fes It&ts & fa tète fe préfenteront en même temps.

Mais fa tète ne pourra pas fortir toute entière ; le fpeâateur n’en verra que la moitié. Ce n’eft pas quelaforce.manqueà Teaupour fontenir le tout ; car j’ai vu des gens dans cette fttuiRon porter un morceau de plomb de trente livres & plus, qu’on leur mettoit fur le dos. Ceft donc le défaut d’équilibre oui s’oppofe à ce que la tête puiffe fonif ; & cela eft fi vrai , oue fi , au lieu de placer fuï le dos lé morceau de plomb dont Je parle , on en mettoit feulement quelques onces (ur une feffe , le plongeur ne pourroit les foutenir , & enfonceroit du côfé qu’on les auroit mifes.

• Il ne manque donc à mon écolier qu’un contrepoids pour qull parvienne à mettre la tête hors de l’eau ; il eft nècefiSitre que ce contre-poids foit i>lacè à l’autre extrémité de fon corps, & qu’il foit e maître de l’augmenter ou de le diminuer à fouhait. Ce contrepoids fe trouve dans fes jambes ; elles acquerront plus ou m«tns de pefaateur, félon, qu’il les rapprochera ou les éloignera de la ligne verticale. ,

EiuhêÛQn^Efcrimt&Dât^i.

N .A.G E’R ; .441

Les deux mouvements doivent être faits à la fois , celui d*élever la tête « & celui d’abaifler les jambes. Vous ferez ce dernier par gradation , i me* fdre que vous fentirez yotte tète s^ppefantir. Pendant cette double opération , vos bras refteront tendus liorifontalement & en avant. Si vous les abaifr fiez , cela fuffiroit pour vous faire perdre rêauili^ bre ; à plus forte raifon fi vous tentiez de les lortir de l’eau.

Vous avez la tête à l’air , vos pieds touchent la terre ; mais cela ne fuffit pas : il fiiut encore une pe» tite manœuvre pour vous relever, la voici. «  Vos bras forment , en avant de votre corps , VLtk poids qui vous eft devenu nuifible , & qui vous lera utile par derrière ; il faut le^ y porter , mais de façon à diminuer leur pefanteur dans leur route > plutôt que de l’augmenter. Vous réuflîrez pleinement fi vous leur faites décrire fans vous pr^fler , une portion de cercle autour de votre corps ; obfervant que les mains ne ceflent d’être tendues , que la paume foit fixée Invariablement contre terre, que la main foit auffi élevée que le coude , & le coude auffi élevé que l’épaule. Lorfqu’ils fercnt afiez en arrière pour augmenter le contFcpoids.que forment vos jambes i vous tournerez vos» n &ins comme fi vous vouliez les joiodre derrière le« :’dos. Les doigts garderont la même difpofition les uns à regard des autres ; mais les mains feront difpofées de manière que les deux paumes fe feront face ; abaiflez un peu les bras.

En fuite pliez les genoux, portez les feftes en arrière , & vous ferez le maître de vous redrefler. Cette manœuvre doit fe faire avec beaucoup de lenteur, parce qu’en agi(rant avec précipitation , il pourroit arriver que le poids de Jerrière devint trop confidérable : ce qui expoferoit l’écolier à tomber à la renverfe, s’il n’avoir foin , aufiitôt qu’il fe fentiroit chanceler • de rejetter fes bras en avant en leur donnant une direélion plus ou moins oblique* Ceft ici que Ion commence à éprouver l’avantage defavoir plonger. Mon écolier tombe-t-il à la renverfe ? il s’étend auflitôt met la main gauche fur le ventre , élève le bras droit & la jambe droite , & fon corps fe trouve tourné fur le côté droit. Qu'il rapproche la jambe droite de la gauche > qu’il étende le braj^ droit le long du corps ; & en portant le bras gauche en avant, il achèvera de fe tourner fur le ventre.

Enfuite il emploie, pour omettre le nezâ Tair, les’ moyens indiques plus haut.

Y eut-il refpirer fans changer la pofition renverfée dans laauelle il eft tombé .^ je le reprends an* moment de fa châte. Qu’il joigne les talons , écarte la pointe des pieds , étende le bras de chaque côté le long de fon corps , la paume de la main tournée contre le fond « & l’articulation du pouce appuyée ’ contre la hanche. Qu’il fe roidifle bien : ion corjptf montera au même’ inftaot ; fon nez & fa bouche le* Vont audeffus de la furface de l’eau. Maïs il fiiutfe’. garder de soulever la tête.

Equitation, Escrime & Danse. K k k