Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/64

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C H E jponr le carrofle ; mais c’eit dommage de facrlfier à ce dernier ufage un fi noble animal. M. Ic^duc deNewcaftle, qui donne de grands éloges au cheval d*Efpagne , ne lui trouve qu’un défaut , qui eft davoir trop de mémoire > parce 4]u*il s’en fert pour manier de (bi-mème & pour prévenir la volonté du cavalier ; mais ce défaut > £ c*en eft un , n’eft que Teffet de fa gentilleffe & de fa refTource, dont il eft aifé de proiiter , en fui- .vajst les principes de la vraie école. Ceft des haras d’Andaloufte que fortent les loieilleurs chevaux. La race en avoit été bien abâtardie dans les derniers temps , par Tavarice de ceux c[ui les gouvernoient » & qui préféroient les mulets aux chevaux , parce qu’ils en tiroient plus de profit ; mais depuis quelques années , on a remédié à cet abus.

Le cheval birht eft plus froid & plus négligent dans fon allure ; mais lorfqu’il eft recherché , on lui trouve beaucoup de nerf , de légèreté & d’haleine. U réuftît parfaitement aux airs relevés , & dure long-temps dans une école. En France , on fe fert p^s volontiers de chevaux barbes , que de chevaux d’Efpagne pour les haras. Ce font d’excellents étalons pour tirer des chevaux de chafle : les chevaux d’Efpagne ne réuflîflent pas de même , parce qu’ils produifent des chevaux de plus petite taille que la leur ; ce qui eft le contraire du barbe. Les napolitains font pour la plupart indociles , & par cpnféquent difficiles k drefTer. Leur figure ne prévient pas d’abord , parce qu’ils ont ordinairement la tète trop grofle & l’encolure trop épaifTe ; mais ils ne laiflent pas avec ces défauts , d’être fiers & d’avoir de beaux mouvements. Un attelage de chevaux napolitains bien choifis & bien dreftes à cet ufage eft fort eftimé.

Les chevaux turcs ne font pas fi bien proportionnés que les barbes 8c les chevaux d’Efpagne. Ils ent pour la plupart l’encolure éfilée, le dos trop relevé ; ils font trop longs de corps, & avec cela ont la bouche fech^ , l’appui malaifé , peu de mémoire , font colères , parefteux , Se quand ils font recherchés , ils partent par élans , & à l’arrêt ils s’abandonnent 6ir l’appui & fur les épaules ; ils ont encore les jambes trés-menues , mais trés-nerveufes » & quoique Us paturons foient longs , ils ne font pas trop flexibles. Ils font grands travailleurs à la campagne avec peu de nourriture , de longue haleine , peu fujets aux maladies. Par ces qualités & par ces défauts , il eft aifé de juger que les chevaux turcs font plus propres pour la courfe que pour le manège.

Les haras d’Allemagne font entretenus d’étalons turcs , barbes » efpagnols & napolitains ; c’eft pourquoi il y a dans ce p ?.ys de parfaitement beaux chçvauK ; mais peu réuftjfTent bien à la chafte , parce que ceux qui y font nés, n*ont pas ordinairement beaucoup d’haleine.

M. de la Broue dit que les chevaux allemands font i^tureUement naliçieux & rammgues» Ce qu’on c H E 55

attribuoît de fon temps à leur mauvais naturel , provenoit peut-être de l’imprudence de ceux qui , en les exerçant , les recherchoient d’abord avec trop de violence & de fujétion.

Les chevaux danois font bien moulés & ont dé beaux mouvements ; on en fait de braves fauteurs. Us font excellents pour la guerre , & on tire de ce pays de fuperbes attelages.

Il y a deux provinces en France d*ou on tire d«  fort beaux & bons chevaux , le Limoufin &4a Normandie. Les chevaux Limoufins tiennent beaucoup du barbe , auffi font-ils excellents pour la chaffe. Le cheval normand eft meilleur pour la guerre que pour la chafle. Il a plus de defTous, c’eft- à-dire plus de jambes , & eft plutôt en état de rendre fervice que le Limoufin , qui n’eft dans fa force qu’à huit ans. Depuis au’on a mis en Normandie des étalons de taille & étoffés , on en tire de parfaitement beaux cjievaux de Carroffe , qui ont plus de légèreté, plus de reffource, & une aufTi belle figure que les chevaux d Hollande.

Les chevaux anelois font les plus recherchés pour la courfe & pour la chafTe, par leur haleine , leur force , leur hardieffe & la légèreté avec laquelle ils franchifTent les haies & les foffés. S’ils étoient affouplis par les règles de l’art avant de les faire courre

ce qu’on pratique peu ) , les refforts en feroient 

plus liaas , fe conferveroient plus longtemps » 8c le cavalier s’en ferviroit plus commodément ; ils auroient la bouche plus afTurée, & ils ne feroient pas fi fujets , comme le dit M. le duc de Newcaftle,à rompre le col à leur homme , auand ils cefTent de galoper fur le tapis , c’eftà dire, fur le terrein uuî. Les meilleurs lont de la province d’Yorkshre. On fe fert < ?ommunement en France des <^^vaux d’Hollande pour le carroffe. Ceux de la Northollande ou de Frife font les meilleurs. Il y a beaucoup de chevaux flamands qu’on veut faire pafTer pour chevaux de Hollande : mais prefque tous ont les pieds plats ; ce qui eft un des plus grands défauts qu un cheval de carrofle puiflTe avoir. Des qualités & des vices du cheval. La connoiffance du naturel d’un cheval eft m des premiers fondements de l’art de le monter , & tout homme de cheval en doit faire fa principale étude. Cette connoiflance ne vient qu’après une longue expérience, qui nous apprend à développer la fource de la bonne on de lamauvaifé inclination de cet animal.

Quand la jufte ftature , & la proportion des par» ties font accompagnées d’une force liante , St Su’avec cela on trouve dans un cheval Au courage » e la docilité & de ta bonne volonté , oti peut avec ces bonnes qualités mettre aifément en pratique les vrais principes de la bonne école : mais quand la nature eft rebelle , & qu’on n’eft point en état de découvrir d’où naît cette opiniâtreté , on courtrUqne d’employer des moyens plus capable»