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ou la nuit, sur les arbres, ou le matin, en suivant leur traînée argentine.

Les petits collimaçons, ou coquilles, s’attachent à la feuille lors de la pousse : il faut les chercher & leur déclarer la guerre, car ce sont de grands destructeurs en jardinage.

Les chenilles. On doit chercher leurs nids pendant l’hiver, les couper & les brûler, de même que les bagues d'œufs de certaines chenilles, qui enveloppent & entourent une branche en orme de bague ; il faut aussi chercher avec soin celles qui éclosent pendant l’été ; c’est le seul secret infaillible contre cet insecte : dès qu’on en apperçoit quelques œufs, il faut tout de suite les écraser, ou les brûler.

Les fumigations, soit avec des torchons gras que l’on brûle, soit avec le soufre allumé, sont des moyens insuffisans, & qui ne valent pas l'œil & la main, pour détruire les chenilles, & prévenir leur ravage.

Une corde de crin autour de la tige & des premières branches d’un espalier, empêche les chenilles, les limaces & les perce-oreilles d’y monter.

Les vers. Les vers ordinaires, ou de terre, sont inévitables : néanmoins, il faut les détruire, autant que l’on peut, en labourant, & par les tems de pluie, dans lesquels ils sortent volontiers de terre. Quoique ces vers ne nuisent pas beaucoup par eux-mêmes aux productions, néanmoins ils sont à craindre pour elles, en ce qu’ils attirent les taupes, qui gâtent & dérangent tout un jardin.

Il faut chercher & détruire exactement les vers de hannetons : on connoît où ils sont, par la langueur des arbres & des autres végétaux, aux racines & aux collets desquels ces vers s’attachent,.

Ce ver est hideux, informe, & plus gros vers le cul qu’à la tête ; il est grisâtre ou blanc, suivant son âge s’il est trois ans à se former, avant de se métamorphoser en hanneton : c’est le plus dangereux destructeur des plantes, arbres ou légumes, tout lui convient : il ronge les racines, puis il pique le cœur.

Il y a un autre ver assez semblable à celui-ci, mais plus allongé & plus blanc, qui ne lui cède guère pour la destruction : il ressemble à une chenille presque lisse.

Pour prévenir le ravage du ver de hanneton, il faut détruire le hanneton, lorsqu’il paroît au printems, le chercher sur les arbres, les secouer pour le faire tomber, & l’écraser ; le chercher dans les bordures, & sur-tout dans celles de fraisier.


Il y a encore un petit ver à tête noire, qui, dès le commencement de la pousse, s’entortille dans les bourgeons & boutons à fruit : il faut le chercher soigneusement dans ce tems, & l’on est bien payé de sa peine, par le fruit que l’on sauve, non-seulement pour l’année présente, mais pour la suivante : car un arbre rongé par les vers, ne se remet souvent que dans la troisième année.

Il y a encore, au même tems que ces vers paroissent, une petite chenille lisse & verdâtre, non moins vorace que le ver, & qu’il faut également détruire.

Les sauterelles coupent les légumes, en piquent le cœur : il est aisé de les voir, les prendre, & les écraser.

La lisette ou coupe-bourgeons est un petit insecte presque tout rond, aîlé, de couleur brune, ayant une tête pointue, & en avant, deux pinces avec lesquelles il coupe les bourgeons des arbres dans la première verdure : il faut le chercher, secouer les branches où on en voit, & l’écraser : cet insecte, qui est aussi un grand destructeur, ressemble en petit au hanneton.

Il y a encore d’autres petits insectes semblables, pour la forme du corps, à celui-ci, mais de couleur différente ; les uns mirant sur le vert, les autres presque noirs, qui ne détruisent pas moins que la lisette : il faut donc les traiter de même.

Les mouches, telles que les guêpes, se prennent dans des fioles d’eau emmiélée. Dans le tems, il faut donner la chasse à une espèce de mouche, dont le corps est allongé, les aîles noires ; & le reste du corps d’un rouge de corail.

Pour garantir les figuiers, les cerisiers & les chasselas de la voracité des moineaux, il faut faire trois tours avec un simple brin de laine rouge ; l’un vers le bas de l’arbre, le second vers le milieu, & le troisième vers le haut.

Les moineaux sont aussi de grands destructeurs des pousses & bourgeons, qu’ils coupent avec leur bec.

Les mulots & les loirs. On les prend dans les pièges ordinaires, ou on cherche à les empoisonner : le meilleur des pièges est de mettre en terre des pots, dont les bords sont au niveau de terre ; on les remplit à moitié d’eau ; ces animaux viennent s’y jetter & s’y noyer, ainsi que les taupes, les courtillières ou tays.

Pour mieux réussir dans le piège, il faudroit que les pots, un peu plus gros que les pots communs à œillets, fussent plus larges du fond que


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