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PAILLASSON ; c’est un assemblage de pailles longues de froment, de seigle & autres qu’on arrange les unes près des autres à une certaine épaisseur, & qu’on attache ensemble soit avec des ficelles, soit avec des osiers ou du fil de fer, sur des échalas ou des cerceaux, suivant une longueur & une étendue plus ou moins grandes & déterminées quant au besoin.

On se sert de paillassons dans le jardinage pour garantir les plantes de l’impétuosité des vents & des pluies.

Un paillasson pour garantir les arbres fruitiers, tel qu’on en met, par exemple, devant un abricotier en palissade, doit avoir environ neuf pieds sur quatre de haut ; il a de chaque côté deux traverses de bois qui l’entretiennent, des crochets de fer le tiennent éloigné de 6 pouces de l’arbre ; & il est à la distance d’environ deux pieds de la terre.

Il y a aussi des petits paillassons liés avec de la ficelle, qui se roulent & qui ne servent qu’à couvrir les cloches.

PAILLOT. On nomme ainsi dans quelques vignobles, le dos d’âne qui est entre les ceps de vigne.

PALIS ; clôture qu’on fait avec des palis, des perches, ou des claies sèches, pour défendre un terrain du bétail ou des bêtes fauves. On en fait usage pour protéger les semis des forêts, ainsi que les légumes & les fruits, des marais & des jardins potagers.

PALISSADE ; c’est dans le jardinage un assemblage d’arbres ou d’arbrisseaux, feuillus dès le pied, plantés près-à-près, d’un seul rang, formant une tapisserie verdoyante de telle longueur, hauteur & figure que ce soit. La palissade se tond au croissant ou aux ciseaux.

Il y a des palissades qui n’ont qu’une face, & d’autres qui en ont deux. Les premières sont plantées le long des murs, ou bordent les pleins bois ; on ne les tond souvent que pardevant.

Les autres palissades servent à entourer les bosquets & à marquer des quarrés semés en foin, ou destinés à de gros légumes. Elles exigent beaucoup de régularité dans les deux faces


qu’elles présentent pour n’être pas plus épaisses du haut que du bas.

Les palissades se forment avec de l’ormille, de l’érable, & plus souvent avec de la charmille.

On choisira le plant le plus fort qu’on lèvera avec soin, & qu’on étêtera à la hauteur de deux pieds ; c’est le moyen de gagner trois ou quatre ans. Comme il y a dans les plants, du fort, du moyén, & du petit, on les sépare, ensuite on ôte pardevant & parderrière les branches qui s’y trouvent, & l’on conserve uniquement celles des côtés.

Dans une tranchée de deux pieds en tout sens, on place le plant le plus fort, on l’espace à 14 pouces, on met le tronc à fleur de terre, & on plante à racines plongeantes & pivotantes sans en retrancher aucune ; ensuite on revient sur ses pas, & dans l’intervalle de deux pieds, on place alternativement du moyen & du petit plant. Alors pour tenir en état cette palissade on enfonce en terre, de toise en toise, des échalas auxquels on attache avec du fil de fer des traverses, tant dans le milieu que dans le haut.

La première année on laisse pousser la palissade à son gré & sans toucher aux côtés ni aux extrémités, on retranche seulement les branches qui ont poussé pardevant ou parderrière, & on lie les autres à ce treillage léger, soit avec de l’osier, soit avec de la ficelle. L’année suivante on tond la palissade aux ciseaux, sans la rabattre du haut, & ainsi d’année en année elle devient plus forte en trois ans qu’en douze, suivant l’usage de la récéper à 6 pouces de terre.

(Dict. du Jardinage.)

On nomme encore palissade une espèce de barrière de pieux fichés en terre à claire voie, qu’on fait au lieu d’un petit fossé & aux bouts d’une avenue nouvellement plantée, pour empêcher que les charrois n’endommagent les jeunes arbres. On s’en sert aussi pour enclorre un héritage.

Palissade. (dresser une) C’est la dresser, c’est-à-dire la tondre avec le croissant, qui est une espèce de faux. (Voyez Croissant.)

PALISSAGE ; c’est l’action d’arranger & d’attacher à un mur ou à un treillage, les diverses branches & les bourgeons des arbres & des ar-