Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164 PLA PLA


venus en même-tems que ces membres : servez-vous de ces pousses pour faire le troisième ordre de branches, ou branches-crochets.

De plus, vous trouvez encore sur votre arbre des branches chiffonnes, quelquefois des lambourdes & des brindilles.

Vous retranchez d'abord toutes ces dernières branches : les chiffonnes, comme inutiles, & les secondes, comme dangereuses, parce qu'il ne faut jamais mettre un arbre à fruit dans la seconde année, il périroit bien vîte : il faut s'assurer du bois, avant de penser au fruit.

De ces pousses, sur les membres, qui vous restent, après celles ci-dessus ôtées, vous choisissez les meilleures, pour former les branches crochets.

Vous retranchez, tout près de leur naissance, celles qui sont devant & derrière ; vous conservez, mais en petite quantité, celles qui sont de côté ; vous les taillez depuis un œil jusqu'à quatre, en observant que, si le premier est à un œil, le second doit être à deux ou trois : le tout proportionnément à la vigueur de l'arbre.

On élève aussi de ces branches-crochets sur les mères-branches : on commence même par-là, après avoir choisi & taillé les membres.

A la troisième année de la plantation, on dépalisse également tout l'arbre ; on étend les mères-branches comme l'année précédente, le plus que l'on peut, & l’on taille les plus belles gourmandes poussées à l’extrémité de ces mères-branches, depuis un pied jusqu'à deux ou trois, suivant la vigueur de l'arbre.

On élève sur cette continuation de mères-branches, des branches-crochets.

Il en est de même des gourmandes qui ont poussé aux extrémités des membres : on donne à la plus belle d'entr'elles l'étendue qu'elle peut supporter, proportionnément à ceux des mères-branches & on élève, sur ces nouveaux membres, des crochets.

Ensuite on taille court les branches-crochets élevées l’année précédente, pour avoir du fruit sur le pêcher, & des branches à fruit pour l'année suivante, ou pour avoir des lambourdes sur les fruits à pépin.

Après quoi, l'on rabat tous les chicots provenant de la taille précédente.

On laisse dans cette année, sur les fruits à pépin, des lambourdes & des brindilles, mais en petite quantité.

Dans toutes ces opérations, il ne faut jamais élever aucune branche perpendiculaire ; mais si


vous avez besoin d'une branche droite, pour garnir quelque vide, il faut la prendre sur une branche oblique, & ne vous écartez jamais de cette règle.

A la quatrième année de la plantation, l'arbre doit être considéré comme un arbre fait, à moins qu'il n'ait été arrêté par quelques défauts ou vices, ce qui retarde son état parfait jusqu'à la cinquième, sixième, septième & huitième année : mais si l'arbre ne fait rien, & ne prend point la vigueur qu'il doit avoir dès la seconde ou la troisième année, il faut en substituer un autre à sa place.

On peut redresser un jeune arbre sur le plan qu'on vient de donner, quoique d'abord il n'y ait pas été élevé.

On peut aussi renouveller un vieil arbre sur le même plan, le réduire à deux mères-branches que l'on choisit parmi les plus belles, & les mieux disposées pour former l'V déversé : mais cette opération doit se faire successivement d'année à autre, pour ne pas multiplier les grandes plaies ou coupures sur un arbre.

PLANTE ; terme général qui comprend toutes les différentes sortes d'arbres, d'arbrisseaux, d'arbustes, d'herbages, de fleurs, de légumes & autres qui croissent soit dans les terres, soit dans les jardins, soit dans les campagnes & les bois.

Toute plante est un corps organisé venant de graine ou de bouture, ou de marcotte, ou de rejetton. Ce corps est nourri des sucs de la terre ; il a des racines, un tronc, une tige, des branches, des feuilles, des yeux ou boutons, des fleurs, des graines & des fruits, le tour ensemble ou séparément.

PLANTER ; mettre en terre les racines d'une plante pour qu'elle s'y fortifie & qu'elle y croisse. Ce mot se dit également de toutes les graines qu'on met en terre l'une après l'autre avec la main, par opposition à semer. On plante des pois, des fleurs, des oignons, des noyaux, un bois, un parterre, des allées.

Enfin planter, c'est, après avoir ouvert la terre en longueur & en profondeur convenables, & fait un trou suivant les règles, mettre dedans une plante, puis la recouvrir de terre. Il y a encore bien des façons de planter, savoir, en bordure, en rigole, en échiquier, au plantoir, dans des pots, en caisse, en mannequin, en rayon, en pépinière, en motte, en quinconce, &c.

On dit aussi planter sur franc, sur coignassier, sur doucin, sur paradis. (Voyez Plantation).