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l'autre de bas en haut, ce qui fait le biais dont nous allons parler.

Les deux bouts ne font ni parallèles ni égaux, à cause que celui de derrière est perpendiculaire à l’égard du haut & du bas, & celui de devant oblique, & par conséquent plus long.

Quand deux côtés opposés aux deux surfaces inclinent l'une vers l’autre de bas en haut, j'appelle cette inclination un biais : mais quand elles inclinent de haut en bas, je l’appelle un biais renversé.

Le bout de la mortaise étant élevé à sa place, sera à angle droit avec les plans du haut & du bas, lesquels étant tous les deux des parallélogrammes rectangles, prouvent que le biais est le même d'un bout des côtés à l’autre ; lesquels côtés font les hypoténuses de ces deux triangles : mais cela ne pourroit pas être prouvé par les triangles du bout opposé, à cause que les bases étant les mêmes que l’autre, & ayant les côtés plus longs, les angles verticaux sont plus aigus ; les côtés sont plus longs, à cause que l’extrémité, quand elle est dans sa place, n'est pas à angle droit avec le haut & le bas de la mortaise.

Ce qui doit ensuite être décrit dans la mortaise, est le grand trou, lequel se voit mieux dans le côté de celle d'un semoir à froment, étant plus grand, c'est la section d'un cylindre creux qui passe par la mortaise, & dont l'axe est parallèle aux bords des extrémités de la mortaise ; ce cylindre étant coupé obliquement par le côté de la mortaise, & non parallèlement à sa base, est une ellipse.

Le plus long diamètre de cette ellipse, est à angle droit avec les bords d'en haut & d'en bas des côtés de la mortaise.

Son plus court diamètre est le diamètre du cylindre qui coupe le plus grand, diamètre à angle droit au centre.

La demi-ellipse est la partie la plus utile, & par conséquent le bord doit être bien uni & sans crevasse, comme le doivent être aussi les surfaces des côtés de la mortaise entre l'ellipse & le bout de devant.

La langue de la boîte à semence diffère de celle du sommier d'un orgue, d'où j'en ai pris l’idée, par la figure, par la situation, & par la manière dont elle est attachée à la mortaise.

Celle de l'orgue est dans sa surface un long quarré ou un parallélogramme rectangle, & est un peu plus large & plus longue que la mortaise, ou la rainure qu'elle forme ; mais cette langue qui est ici tournée en bas, étant dans sa surface supérieure un plan, est un trapèse de la même figure que le bout de devant de la mortaise, que nous venons de décrire, excepté que la langue a un moindre biais.

Celle de l'orgue est située dans le dehors de la mortaise, qu'elle ferme par le ressort qui est par-derrière, s'ouvrant immédiatement par le doigt de l’organiste, qui presse en bas la clef pour laisser entrer l’air comprimé dans les tuyaux : mais celle-ci est située au-dedans de la mortaise de la boite à semence, & placée d'une manière presque diagonale ; car si elle étoit placée comme l’autre, la semence se mettant entre elle & les bords de la mortaise, ne permettroit pas qu'elle se fermât, comme l’air le permet à l’autre, & la tiendroit toujours ouverte, ce qui la rendroit inutile pour semer le grain.

La manière d'attacher la langue de l'orgue à sa mortaise, est de coller du parchemin ou du cuir à sa surface & au bout du sommier, qui est opposé à celui que la clef ouvre en pressant, & qui se ferme par le ressort : mais la nôtre est attachée au-dedans de la mortaise, & sait son mouvement sur un axe qui passe par son bout d'en haut, qui est plus étroit, & cet axe est la cheville qui doit être exactement parallèle au bord du bout de la mortaise.

La largeur de la langue doit être conforme à la largeur & au biais de la mortaise ; quand étant sur son axe bien dressée, l'on voit ses bords d'en haut toucher les deux côtés de la mortaise de toute leur longueur, alors elle est bien faite, & en touchant lesdits deux côtés bien exactement, quand elle est dressée à ce degré, il paroît que les deux bords d'en haut de ses côtés, inclinent l'un vers l’autre en un angle qui est plus aigu d'environ un tiers, que l’angle d'inclinaison des côtés de la mortaise.

Il arrive de-là que quand on la laisse en bas à sa place, il y a des deux côtés un espace vide entre elle & la mortaise, qui forme un triangle fort aigu dont l’angle vertical est plus ou moins aigu, suivant qu'elle approche ou s'éloigne plus du noyau.

La raison pourquoi la surface inférieure est plus étroite que la supérieure, est pour conserver le biseau du triangle vide ; car quoique le biseau des côtés de la mortaise puisse suffire pour cela, s'il étoit sûr que les deux côtés de la langue gardassent une égale distance du noyau ; comme cependant la langue n'est jamais si serrée sur son axe, qu'un de ses coins ne soit quelquefois plus près du noyau que l'autre, en ce cas, le côté qui est le plus près renverseroit ce biseau, de façon qu'il rendroit l'espace vide, qui est entre la mortaise & la langue, plus large en haut qu'en bas.

La longueur de la langue doit être telle, qu'elle puisse atteindre plus bas que pour tou-