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ensuite les sillons avec une herse ordinaire. Gent. Mag. Feb. 1770.

Semoir à cylindre ; c'est une machine avec laquelle on laboure, on sème, & on couvre la semence tout à la fois. Cette machine consiste en une boite portée entre un avant-train & un arrière-train supportés sur des roues : on met dans cette boîte le grain qu'on veut semer ; il tombe sur une planche disposée en plan incliné, & va à chaque instant se ramasser dans un coin de la boîte, où roule un cylindre mu par le mouvement des roues qui servent à traîner la machine. Ce cylindre est garni dans toute sa circonférence de petites loges, creuses qui se remplissent de grains ; & le cylindre, en tournant, porte ces grains dans des trémies terminées par une ouverture par laquelle la semence se répand, & va tomber dans le fond du sillon à mesure qu'il est tracé par le soc qui précède ; vient ensuite une herse, qui est une pièce de bois armée de dents, & qui sert à recouvrir la semence à mesure qu'elle tombe.

Ce semoir met le cultivateur en état d'économiser une partie de la semence. A l'aide de cette machine, tous les grains sont mis en terre à la profondeur nécessaire, & ils sont recouverts de terre.

Mais quelque utiles que soient ces semoirs à cylindre, il ne faut pas compter pouvoir en faire usage dans les terres où il se rencontre beaucoup de roches, ou même quantité de grosses pierres, non plus que dans les terrains fort argilleux & qui font quantité de grosses mottes ; on ne peut guères se servir de ces semoirs que dans les terres labourées à plat ou en larges planches.

Semoir inventé par Cook, Anglois. Description de ce semoir. (Voyez pl. XXXVIII, fig. 2.

A, caisse où se verse la semence.

B, sa partie inférieure inclinée de la même caisse, où tombent les semences.

C, planche garnie d'un manche & posée transversalement, servant à empêcher les semences de tomber dans la partie inférieure de la caisse.

D, cylindre sur lequel sont fixées des espèces de cuillers, qui prennent les semences dans la partie inférieure de la caisse, & les versent dans l'entonnoir E, d'où elles tombent dans une raie faite dans la terre par le coutre F, placé au-devant de l'entonnoir : les semences sont recouvertes à mesure par un petit râteau G.

H, levier, au moyen duquel on soulève une


des roués K ; & on l'empêche de s'engrainer avec l’inférieure, lorsqu'on veut faire tourner la machine & qu'on ne veut plus que les cueillers se chargent de semence : au moyen du même levier, on soulève le râteau G par la traverse h h.

L, autre levier chargé d'um poids à son extrémité, pour déterminer la profondeur à laquelle doivent aller les coutres, &, par conséquent, celle où doivent être portées les semences.

M, vis fixée à la pièce qui soutient le coutre, qui sert à soulever ou à baisser la caisse qui contient les graines, afin que les cuillers ne les écrasent point & les prennent également.

N, râteau armé de dents de fer qu'on fixé, au moyen de deux vis, aux parties postérieures n n du semoir. On se sert de ce râteau pour faire différentes opérations ; comme celle d'amasser du foin, de sarcler les terrains semés nouvellement, de travailler les jachères, &c. Alors on enlève de dessus la machine la caisse qui contient les semences, le cylindre avec les cuillers, les coutres, les entonnoirs & les râteaux.

O, houe au moyen de laquelle un seul homme peut biner deux acres par jour dans un sol léger, rechaussant en même tems les racines des plantes.

On a décrit le semoir avec une seule caisse contenant les semences, un seul coutre, & un seul râteau, pour ne pas rendre la figure trop compliquée ; mais un semoir complet est garni de cinq coutres, cinq râteaux, &c. & les cuillers sont plus ou moins profondes, plus ou moins évasées, suivant la grosseur des graines qu'on veut semer.

On peut semer avec cette machine toutes sortes de graines, même celle de carotte, & on peut ensemencer huit ou dix acres par jour. La machine est dirigée par un homme & traînée par deux chevaux, conduits par un garçon. Des semences sont répandues également ; quelque quantité qu'on en emploie, on peut les enfouir à la profondeur qu'on désire, depuis six lignes jusqu'à six pouces, & on peut espacer les raies de douze a seize, jusqu'à vingt-quatre pouces & même au-delà : on peut employer également ce semoir dans toutes sortes de terres, & quoiqu'il paroisse assez compliqué, il est cependant très-solide, & exige peu ou presque point de réparations.

Lorsqu'on veut semer de la graine de turneps, de trèfle, de colza, &c. on met sur le cylindre les plus petites cuillers, & on sème pour lors à raison d'une livre de graine par acre. Le froment, le seigle, le chanvre, le lin, &c.


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