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tique. D'abord, cela doit endommager & mutiler les racines ; puis cette terre ainsi soulevée ne tarde pas à s'affaisser, comme auparavant, & l’arbre reste enterré.

On nomme encore terre soulevée, celle qui est gonflée dans sa superficie, soit par les labours, soit par la neige & la gelée, soit par le travail des taupes.

SOUPIRAUX. Dans les plantes, on appelle soupiraux quantité d'ouvertures imperceptibles, par lesquelles l’air entre dans la capacité intérieure des plantes & en sort, de même que dans les corps animés.

Faute de liberté de ces soupiraux, les plantes languissent ou périssent. Les arbres plantés trop avant dans la terre ne périssent que par cette raison. C'est aussi par la même cause que les arbres galeux & mousseux ne profitent pas. Il en est de même des arbres qu'on entortille par la tige, qui cessent de profiter. Les arbres & les plantes qui sont trop long-tems ensevelis sous des paillassons au printems, s'affaiblissent & s'attendrissent faute de respiration. C'est même un moyen qu'on emploie à l’égard de certaines plantes potagères que l'on veut faire blanchir par une sorte d'étouffement.

SOUS-ALLÉE ; c'est une allée qu'on pratique . au pied d'une terrasse ou d'un talus de gazon, le long d'un canal renfoncé ou dans un boulingrin. On la nomme sous-allée, par rapport à l’allée supérieure qui lui est parallèle.

SOUS-ARBRISSEAU ; petit buisson moindre que l'arbrisseau, & qui ne pousse point en automne des boutons à fleur ou à fruit. Le thym, le romarin, le groseiller, sont des sous-arbrisseaux.

SOUS-YEUX. On entend par ce mot les petits yeux ou boutons qui sont placés au-dessous des yeux formés de tous les arbres. Ces sous-yeux ne grossissent jamais & ne produisent que des bourgeons nains. Chacun de ces sous-yeux a une plus petite feuille, aussi construite tout différemment que les grandes feuilles qui sont aux yeux formés.

SPERMATABOLE. (Voyez Sembrador).

STERCORATION ; ce mot, en jardinage, signifie tous les excrémens des animaux servant à amender la terre & à faire venir les plantes.

STIPULES ; ce sont deux petites feuilles pointues qui paroissent à la naissance des vraies feuilles de certaines plantes.



SUC ; c'est, dans le règne végétal, la substance liquide propre à la nourriture & à l'accroissement des plantes. Ce suc des plantes se divise en propre & en lymphatique ; le premier est une humeur particulière à chaque individu, telle qu'une liqueur laiteuse, la résine, la gomme. En elles résident particulièrement la saveur & les propriétés affectées aux espèces. Le suc lymphatique est nommé simplement suc ou sève. Il coule par la taille & les plaies faites aux arbres, quand ils sont en pleine sève.

SUÇOIRS ; ce terme s'entend, dans le jardinage, des racines qui sucent, pompent & attirent les sucs de la terre, pour les transmettre au tronc, qui est le réservoir commun d'où ils sont répartis dans tout l'arbre.

C'est un fait certain, dit Schabol, que toutes les racines ne pompent, ne travaillent & ne charient la sève qu'à raison de leur étendue & de leur capacité. Les arbrisseaux & les arbustes ne parviennent jamais à la grosseur des chênes & autres grands arbres, que parce qu'ils n'ont que de petites racines & en quantité bornée. Il faut pourtant observer que quelquefois la multitude des suçoirs dans certaines plantes, comme dans l’if, le pin, le sapin, le cyprès & autres semblables à racines touffues, équivaut, par un ordre particulier de la nature, aux arbres les plus forts qui sont pourvus de racines ligneuses d'une grosseur prodigieuse & d'une étendue considérable. C'est donc une mauvaise méthode de couper & de raccourcir les suçoirs des plantes qui sont le premier principe & les agens de la végétation. Il faut dire aussi qu'en détruisant quelques suçoirs pour en faire pousser nombre d'autres (suivant la pratique de quelques agriculteurs), c'est infirmer la végétation au lieu de la procurer.

En effet, ce n'est, pas tant la multitude des petites racines, sur-tout de telles racines procréées contre l'ordre de la nature qui opèrent la végétation, que le volume, la force, la longueur & le diamètre. Une seule racine osseuse tire plus de sève & la travaille mieux que cent racines fibreuses & un millier de chevelus. Entre les exemples à l’infini de cette vérité, on produit celui des arbres fruitiers, ce qu'on appelle sur franc. Ces sortes d'arbres n'ont la plupart pour toutes racines qu'un pivot en forme de crosse allongée ; cependant nuls arbres aussi abondans en sève.

SUJET ; terme de jardinage. C'est un arbre ou sauvageon sur lequel on applique une greffe ou une branche d'un autre arbre que l’on veut multiplier.

SURGEON ; c'est le rejeton qui sort de la


Art aratoire.

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