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certains tourpillons ou assemblages de toutes sortes de branchettes qui croissent à des arbres appauvris & ruinés. Ces tourpillons sont dus souvent à la manière de rogner par les bouts, & de casser l’extrémité des bourgeons & des pousses de l’année. Il arrive aussi que ces branchettes pullulent sans fin ; & que plus on en ôte, plus il en repousse ; abondance vicieuse qui épuise inutilement la sève. D'ailleurs, on force les yeux du bas qui ne devroient s'ouvrir que l’année d’après pour donner des fruits, de s'épanouir prématurément l’année même de leur pousse, & on les fait ainsi avorter ; au lieu que laissant les bourgeons de toute leur longueur, aucun de ces inconvéniens n'arrive, & l’accroissement a lieu sans troubler la nature, & sans déranger son cours, ni altérer ses organes.

THÉÂTRE ; c’est, dans un jardin, une terrasse élevée, ornée d'arbres, & de charmilles qui forment une décoration en perspective.

Théâtre de fleurs. On donne ce nom à un assemblage de planches disposées en gradins, qui s'élèvent les uns derrière les autres, pour y placer des caisses & des vases remplis de fleurs.

TIGE ; c'est le support principal & vertical des plantes, qui naît des racines & porte les feuilles, les fleurs & les fruits.

Les tiges sont simples ou composées. Les premières s'élèvent sans interruption depuis le bas jusqu'en haut ; les secondes se ramifient.

La tige des plantes graminées se nomme paille, chalumeau, chaume ; on la coupe quand elle est parvenue à son état de perfection.

TIRÉ, branche tirée ; on désigne sous ce nom une invention de Laquintinie pour avoir des fruits à plein vent & d’espalier tout ensemble. Voici la preuve

On détache de l’espalier une branche de pêcher ou d'abricotier; & l’on fiche en terre quelques échalas, auxquels on attache dans la plate-bande ces sortes de branches, lorsque le fruit est bien noué & à couvert de tout danger. On laisse ainsi ces branches jusqu'environ une quinzaine de jours avant la maturité ; alors on les ôte des échalas, & on les remet en leur place, les palissant à l'espalier, ménageant du jours aux fruits, afin que le soleil leur donne du coloris, & par ce moyen l'on a des fruits de plein-vent aux espaliers.

TIRER. On dit tirer les allées du jardin quand après avoir ratissé la superficie, on se sert du râteau pour unir, applanir, dresser, & égaler les terres, ou le sable de des mêmes allées.



TOISE ; mesure de bois qui est de six pieds, chacun de douze pouces, & qui est ordinairement marqué avec de petits clous par pieds & pouces. Cet instrument sert souvent dans le jardinage.

TOMBEREAU ; petite charette en forme de caisse, que deux hommes peuvent traîner. On s’en sert dans le jardinage pour transporter de la terre, du sable, des immondices.

Tombereau ; c'est une caisse montée sur un brancard à deux roues, & qu'un homme ou deux peuvent traîner. Ce tombereau est utile dans les parcs ou les grands jardins. (Voyez pl. XXIII, fig. 15.)

Tombereau à gravier qui se charge lui-même. (Voyez pl. XII, fig. 3 & son développement.)

Cette machine est de l'invention du citoyen Duguet. Elle est composée des pièces suivantes :

A B est le coffre d'un tombereau ordinaire dont l’essieu D est emboîté dans le moyeu, de manière qu'il ne forme, pour ainsi dire, qu'une seule pièce avec la roue : ce même essieu porte deux autres roues plus petites qui ont chacune deux chevilles, dont on va voir l’usage.

Il y a sur le devant du tombereau un autre essieu H I qui lui est parallèle, dans le milieu duquel est attaché le manche de la cuiller L ; à ses extrémités sont deux leviers M N que les chevilles F & de petites roues font mouvoir, de manière que, lorsque les leviers sont dans la direction O P, le manche de la cuiller prend la direction L R. On conçoit aisément que les chevilles ne mordant point sur les leviers, la cuiller tombe par son propre poids ; comme leur direction de part & d'autre est parallèle, & que les leviers correspondent exactement avec elles, tous deux agissent de concert pour faire l’ouvrage.

Le char ainsi construit, on y attèle un cheval, que l'on fait avancer ou reculer ; les leviers baissent, la cuiller se lève & se vide elle-même dans le tombereau. On doit la placer de façon qu'elle se présente toujours de front, & il convient même pour en accélérer l’effet, de rendre le gravier le plus meuble qu'il est possible, pour qu'elle le pénètre plus aisément.

Les boueurs & les maçons peuvent se servir utilement de cette machine.

(Extrait des papiers Anglois.).

TONDRE les arbres ; c'est leur couper les bourgeons, pour leur faire prendre diverses formes. On les tond en palissades, en boule, en massifs, &c. Aux ifs, par le moyen de la ton-