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de leurs graines. On dit : les engrais sont favorables à la végétation.

L'accroissement se fait dans l’intérieur de la plante, lorsque les sucs de la terre s'insinuent dans les racines pour les distribuer ensuite aux diverses parties de la plante ; c'est donc le mouvement de la sève qui produit la végétation ; c'est la sève, cette humeur précieuse qui fait que la graine germe, que les feuilles se déploient, que la racine & la tige s'allongent, que les boutons paroissent, que les branches s'étendent, que les fleurs s’épanouissent, & qu'enfin le fruit & la graine se forment.

VÉGÉTAUX. On donne ce nom aux plantes, soit terrestres, soit aquatiques, & aux arbres, arbrisseaux, arbustes, herbages. En général, les végétaux sont tous les êtres qui vivent immédiatement de la substance de la terre, & qui produisent dans leur accroissement des boutons, des branches, des rameaux, des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines.

VEINE DE TERRE, On entend par ce terme la différence des terres qui se rencontrent dans les mêmes fouilles ou dans le même sol.

On emploie aussi cette expression pour indiquer certains cantons d'un terrain qui sont plus ou moins propres à la culture de certaines plantes, à cause des qualités de la veine de terre.

VENDANGE ; c'est la récolte de raisin, ou le tems même qu'on le cueille pour faire le vin. On emploie encore ce terme pour signifier le raisin & le vin qui sont dans la cuve.

Lorsque les vendanges approchent, on a soin d'examiner les cuves, de faire provision de tonneaux bien reliés, d'avoir des tines ou bacs pour porter le moût, de voir si le pressoir est en bon état. On se pourvoit de paniers, hottes, serpettes, pelles & râteaux. Enfin on a soin de faire nettoyer les celliers & les caves, & de les tenir propres.

La règle la plus certaine qu'on puisse établir pour faire vendanger, est lorsque les raisins sont mûrs, ce qui arrive quelquefois en septembre, & quelquefois seulement en octobre, suivant les pays & les climats où les vignes sont situées. L'œil juge sainement si le raisin est parvenu à sa juste maturité : lorsqu'on voit qu'il a la couleur qui lui est naturelle, soit rouge, soit noire, soit blanche, on dit que ce raisin est mûr. Le goût en décide aussi, quand l’eau en est douce, sucrée & d'un goût fin. On choisit pour le cueillir, de beaux jours autant qu'on peut.

La coutume de certains cantons est de cueillir


les raisins noirs séparément d'avec les blancs ; en d'autres on les mêle.

Ceux qui se piquent de faire de bon vin, se donnent bien de garde de mêler les bons raisins avec ceux qui sont de peu de valeur, & ont toujours soin de recommander qu'on sépare les espèces pour les mettre à part, afin d'en faire du vin commun.

Chaque pays, dit le proverbe, chaque guise. L'un foule la vendange dans les vaisseaux qu'on porte aux vignes avant de la charrier à la maison ; l’autre en fait le transport sans l’ecraser. Il est aussi des endroits où l'une & l’autre méthode se pratique. (Extr. Du Dict. œconomique.)

VENT ; terme relatif à l'état des arbres. On dit : arbre de haut-vent, de plein-vent, de demi-vent.

VENTOUSE. Ce terme est employé par d'habiles jardiniers pour signifier toute branche, tout bois, tout jet, tout rameau qu'on laisse à certains arbres pour consumer la sève quand elle est trop abondante, & lesquels on jette à bas par la suite quand l'arbre se modère & se tourne à bien. Sans cette précaution & cette industrie, beaucoup d'arbres fourmilleroient de branches gourmandes & de branches de faux bois.

VERDURE ; terme dont on se sert pour signifier toutes les plantes dont la bonté & l’usage consistent en leurs feuilles.

Verdure se dit aussi de la couleur verte que présentent les feuilles.

VERGER ; lieu planté d'arbres fruitiers en plein vent.

La première observation à faire est que pour former un verger, il faut que les arbres aient au moins cinq à six pouces de grosseur.

La distance entre eux est relative à la qualité du terrain.

Dans les terres légères, cette distance peut être de dix-huit pieds, & de vingt-quatre, au plus.

Lorsqu'on donne cette dernière distance, comme les arbres étendent moins leurs branches dans ces terres que dans les fortes, on peut élever un buisson entre chaque arbre.

Dans les terres fortes, on ne doit planter qu'à vingt-quatre pieds de distance, & même plus, suivant la force & la bonté du terrain.

Il est inutile de mettre des buissons entre chaque plein-vent, parce que les branches des


Art aratoire.

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