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ordinaires, ce qui est très-facile, on les peut charger d'une plus grande quantité de matériaux ; l’on compense par-là l’effort qui est ménagé par la situation de la roue B, & pour lors à chaque voyage que le manœuvre fait, il porte une plus grande quantité de terre, sans cependant avoir plus de peine.

Brouette à bascule.

Cette brouette & les différentes pièces qui la composent, sont si exactement représentées dans la planche, & avec leurs proportions, qu’il sera facile de la faire exécuter d'après la gravure. (Voyez pl. XLII.)

A. Bras de brouette.

B. Pieds.

C. Arc-boutant qui est attaché aux pieds B, & au montant 2 qui porte le boulon 5.

D. Châssis de la bascule sur lequel sont portées les cornes L & M, retenues par la traverse K.

E. F. G. Traverses entre les bras de la brouette, & qui les retiennent.

H. Boulon sur lequel joue la bascule.

I. Essieu.

K. Traverse qui assujettit les cornes.

L. M. Cornes en guimbarde.

N. Mentonnet à ressort.

O. Gâche du mentonnet.

P. Tête du mentonnet.

Q. Queue du mentonnet ; en la poussant en devant, le mentonnet se dévêtit de la gâche, & le châssis de la bascule se renverse. Il faut conduire la bascule à la main, si elle est chargée, pour que le poids de la charge ne la fasse pas frapper fortement contre terre, ce qui casseroit les cornes de l’arrière.

Quand elle est déchargée, on la ramène avec la main sur les bras de la brouette où elle s'accroche d'elle-même au mentonnet.

P. S. T. Fig. 4, montre la bascule en place sur les bras de la brouette.

U. X. Y. Z, montrent la brouette en déchargement.

M. D. K, font voir le châssis de la bascule, soulevé au-dessus des bras, ou de son cadre.

Cette brouette est destinée à charrier des matières qui ont plus de volume que de pesanteur, comme des bottes de paille, de foin, des fagots, de la ramée, ou même des corps plus pesans, mais dont la longueur empêche qu'ils ne soient charriés facilement, ni dans une brouette à coffre,


ni dans une brouette à civière, comme du bois de corde : en ce cas, on ne met pas ce bois en travers, mais en long, suivant la longueur de la brouette, & on l’appuie sur les cornes de l’arrière ; par ce moyen on le passe dans des routes de bois, & dans des portes de bûchers qui ne sont pas plus larges que la brouette.

Les deux roues qu'a cette brouette, font qu'elle n'est pas facile à verser comme la brouette à une roue, qu'elle donne beaucoup moins de peine à celui qui la mène, parce qu'il n'a que celle de tirer ou de pousser, au lieu que pour que la brouette à une roue ne renverse pas, il faut la tenir en équilibre, ce qui exige de la force, des efforts, de l’adresse, sur-tout dans les terrains inégaux, comme le sont la plupart de ceux où en employé la brouette.

Une autre source d'avantages de cette brouette, c'est que les jantes des roues sont plates & larges de trois pouces ; ainsi elles s'enfoncent moins, retiennent moins de terre, ne font point de traces ou ornières dans les jardins ; mais, au contraire, elles applanissent & affermissent les allées, les promenoirs, les gazons.

Ces divers avantages ont fait désirer d'avoir une brouette à bascule qui, au lieu d'être en guimbarde, comme celle de la gravure, fût à coffre comme les brouettes communes ; & l’on a fait faire un coffre de brouette, sur un châssis des mêmes dimensions que D, & qui se place sur le cadre ou les bras A E F G. Elle servira aux mêmes usages que la brouette à coffre, ne sera pas sujette à verser, ne donnera pas de peine pour la tenir en équilibre, & pourra être vidée sans l’effort qu'exige la brouette à coffre ordinaire.

On voit depuis quelque temps entre les mains des terrassiers des brouettes à une seule roue & à bascule, qui se vident sans effort en faisant faire la bascule au coffre ; elles paroissent d'un usage assez commode, celles que j'ai vues n'ayant point de mentonnet & de gâche qui fixent le coffre ; celui-ci étoit sujet à tourner quand la charge étoit inégale & la brouette étoit vidée avant d'être arrivée à sa destination.

BROUIR ; ce terme se dit des arbres ou des feuilles, des fleurs & des fruits nouvellement noués, que les mauvais vents et sur-tout les brouillard morfondans flétrissent et dessèchent. Il ne faut pas arracher les feuilles brouies, mais les laisser tomber d'elles-mêmes.

BROUISSURE ou Cloque ; c'est une maladie particulière ou trop ordinaire, surtout aux pêchers, dans laquelle les bourgeons se gonflent & se forment en talut ; les feuilles s'épaississent, se recoquillent, puis se sèchent & laissent l'arbre à nud. La brouissure attaque le pécher en mai,