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CAL CAP 35


du courant d'air & le degré de chaleur, de manière à ne déranger ni endommager aucunement les corps soumis à la dessication.

La caisse contient au moins cent pieds cubes de bled, pesant environ six mille livres ; on peut faire deux dessications par jour, c'est-à-dire, douze mille livres ; & par an, trois à quatre millions de livres de grains, soit bled, soit maïs ; à chaque dessication on ne consume pas pour trois livres de braise ou menu bois ; d'après cela, il est facile de calculer s'il est plus avantageux de travailler à la conservation des grains, où de les déposer dans des greniers où ils soient exposés à la rapine de divers animaux qui s'en nourrissent, & à la fermentation occasionnée, tant par l’humidité naturelle des grains, que par les pluies qui peuvent causer des dommages considérables par le moindre défaut de la couverture du bâtiment, inconvéniens auxquels ne sont point exposés les grains renfermés dans des greniers de conservation.

Pour une petite quantité de grains à dessécher, il seroit facile de construire une machine de dessication fort simple & peu coûteuse, en plaçant dans l’intérieur d'une futaille de la contenance d'une, deux, trois ou quatre bariques, une grille couverte d'un fort canevas, & portée sur un cercle de bois cloué tout autour, à trois ou quatre pouces au-dessus du fond d'en bas. Le fond supérieur peut être tout-à-fait supprimé ou percé de plusieurs larges trous, pour laisser échapper ces vapeurs humides ; au moyen d'un soufflet ou ventilateur proportionné à cette machine, & dont on chauffe le porte-vent, on introduit entre le fond & la grille couverte de canevas, un courant d'air sec & chaud qui traverse rapidement la masse de grains contenue dans la futaille, & la dessèche parfaitement en quatre ou cinq heures.

Enfin, cette machine, soit en grand, soit en petit, peut être appliquée avec avantage à plusieurs opérations nouvelles qui exigeroient une chaleur violente combinée avec l’action d'un air quelconque ; elle peut être très-utile dans les grandes exploitations pour la dessication de toutes les substances animales & végétales, dont la conservation exige des opérations dispendieuses, embarrassantes, & même souvent impraticables, quand la saison ou l’état de l’atmosphère sont contraires au dessèchement parfait de ces substances, dont l’humidité & la fermentation produisent bientôt la destruction.

CALIBRE ; c'est le moule intérieur des canaux destinés à contenir la sève des plantes. Suivant la disposition de leur calibre, la sève y coule plus ou moins, & y reçoit différentes pré-


parations. Telle est en partie la raison des configurations variées des plantes, de leur goût, de leurs qualités, de leurs couleurs & de leur odeur.

CALLEUX ; ce terme s'entend des semences qui n'ont qu'une enveloppe coriacée, & que renferment les fruits charnus & à pépins.

CALLOSITÉ ; matière dure et seche qui se forme chaque année à la jointure des pousses d'une jeune branche ou aux insertions des racines.

CALUS ; nœud qui vient aux deux extrémités d'une branche cassée, ou à la jointure d'une branche ou d'une racine.

CAMION ; c'est une espèce de petite charette ou de petit tombereau que deux hommes peuvent traîner.

CANAL ; ce terme se dit des vaisseaux qui servent soit à recevoir & à contenir la seve, soit à la transmettre, à la porter & reporter dans toutes les parties des plantes.

On nomme canal direct de la sève cette espèce de branches qui poussent d'aplomb à la tige & au tronc. Il faut nécessairement les supprimer, si l’on veut avoir des arbres vigoureux, de belle figure, bien fructueux, & de longue durée.

CANNELURE ; c'est une sorte de cavité qui se rencontre dans les tiges, et dans les fruits de quelques plantes. Ces cavités sont à vive arrête ou à côtes. Celles-là ont des séparations à feuillet tranchant, celles-ci sont divisées par des côtes arrondies ou plattes.

CAPRIFICATION. C'est une pratique fort singulière du jardinage, dont le but est d'obtenir une plus grande quantité de fruits. Dans l’Archipel & à Malte, il existe des espèces de figuiers, tant sauvages que domestiques, qui ont besoin d'un secours particulier pour amener leurs fruits à une parfaite maturité. C’est ce secours qu'on nomme caprification. Le figuier domestique fournit les fruits, & le sauvage, appelé caprifiguier, donne naissance à des insectes essentiels à la maturité des fruits domestiques. Les caprifiguiers produisent trois fois des figues dans le courant de l’année. Les premières paroissent en avril, & tombent sans mûrir en septembre et en octobre ; les secondes se montrent à la fin de septembre, & restent sur l'arbre jusqu'au mois de mai ; les troisièmes paraissent alors. Aucuns de ces fruits ne sont bons à manger, la nature ne les destine que pour faire mûrir ceux


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