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CER CHA 37

applique sur les plaies des arbres. C’est aussi ce qu’on nomme onguent de Saint Fiacre.

CAUTÈRE. C’est, dans le jardinage, une ouverture qu’on fait dans l’écorce d’un arbre ou d’une branche, afin de faire percer des boutons aux endroits où elle en est dénuée, ou afin de renouveler & de purifier la seve. Il faut que la partie de l’arbre sur laquelle on le cautère applique, soit vive, qu’elle ne soit point ni sèche, ni trop vieille, ni écailleuse. Voici comme on pratique ordinairement le cautère. Il se fait par une incision de trois pouces de long dans l’écorce, dans laquelle on met un morceau de bois sec de la même longueur, taillé en coin : on lève le coin tous les trois jours, on essuie la plaie avec un linge, & on remet le coin. On ne fait jamais qu’une incision de cette sorte à la tige & une à chaque branche. Quelquefois cette plaie ne suinte point dans les arbres à pépins, mais l’effet n’en suit pas moins le remède. On retire ce coin, au bout de trois semaines. Cette opération se fait depuis le printems jusqu’au commencement de juin.

CENDRE ; substance terrestre & saline, qui reste après que les végétaux sont brûlés. On s’en sert dans l’agriculture comme d’amendement.

On se sert aussi de cendres minérales pour amender les terres.

CERCEAU ; c’est un cercle de bois qui sert à lier les tonneaux. Dans le jardinage, on se sert aussi de cerceaux pour former les arbres & pour les dresser. On ne parvenait autrefois que fort imparfaitement, pendant nombre d’années, à former les arbres avec la serpette ; on était forcé de leur ôter quantité de bois, & de les taillader continuellement ; durant tout ce tems-là on n’avait presque point de fruit ; d’ailleurs on affligeait les arbres par quantité de coupes & de plaies qui leur étaient extrêmement nuisibles. Mais avec le secours des cerceaux, on leur fait prendre une figure convenable, & quand les branches ont pris leur pli, on les ôte : Ce qui n’empêche point les arbres de porter fruit, & comme on ne les tourmente point, par des incisions réitérées, & aussi parce qu’on leur ôte peu de bois, ils grossissent prodigieusement de la tige.

Toutefois on observe que les cerceaux ne sont nécessaires que pour les seuls arbres de figure baroque, qui poussent follement. Quant aux arbres qui se portent bien, les cerceaux sont inutiles.

On emploie des cerceaux à futailles pour les petits arbres ; des cerceaux à demi-muid & à muid pour les forts arbres ; & pour certains arbres très-forts, tout-à-fait déjetés, des cerceaux à cuve.

CHAMP ; (Semer le) se dit de la façon de semer à la volée, en jetant sa graine & l’éparpillant de toutes parts : c’est ainsi qu’on sème le bled.

Fumer à champ. C’est couvrir de fumier toute la superficie de quelqu’espace de terre. C’est la différence de fumer par rigoles ou ce qu’on appelle à vive jauge.

CHANCI ; on nomme racines chancies celles qui étant éclatées, se moisissent en terre, & où se forme une humidité blanchâtre, qui les fait noircir en dedans, & pourrir. Beaucoup de jeunes arbres périssent lorsque leurs racines sont chancies.

Les racines se chancissent encore, quoiqu’elles ne soient pas éclatées, quand l’humidité de la terre est trop grande, ou quand les vers ou d’autres animaux les rongent ; enfin quand, en labourant, on les atteint avec les outils & qu’on leur fait des blessures.

Chanci ; ce mot se dit particulièrement des parties du fumier qui commencent à blanchir, & où se forment des filamens regardés comme la semence de champignons. Pour obtenir ce chanci, on a soin que le fumier soit dans un tas ou sur une couche bien sèche.

CHANCRE ; c’est dans les plantes une espèce d’ulcère malin, formant une sorte de galle causée par une humeur acre & mordante, & qui détruit peu-à-peu la substance intérieure d’une branche ou même d’un arbre.

Les chancres des plantes sont plus ou moins considérables ; ils attaquent indifféremment toutes sortes d’arbres & de plantes ; mais les arbres gommeux y sont plus sujets que d’autres.

CHARIOT, instrument de jardinage. (Voyez. pl. XXIII, fig. 14.) C’est une espèce d’échelle portée sur quatre roues, & ayant des repos ou des paliers saillans sur lesquels se place le jardinier élagueur d’arbres. On monte sur le chariot par une échelle simple qui y est adaptée. Le chariot est entretenu par de fortes traverses, en sorte que son écartement est toujours le même ; on le roule à mesure que l’élagueur avance son ouvrage, sans qu’il soit obligé de descendre. Cette sorte de chariot a d’ordinaire quarante pieds de haut.

Chariot, autre instrument de jardinier, est une voiture qui sert pour le transport des oran-