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DIS DIS 79


ne faut pas planter aucun arbre fruitier qui n'ait deux pouces, de gros ou de diamètre. Or comme le diamètre est le tiers de la circonférence, un arbre de deux pouces de gros, ou de diamètre aura six pouces de tour ou de circonférence.

DIRECTION, en terme de jardinage s'entend de la manière de conduire un arbre. La direction consiste dans la connoissance & le choix des pousses avantageuses des arbres, ainsi que dans l'industrie pour leur en faire pousser qui soient fructueuses. C'est de cette direction primitive & bien entendue des arbres que dépend leur belle forme, leur santé, leur vigueur, enfin leur fructification.

Direction s'entend encore de la position, des tiges & des racines qui s'élèvent & descendent plus ou moins horisontalement ou perpendiculairement.

DISSÉMINÉ ; ce terme s’emploie à l’égard des feuilles ou des fleurs qui sont éparses & clair-semées.

DISTRIBUTION d'un jardin. Quelque petit ou grand que soit un jardin, la bonne- distribution contribue non-seulement à l’ornement, à la beauté du coup-d'eil, mais encore à la facilité, à la promptitude du travail, & à la fertilité.

Il y a deux sortes de distributions : la primitive & l’annuelle.

La primitive est l’ordre & l’arrangement que l'on doit donner à un jardin, soit pour les espaliers, soit pour les allées & les carreaux. Toutes ces parties se tracent au cordeau, & se règlent & se distribuent avec la toise & le pied.

La meilleure de toutes les figures, que l’on puisse donner à un jardin, quand on en est le maître, est le quarré long ; de sorte que la longueur ait à-peu-près deux tiers de plus que la largeur, quand celle-ci est d'une certaine étendue, & qu'elle peut être partagée par une allée proportionnée & raisonnable.

Cette allée, pour la régularité, doit se trouver dans le milieu du terrain ; on la recoupe par une ou deux autres allées de traverse, suivant l'étendue du jardin, ce qui donne les carreaux.

L'on fait aussi des allées, plus ou moins larges, le long des murs, à la distance de deux à trois pieds de ces murs, quand ils sont parallèles, ou également éloignés de l'allée du milieu.

On plante des arbres en espaliers le long des murs.


Si vos carreaux ont assez d'étendue, & que vous préfériez le fruit à une plus grande quantité de légumes, vous tracez, à deux ou trois pieds du bord de votre allée, un alignement, pour y planter des contre-espaliers.

Si le terrain vous permet d'y planter des buissons, ou espaliers en buissons, évuidés par le milieu en forme de gobelet, ce qui demande alors des carreaux grands & vastes, il faut tracer votre alignement depuis quatre jusqu'à six ou sept pieds du bord de l’allée, proportionnément à l’évasement ou étendue en rondeur que vous vous proposez de donner à votre buisson.

Quand le terrain est irrégulier, on rachète ce défaut par mille moyens que le bon ordre suggère ; mais il faut bien combiner son plan, y rêver, & l’examiner sur-tout avec attention sur le terrain.

On masque les pointes par des contre-espaliers, des treilles, des cabinets de verdure ; l'on met dans ces pointes une pépinière, un petit verger ; l'on y fait les couches, si l'exposition en est bonne, & l’on y fait la fosse pour les engrais.

Si le terrain va en pente, on fait des coupures, que l'on soutient par des terrasses revêtues de murs, ou couvertes de gazon ; on nivelle le terrain entre chaque coupure, & ensuite on dresse des allées.

Quand ces terrasses sont bien assurées, au lieu de les couvrir de gazon, on peut les cultiver, y planter des fraisiers, & les faire servir d'ados pour y semer des primeurs, si l’exposition en est bonne.

Pour bien assurer ces terrasses, quand elles ont quatre, cinq à six pieds d’élévation, faites un ou plusieurs, murs à sec, avec des contre-forts liés au mur ; recouvrez le tout de terre que vous assurez, en la battant.

On appelle contre-forts des murs derrière celui de face, que l’on élève en T ; on appelle éperon un pareil mur, quand il est au-devant du mur T, renversé en cette sorte T (inversé). Les contre-forts sont plus sûrs que les éperons ou arcs-boutans, parce qu'ils rompent & partagent l’effort des terres.

Si les terrasses sont revêtues de murs d'aplomb, on y appuie des pêchers ou autres espaliers, suivant l'exposition, & ils y profitent beaucoup.

On se ménage des descentes pour passer d’une partie à l'autre dans le milieu, autant qu'il est possible.